Englué dans la course au maintien, le SUA vient de concéder le nul 16-16 à Armandie face à Bayonne, un concurrent direct... les entraîneurs ont été remerciés, laissant les rênes de l'équipe aux joueurs... et François Gélez s'en va après huit années de bons et loyaux services... Triste de s'en aller, l'ouvreur international avoue aimer ce club et veut le sauver avant de partir.
Pour quelles raisons quittez-vous le SUA ?
Tout d'abord, c'est la fin d'une époque puisque des cadres comme Matthieu Lièvremont ou Luc Lafforgue s'en vont également. Je crois aussi que le club n'a pas digéré le départ des entraîneurs de la saison passée (NDLR : Christian Lanta et Christophe Deylaud).
Votre désaccord avec Didier Faugeron a-t-il été lourdement pesé dans la balance ?
Je n'ai rien à dire là-dessus. Si je pars, c'est aussi car le club n'a pas pris les décisions qui auraient pu me pousser à rester. J'ai été très content de le rencontrer. Il a été fidèle à son excellente réputation. Je crois qu'il va mettre de l'ordre dans le club, en créant du lien entre les dirigeants et le staff par exemple. Au niveau de la communication également.
Affectivement, comment vivez-vous cette rupture après huit saisons de vie commune ?
Je me sens mal, malheureux. Surtout quand je vois les résultats actuels et la menace de la descente. Entre le SUA que j'ai connu et le SUA qui joue aujourd'hui le maintien, il y a un monde. Je suis très triste de m'en aller, je laisse ici une partie de ma vie. Ce club, quand je suis arrivé en 1999, je ne le connaissais pas. Depuis, j'ai appris à l'aimer. Je me serai bien vu finir ma carrière à Agen. C'est notamment ici que j'ai rencontré le meilleur entraîneur de France.
Justement, à propos de votre admiration pour Christophe Deylaud, Henry Broncan regrettait que vous n'ayez pas fait le deuil de son départ...
J'ai eu le meilleur entraîneur de France pendant sept ans, il est normal que je lui voue une grande admiration. Et puis je n'ai pas envie de faire le deuil. Dimanche après dimanche, je mesure à quel point il avait raison. Je revendique cette admiration et j'espère pouvoir retravailler un jour à ses côtés. Dans ma carrière de joueur, il m'a beaucoup influencé. Et pareillement si je deviens entraîneur.
Pourquoi n'avez-vous pas joué samedi face à Bayonne, alors que vous êtes rétabli ?
C'est le choix des entraîneurs. Ils ont choisi un groupe de 26 en début de semaine et ont jugé que je n'étais pas opérationnel. Du coup, au lieu de m'entraîner avec le groupe, de me tester durant la semaine, je n'ai pas pu reprendre véritablement le rugby. J'espère que ce sera pour cette semaine.
Vous postulez donc pour le déplacement de vendredi soir à Perpignan ?
Absolument, je me tiens à la disposition des coaches. J'aurais quatre ou cinq séances dans les jambes, on verra bien ce qui se passe. Mais je ne vais pas changer la face de l'équipe.
Où jouerez-vous la saison prochaine ?
Je ne peux rien dire pour le moment, sauf qu'il y a des contacts, certains bien avancés.
Etes-vous au moins assuré d'évoluer dans l'élite ?
Non. Mais si je joue en Pro D2, j'espère que je n'y retrouverai pas le SUA. On va tout faire pour sauver le club de cette situation critique. Pour tous ceux qui partent, ce serait honteux de laisser le SUA en Pro D2.
Propos recueillis par Thierry Dumas pour Sud Ouest
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