Toulon. Il était au SUA l’an dernier.
Alessio Galasso : « Voir Agen là me fait mal »Alessio Galasso n’a laissé que des bons souvenirs à Agen. Parti l’an dernier à contrecoeur, « Marmite » suit l’actualité agenaise de très prêt. A deux jours de recevoir le SUA à Mayol dans les rangs du leader toulonnais, l’ancien pilier droit suaviste ne souhaite qu’une seule chose, que ses anciens coéquipiers retrouvent vite le Top 14.
Comment allez-vous depuis votre départ d’Agen ?On pensait qu’en rentrant chez nous à Toulon tout irait pour le mieux, on a eu beaucoup plus de mal que ce que l’on aurait pu s’imaginer. On était bien installé à Layrac et on serait bien resté, mais je ne me suis pas entendu avec Laurent Lubrano sur les termes de mon contrat. Je voulais deux ans, lui ne voulait qu’une seule année. Du coup j’ai signé au RCT qui me proposait ce que je désirais. C’est dommage, on est resté très attaché à Agen et on laisse ici de nombreux amis. Maintenant rugbystiquement parlant c’est très enrichissant de travailler aux côtés d’un entraîneur comme Tana Umaga, sportivement je ne perds pas au change.
Toulon est actuellement premier avec sept points d’avance sur le second, Mont de Marsan. A sept journées de la fin, le Top 14 est de plus en plus proche…La défaite sans bonus de Paris à Grenoble nous a fait le plus grand bien. On a manqué le coche sur certains matchs comme à Béziers ou à Pau. Ces points perdus nous auraient permis d’être plus sereins à l’heure actuelle. Le Racing a un match en retard, Mont de Marsan tourne bien, rien n’est joué pour l’instant.
Vous affrontiez Limoges samedi dernier, un mot sur cette rencontre (37 à 14).Il fallait gagner là-bas, on l’a fait avec le point bonus, c’est bien. On sait qu’on est attendu sur chaque terrain et ce n’est pas toujours évident, surtout quand l’arbitre y met du sien comme à Pau. A Limoges nous avons eu droit à un arbitrage cohérent et tout s’est bien déroulé.
Ce week-end c’est Agen qui se déplace à Mayol, comment appréhendez-vous cette rencontre ?On s’attend à un match très compliqué. Même si le SUA n’est pas au top en ce moment, on sait qu’ils peuvent être dangereux. Ils seront très motivés et il faudra qu’on soit concentré, on est averti.
Le match aller est toujours dans les mémoires agenaises (33 à 0), comment expliquer cet écart au score ?La rencontre avait eu lieu juste avant la trêve, nous restions sur sept ou huit victoires d’affilée et les joueurs ont inconsciemment relâché la pression. On s’est vu un peu trop tôt en vacances. A côté de cela Agen a réalisé le match parfait. On verra ce que cela donnera samedi mais les deux équipes ont pas mal évolué depuis cette rencontre.
Que vous inspire la situation du Sporting ?Ca me fait de la peine de voir ce qui se passe à Agen. Je suis souvent au téléphone avec mes anciens coéquipiers et je suis un petit peu au courant de ce qui arrive. En y réfléchissant bien, tout part de l’an dernier. On avait prévenu les dirigeants dés le mois de septembre que ça ne tournait pas ronds. Aux entraînements on ne faisait rien. Ils décident de changer les entraîneurs à trois journées de la fin mais le mal était déjà fait. Les gens ne comprenaient pas cette différence de niveau entre les matchs de championnat et de Coupe d’Europe, mais il faut savoir que pour cette compétition on avait carte blanche, les entraîneurs nous laissaient mettre en place le jeu que l’on désirait. C’était la face cachée de l’iceberg. A l’arrivée même si ce sont nous, les joueurs, qui sommes les premiers responsables je pense que les torts sont partagés. On a vraiment fait le maximum pour sauver le club. Maintenant quand je vois qu’il y a toujours quelques problèmes c’est dommage surtout quand on voit qu’à quelques détails près, c’est le même effectif.
Pensez-vous que le SUA puisse encore se qualifier ?Sincèrement je le souhaite même si ça s’annonce très compliqué. Ca va certainement se jouer avec La Rochelle où nous nous déplacerons bientôt avec Toulon. Si je peux filer un petit coup de main à mes anciens camarades je ne vais pas me priver (rires). Voir Agen là me fait mal. C’est dur à vivre pour le groupe, pour la ville aussi. Même pour moi qui ne suis plus là, ce n’est pas évident.
Propos recueillis par Alexandre Paillou
17/04/08