Espoir.
Anton Peikrishvili, en avant toute !Il n’est un secret pour personne qu’Henry Broncan affectionne lancer les jeunes talents. Après les Monribot, Carabignac, Guitoune, Pampouille ou Lassalle, c’est au tour d’Anton Peikrishvili (1m82, 118kg) de sortir de la besace du sorcier gersois. Natif de Tbilissi, capitale de la Géorgie, le 18 septembre 1987, le pilier droit agenais a eu l’occasion par deux fois à Aurillac et face à Toulon de faire preuve de son potentiel. Le début d’un rêve pour Anton qui a découvert les joies du ballon ovale à Hooligana, club local évoluant de nos jours en deuxième division Georgienne « il était en première à l’époque où j’y étais ». Contrairement au football le rugby n’est pas sport roi, cependant Anton n’a qu’une seule envie, y faire carrière. Il est repéré en 2006 à Dubaï où l’équipe de Géorgie participe aux championnats du Monde des moins de dix-neuf ans. A l’instar des français Ponnau et Denêtre ou du russe Ostrikov, le jeune joueur est contacté par le SUA.
Une opportunité que ne manque pas de saisir le géorgien. L’adaptation fut délicate « les six premiers mois furent difficiles à vivre, il fallait intégrer une nouvelle culture, apprendre une nouvelle langue » Un an plus tard tout est rentré dans l’ordre « ça va beaucoup mieux maintenant, le fait de prendre des cours de français toutes les semaines aide à bien s’intégrer » Quand il n’est pas sur le terrain Anton en profite pour communiquer sur Internet avec sa famille et ses amis restés en Géorgie, ou bien à se promener dans le centre ville d’Agen avec ses copains de l’équipe espoirs. Vivant actuellement au centre de formation il devrait avoir l’an prochain son propre appartement. Sur le terrain tout va pour le mieux.
Faire parti des « Lelos » Actuellement en contrat espoir il a eu le bonheur de prendre part à quelques minutes du désormais célèbre Agen-Toulon « un souvenir extraordinaire » raconte t’il. Rentré à la soixantième minute il a pu s’étalonner face à des joueurs de la trempe de Georges Gregan, Andrew Merthens ou Anton Oliver « Même si ça été difficile, j’ai pris énormément de plaisir à jouer contre tous ces grands joueurs et notamment face à mon compatriote Gia Labadze »
Etaient présents ce dimanche là à Armandie les membres du staff de l’équipe de Géorgie. Intégrer son équipe nationale, il y pense tous les jours « c’est vraiment mon objectif, j’ai été sélectionné la saison passé mais le match avait été annulé. Là je suis convoqué pour affronter le Portugal et la Roumanie au mois de février, j’espère que j’aurai l’occasion de jouer. » Il faut dire que la coupe du monde réalisée par les « Lelos » a de quoi faire des émules « ce fut un grand moment, une belle histoire pour la Géorgie. Maintenant il faudra confirmer la prochaine fois et remporter plus de matchs. »
« Le rugby c’est ma vie »Bien qu’il s’intéresse à l’actualité de son pays, il ne souhaite pas réagir aux problèmes politiques que connaît celui-ci actuellement. L’an dernier il y est retourné à trois reprises, l’occasion de profiter de ses proches tous fiers de lui.
Son avenir ? Continuer à aller de l’avant. Tout d’abord en obtenant un premier contrat professionnel « le rugby c’est ma vie » dit-il, puis en jouant régulièrement avec l’équipe de la Géorgie. Dernière chose qui lui tient à coeur, mieux maîtriser la langue de Molière, exercice qu’il réalise pourtant déjà parfaitement.
Alexandre Paillou