UNE MOLÉCULE QUI BLOQUE
LA MULTIPLICATION DU VIRUS DU SIDA
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 26 OCTOBRE 2007
Une approche entièrement nouvelle pour bloquer l’infection par le HIV-1 (1) vient d’être mise au point
par des chercheurs de l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier (2). Il s’agit, grâce au
développement d’une molécule chimique, de s’attaquer aux mécanismes cellulaires qu’utilise le virus
du SIDA pour se multiplier. Ces résultats sont présentés dans la revue Plos Pathogens.
Il y a plus de vingt ans que des traitements très efficaces de l’infection par le HIV ont amélioré la qualité
de vie des personnes infectées par le HIV. Ces traitements associent plusieurs molécules (en général
trois d’où le nom de trithérapie) qui touchent des mécanismes propres au virus lui-même.
Malheureusement, ce virus, comme celui de la grippe, est en perpétuelle mutation, ce qui lui permet de
développer des résistances aux médicaments qu’on lui oppose.
Une approche entièrement nouvelle, développée par des chercheurs de l’Institut de Génétique
Moléculaire de Montpellier (2), permet d’éviter ces problèmes de résistance en s’attaquant aux
mécanismes cellulaires qu’utilise le virus pour se multiplier. Les chercheurs ont mis au point le
développement d’une molécule chimique (IDC16) capable de bloquer l’infection par le HIV-1 en
empêchant « l’épissage », c'est-à-dire la maturation des ARN du virus et donc sa réplication. Cette
étape, cruciale pour le virus, est entièrement réalisée au sein de la cellule infectée. Cette molécule
IDC16 est efficace non seulement sur différentes souches virales de laboratoire mais aussi sur des virus
isolés sur des patients, même si ceux-ci sont devenus résistants aux trithérapies habituelles.
Cette nouvelle voie thérapeutique s’avère extrêmement prometteuse pour la lutte contre le SIDA mais
aussi pour toute autre pathologie causée par un virus dépendant du même mécanisme cellulaire.
(1) Forme la plus répandue du virus du sida chez l’homme.
(2) Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier (IGMM) : unité mixte de recherche CNRS-UM1-UM2
http://pathogens.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371/journal.ppat.0030159&ct=1