Sur son compte Twitter, tu peux lire les coulisses et les pressions subies par le journaliste à propos de son papier…
Il me semblait qu’avec le professionnalisme, les joueurs signaient un code de bonne conduite, étant responsable de l’image du club et de fait des partenaires ….
PRO D2 - Le centre international tongien du Racing Club Narbonnais a été condamné le 21 septembre dernier par la justice pour des faits de violences commises sur sa femme et sa belle-fille, en 2019 et 2020. Après avoir retrouvé une place de titulaire, il a hérité du brassard de capitaine la semaine dernière contre Agen, au Parc des Sports et de l’Amitié.
En difficulté sur le terrain, le Racing Club Narbonnais doit aussi faire face à des remous dans son vestiaire. En effet, le centre international tongien Saia Fekitoa (2 sélections), cadre de l’équipe narbonnaise depuis neuf saisons et promu capitaine lors de la rencontre face à Agen (défaite 24-26), a été condamné par la justice en septembre 2021 à douze mois de prison avec sursis pour des violences répétées à l’encontre de son épouse et de sa belle-fille. Des faits qui se sont produits entre 2019 et 2020.
Cinq plaintes et deux mains courantes déposées en un an
Entre juin 2019 et décembre 2020, ce sont cinq plaintes et deux mains courantes qui ont été déposées par la femme du joueur et sa belle-fille, aujourd’hui âgée de 22 ans. Le tribunal de Narbonne a également prononcé une mesure d’éloignement et le joueur doit signaler aux autorités toute sortie du territoire français. Il lui est également interdit de détenir une arme sur une période de cinq ans.
Le 11 juin 2019, l'épouse de Saia Fekitoa poussait pour la première fois les portes du commissariat de Narbonne. Elle témoigne : « J'étais excédée par des violences qui duraient depuis plus de dix ans, au domicile familial ». Elle se décide à déposer une première plainte après une dispute survenue au mois de mai. D’après un certificat médico-légal, appuyé par des photos (Rugbyrama.fr a pu consulter les deux documents), les coups portés par le joueur ont laissé des ecchymoses au niveau des tempes, des bras, des jambes et de la fesse. Des lésions sont également constatées sur les lèvres et les yeux.
Des traces aux cervicales et aux lombaires aux également étaient constatées. Le certificat parle enfin de « troubles anxio-dépressifs ». Trois jours d’incapacité temporaire de travail sont déclarés.
"Je vais te fracasser la gueule. Tu n’es pas une mère : tu es une **°_°**"
Les plaintes se poursuivent dans les mois qui suivent, et ce malgré le départ du joueur du domicile conjugal. La fille de V. Fekitoa a également déposé une plainte courant juin 2019. Les policiers du commissariat de Narbonne sont intervenus pour une nouvelle dispute au mois d’août. Deux autres plaintes sont déposées et une ordonnance de protection est prononcée par le juge des affaires familiales le 14 novembre 2019 : “Je vais te fracasser la gueule. Tu n’es pas une mère : tu es une **°_°**” peut-on lire sur le procès verbal d’audition daté du 25 septembre 2019, que Rugbyrama.fr a pu consulter.
Une main courante est encore déposée le 30 juillet 2020 pour informer les services de police que l’un des enfants du couple est revenu avec « une oreille bleue » et qu’il « prendrait des claques derrière la tête ».
Renvoyé devant le Tribunal Judiciaire de Narbonne le 21 septembre dernier, Saia Fekitoa a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. En plus de sa peine d’un an de prison avec sursis, il doit s’acquitter d'une amende de 2300€ dont 1800 au titre du préjudice moral pour les deux victimes.
Alors que V. Fekitoa a quitté Narbonne pour se reconstruire, Saia Fekitoa a retrouvé une place de titulaire au sein de l’effectif narbonnais et a même récupéré le capitanat, suite aux suspensions des capitaines Flavien Nouhaillaguet et Jordan Rochier ainsi que la blessure de Louis-Benoît Madaule. Une promotion sur laquelle nous avons interrogé le club : “Nous avons été informés depuis l’an dernier de cette affaire. Sur un plan sportif, Saia a été un des grands artisans de la remontée en Pro D2. On n’a pas occulté la situation mais nous devons faire face à de nombreuses problématiques entre les blessures, le Covid.... En effet, la question ne s’est pas posée au moment de le nommer capitaine. A tort ou à raison” réagit le président du club, Philippe Campos.
Le joueur n'a pas fait appel de son jugement et le délai pour le faire est écoulé. Ni Saia Fekitoa, ni son avocate n’ont, pour le moment, donné suite à nos sollicitations.