Rugby - Top 14 - La résistance se prépare
Le 7 mai, la ligue nationale se réunit en assemblée générale pour discuter à nouveau des mesures prises lors du comité directeur à Grenoble début avril. Mais la LNR devra sans doute faire face à la fronde grandissante de certains clubs, qui seraient même déjà entrés en dissidence selon L'Equipe de ce lundi.
Les propositions de la LNR pour garantir la pérennité du rugby professionnel en France ne font en effet pas l'unanimité, loin de là. L'idée d'un salary cap, par exemple, ou encore celle de limiter le nombre d'étrangers ne plaisent pas à certains cadors du Top 14, Toulouse en tête, et le président Bouscatel a déjà largement exprimé son désaccord. Mais il pourrait bien être rejoint par d'autres poids lourds (Perpignan, Brive, Toulou, et même le Racing-Métro, fraîchement promu). Tous ces clubs ont un point commun, celui d'avoir de gros moyens, et ils entendent bien en disposer comme ils veulent.
Deux visions opposées
Et ils ne voient donc pas d'un très bon oeil qu'on les bride, qu'on les empêche de se développer à leur guise. Alors ils veulent se réunir le 6 mai pour discuter, afin de mettre la pression sur la LNR, qui se réunit le lendemain. Et il se murmure même que ces dissidents sont prêts à aller au clash pour obtenir gain de cause, envisageant même de quitter la compétition en cas extrême, même s'il y a peu de chances qu'on en arrive là. La bagarre entre les instances et les clubs ne fait sans doute que commencer, d'autant que les points de brouille sont nombreux, on pense aussi aux faibles revenus issus des droits TV, qui font grincer quelques dents parmi les plus diffusés. Derrière ces effets d'annonce se cache surtout une lutte d'influence entre les deux entités du rugby des clubs, avec surtout quelques grandes questions comme celle du calendrier ou du développement économique en ces temps de crise.
Depuis son arrivée à la présidence, Pierre-Yves Revol ne cesse de répéter qu'il veut conserver les valeurs du rugby et surtout assurer un avenir sain en contrôlant l'arrivée massive de l'argent. Ce qui ne plaît pas aux riches, qui estiment que c'est tout le Top 14 qui est tiré vers le bas. Deux points de vue a priori opposés, en sachant que la majorité des clubs pro se situent en gros entre les deux. Les débats sont ouverts, et ils s'annoncent animés.
L'Equipe