STADE ROCHELAIS. --Après avoir longtemps hésité, le Charentais a décidé de dire stop, à 35 ans et après 17 saisons au plus haut niveau
Gérald Merceron va mettre un terme à sa carrière pro
Nicolas Le Gardien
La saison prochaine, Gérald Merceron, 35 ans, sera commercial à plein-temps, candidat au concours des pompiers, ou autre chose encore. Mais plus joueur de rugby professionnel. Le Charentais a pris sa décision sans se défaire de sa maxime : « Je ne calcule pas ». Il y a six semaines, il avouait être tenté de prolonger son bail avec le Stade Rochelais. Entre-temps, sa réflexion a évolué. Sentant des hésitations dans le discours du staff, qui envisageait de le conserver dans l'effectif pour encadrer les jeunes (notamment l'espoir Maxime Le Bourhis) tout en lançant ce dernier aux côtés de Rémy Tales. « Je comprends cette politique et je ne voulais pas non plus prendre la place d'un jeune. » S'interrogeant aussi sur sa capacité à continuer les « sacrifices » pour un temps de jeu très réduit, effrayé par l'« année de trop » ou une retraite forcée par une blessure. « Pour l'instant, ça ne me fait rien. Ca sera peut-être différent lors des prochaines semaines, mais je ne suis pas quelqu'un de nostalgique. »
Simplicité. L'ouvreur peut pourtant feuilleter son album souvenirs avec le c?ur serré : héros du Grand Chelem 2002 avec 80 points marqués (le record français dans un Tournoi), doublure de Michalak pour le Mondial 2003, il a fait partie des meilleurs ouvreurs français de la dernière décennie (32 sélections). Un symbole aussi, des malheurs de Clermont, où il reste l'un des joueurs emblématique, dans sa quête de championnat de France. « Je ne suis pas un homme de finales », s'amuse-t-il en repensant aux deux défaites au Stade de France contre Toulouse (1999, 2001) mais aussi celle de Pro D2 avec le Stade Rochelais (rejoint en 2005) contre Dax, il y a un an.
Ni meneur d'hommes ni star, passant le flambeau à Rémy Tales peu à peu, il a moins joué depuis octobre et à l'image de son équipe, s'est montré plus irrégulier, « ne se comprenant pas toujours » avec David Darricarrère, nouvel entraîneur des arrières. Il n'a peut-être pas pourtant totalement raccroché les crampons : il ne ferme pas la porte à une aventure pour le plaisir chez les amateurs. Et il paraît que ses copains d'enfance cognaçais le titillent?
Sud Ouest