De la lumière au travail de l'ombre
Henry Broncan ne sera pas dimanche à Auch mais à Montferrand avec les Espoirs du SUA.
Un brin parce qu’il peut encore passer une nuit du 15 août à la belle étoile, au pied du légendaire chêne de Theux, corps usé emprisonné dans un sac de couchage, regard libéré par l’explosion d’un feu d’artifice mirandais ; beaucoup pour sa véritable dimension humaine ; énormément car sa coquinerie gasconne invite à la rébellion contre l’ordre établi, les dogmes et la pensée unique. On aime bien Broncan, on le revendique. L’humanité des rêveurs, la simplicité de la terre et ces quelques fêlures laissant circuler le soleil, le Gersois est un homme d’ouverture — Quand on a fabriqué du rugby cadenassé, on sait regarder à la fenêtre. Sa popularité, parfois jalousée, est aujourd’hui au service de la vénérable association du SUA, seul club ayant osé le sortir du « fond du puits où nagent les entraîneurs » pour goûter cette lumière qu’apporte le travail de l’ombre. On ne peut rêver meilleur formateur. À la frontière du Gers, on l’a croisé lundi, jour de son évasion hebdomadaire dans son pays. Il ne sera pas, dimanche, à Auch pour le derby, il sera à Montferrand avec les Espoirs. Crève-cœur ? « Non, au contraire, c’est une bonne raison pour ne pas y assister. Dans ces matchs-là, on est toujours du côté des vaincus et comme c’est souvent Auch… ». Pourvu, finalement, que le rugby soit le grand vainqueur. L’exemple donné n’est-il pas un formidable outil pour la formation ?
BC
La Dépêche