Publié le 25/11/2010 12:04 | Jean-Pierre Harispuru - La Dépêche
Chris Siale a cru ne plus jamais rejouer
L'Australien de Tarbes a frôlé la catastrophe après la fracture d'une vertèbre cervicale.Chris Siale a retrouvé tous ses moyens. Les Dacquois en savent quelque chose./ Photo DDM José Navarro.
Peu de Wallabies évoluent en France. Car un Australien évoluant à l'étranger n'est pas sélectionnable. Chris Siale a pourtant posé ses valises à Tarbes. Et y a connu une drôle de mésaventure.
Chris Siale, le solide trois-quart centre de Tarbes (27 ans, 1,78m, 92 kg). a vécu une histoire pénible il y a un an et demi. Le 21 mars 2009, contre le Racing-Métro sur le terrain de Colombes, l'Australien se fracturait une vertèbre cervicale sur un plaquage. «J'ai eu mal sur le coup, mais j'ai continué à jouer, vingt minutes» explique-t-il par l'intermédiaire de l'Anglais Martin Worthington, son compère de l'attaque tarbaise, interprète disponible et bienveillant.
Ce n'est qu'à son retour à Tarbes, après un voyage en bus depuis Paris, que Chris Siale découvre la gravité de sa blessure au cours d'examens passés à l'hôpital. L'Australien a évité le pire d'un cheveu. «Pendant quatre mois, j'ai été bloqué dans une sorte de casque qui immobilisait complètement la vertèbre»se souvient-il.
Six semaines tout seulLa douleur physique était là, la morale aussi, terrible: «Le docteur m'a dit qu'il y avait de fortes chances que je ne joue plus jamais au rugby. ça m'a fait peur, parce que le plus important pour moi, c'est le rugby.» Seize mois de galère, bloqué à Tarbes: «Je ne pouvais pas prendre l'avion pour retourner en Australie à cause de la blessure. Mais le plus difficile, ce fut pendant la période de congés de six semaines des joueurs. J'ai dû rester à Tarbes, tout seul.Je ne pouvais faire grand-chose sinon rester à la maison ou sortir faire quelques courses. »
Et puis après, l'incertitude de l'avenir. «Chaque fois que j'allais chez le docteur, à Paris, il me faisait patienter un mois de plus avant de me donner sa décision.» Jusqu'au début du mois de septembre, cette année. Enfin. Il peut rejouer. Il ne tarde pas à reprendre l'entraînement. Il a déjà consacré de longues heures au travail en salle, à la musculation. Mais là, c'est le terrain qu'il retrouve.
Enfin... Deux mois plus tard, il prend le chemin du stade à Carcassonne, le 10 octobre dernier: «C'était très bizarre. J'avais un peu peur car je ne savais pas si les cervicales tiendraient. Mais après le premier plaquage, le premier contact, j'ai été rassuré.» Aujourd'hui, le joueur d'origine tongienne n'éprouve plus aucune appréhension. «La page est tournée» constate-t-il avec soulagement.
Finir en FranceLa blessure appartient au passé. Celui qui fut international à 7 pour l'Australie avoue maintenant: «Je vais finir ma carrière en France, dans le meilleur groupe possible.» Le Top 14 ? Pourquoi pas ? Christian Siale pourra rapidement retrouver ce niveau-là. En tout cas il a les moyens d'y parvenir.