LYON - AGEN. --Décevants face à Grenoble, les deux piliers Jérémy Tomuli et Vincent Debaty n'ont pas relevé la tête hier
Deux de chute:Thierry Dumas
Henry Broncan n'a même pas voulu en parler. « Je n'ai pas entendu la question », a opposé le Gersois. La question, c'était : « Que pensez-vous du match de Vincent Debaty et Jérémy Tomuli ? » Habitué aux « Je ne fais aucun commentaire » depuis le 21 avril dernier, date de sa mise à l'écart plus ou moins masquée par le président Alain Tingaud, le (futur ex ?) manager du SUA a donc fait la sourde oreille pour un autre sujet : la performance de ses deux piliers.
En milieu de semaine, il avait pris la décision de les titulariser malgré leur mauvaise entrée le week-end précédent, face à Grenoble. Debaty (bientôt clermontois) et Tomuli (prochainement palois) avaient pénétré la pelouse d'Armandie à la 58e minute pour en ressortir vingt-six minutes plus tard, à la 74e. « Si je les mets d'entrée, c'est parce que je veux qu'ils effacent leur match de Grenoble », avait justifié Broncan, jeudi.
Usés par le rythme lyonnais. La revanche n'a pas eu lieu, hier, sur la terre du LOU. Sur sa première charge (7e), le Belge renverse Lionel Mallier, mais laisse ensuite échapper le cuir. Juste avant, la mêlée agenaise s'était déjà faite sanctionner. Les deux hommes se concertent. 14e minute : le pilier droit adverse Laurent Pakihivatau cède sous l'impact de Debaty, qui se relève, fier comme tout. Arnaud Mignardi lui tape sur l'épaule. Miquel dans le ballon, et plutôt bien (3-3).
« Non, là je ne peux vraiment pas parler. » Jérémy Tomuli après le coup de sifflet final
A chaque arrêt de jeu, Tomuli et Debaty, comme leurs camarades usés par le rythme lyonnais, mettent leurs mains sur les hanches. En mêlée, ça se paye. Le pilier droit du SUA souffre. L'impitoyable M. Rosich l'achève : carton jaune (38e). Tomuli quitte la pelouse sous une averse, et ne la refoulera plus. Sa saison et sa carrière agenaise sont terminées, sans qu'il ne le sache encore. L'attentionné Gilles Jubin lui donne une chasuble bleu ciel, qu'il n'enfile que plus tard. Antony Vigna, avant de lui succéder, prend conseil auprès de lui, mais ça ne changera pas grand-chose. La mêlée du Sporting, malgré une bonne rentrée de Laurent Cabarry à la place de Debaty (48e), ne relèvera pas la tête. Comme un symbole, Vigna finira la rencontre avec de la poudre blanche sur le visage, empruntée à la ligne des 40 mètres adverses.
Tomuli, bras croisés, chaussures rouges immobiles dans l'en-but lyonnais, verra ses copains s'effondrer en fin de partie. Debaty, à dix minutes de la fin, viendra le rejoindre et lui tirera un léger sourire lorsqu'il lui montrera les supporters du SUA, déchaînés dans les tribunes et sous la pluie. Sirène. Matthieu, fidèle supporter agenais, se dirige vers le pilier belge et lui dit que ce n'est pas grave. Il répond « merci », timidement. Tomuli, après avoir signé un autographe, reçoit une tape amicale de Guillaume Bouic. Un mot, Jérémy ? « Non, là vraiment, je ne peux pas parler. » Debaty, l'un des plus drôles et bavards du vestiaire bleu et blanc, ne fait pas beaucoup mieux : « On a été énormément sanctionnés. L'arbitre nous disait qu'on écroulait les mêlées. Pff? Bon, je parlerai plus tard. Désolé. »
Auteurs d'une belle saison, Jérémy Tomuli et Vincent Debaty ont raté hier leur au revoir. Comme le Sporting.
3 Lire également en page 2-1 et 3-4.