Absent trois mois et demi en début ce saison, le centre argentin du SUALG Miguel Avramonvic veut revenir au premier plan. A commencer face à Toulouse.
Mercredi à Armandie, il aurait dû être question de retrouvailles. Celles de Miguel Avramovic centre puma du SUALG ET DE Thierry Dusautoir, habituel capitaine du Stade toulousain.
Cette fois, il n’était pas question d’un énième remake France/Argentine. Si le calendrier du Top 14 n’était pas si chargé et les rotations obligatoires, le centre argentin aurait dû défier celui qui est désormais son beau-frère. Le capitaine de Toulouse, Thierry Dusautoir est en effet fiancé avec la sœur du centre agenais. Et quelques jours à peine après avoir réveillonné ensemble, au Passage d’Agen, les deux homme auraient dû s’affronter sur la pelouse d’Armandie. Un moment forcément particulier pour l’international augentin (29 ans, 12 sélections) : « Titi, c’est mon « beauf », je l’aime bien et le connais bien. Je l’avais déjà affronté, en 2008 avec Montauban, mais je ne le connaissais pas à ce moment-là. » Il rêvait d’imposer quelques placages « histoire de rigoler après le match, parce qu’il aime bien chambrer… » Il rêvait de défier Dusautoir autant que ses compatriotes « Pato » Albacete ou Alberto Vernet-Basualdo, avec qui il a fête Noël. Amitié à l’arrière-plan, il rêvait surtout de victoire. « Parce qu’Agen en a besoin. » Las, Dusautoir et Vernet-Basraldo ne seront pas là.
Mercredi donc, il ne sera pas question de retrouvailles entre potes. Mais de découverte en Top 14. premier match à Armandie sous ce maillot pour Miguel Avramovic, attendu comme le messie. Victime d’une fracture du pied avec arrachement des ligaments à Bayonne lors de la deuxième journée, il a manqué quasiment la totalité de la phase aller du Top 14 et comte seulement 125 minutes de jeu en championnat (Toulouse, Bayonne, Brive). Et il a des choses à prouver.
« On me dit que je suis revenu au bon moment, quand l’équipe s’est remise à gagner. C’est vrai ! Mais du coup, c’est encore plus difficile de se faire une place. Pourquoi les entraîneurs changeraient-ils une équipe qui gagne ? »
La tête et les jambes
[size=21]A force de travail, il fait tout pour bousculer la hiérarchie mise en place quand il n’était pas là. Pour s’imposer. Il sait que son absence, conjuguée à celle de l’autre trois-quarts « puissant » du groupe, Manu Ahotaeiloa, a fait cruellement défaut en début de saison. tandis que son équipe enchaînait les défaites, lui, se languissait à l’infirmerie. « J’étais désespéré de ne pas jouer, de ne pas pouvoir aider, avoue-t-il dans un français quasiment impeccable. Ce fut une période difficile, mentalement surtout.
Heureusement, le club m’a beaucoup soutenu et le préparateur physique m’a très bien fait travailler. J’ai énormément bossé, sur le terrain, en salle de musculation ou à la piscine. Ça fait deux mois maintenant que je m’entraîne avec les autres et je ne suis plus très loin de mon niveau de forme. »
Auteur d’un essai et d’un très bon match à…
Toulouse lors du coup d’envoi de la saison, le Puma (1,86m ; 99kg) se fait un peu plus discret depuis son retour à la compétition, en amical contre l’Usap fin novembre. Il a retrouvé le Top 14 vingt-trois minutes seulement lors de la victoire à Brive et a joué les deux matchs de Challenge européen contre Rovigo. Mais maintenant, Agen « compte sur lui », comme l’indique le manager Christian Lanta. « Il manque encore de repères dans le jeu, c’est normal, mais nous connaissons ses qualités. Miguel est capable de franchir, de garder le ballon et de faire jouer derrière lui. Il tient debout. C’est un très bon plaqueur étalement. » Tête bien faite (il a posé dans le calendrier des Dieux du Stade et dans un magazine argentin) et bien pleine (il est rentré dans son pays l’an passé pour terminer son internat et médecine générale), le joueur n’ignore pas les attentes placées en lui. Et s’en réjouit d’ailleurs. « J’aime l’aspect physique du jeu. C’est comme ça que je comprends le rugby ; comme un séfi physique et mental.
Aujourd’hui je me sens bien, je n’ai plus de douleur au pied et plus aucune appréhension. »
N’était celle de se faire piquer par son « beauf » si Agen venait à sombrer face au champion d’Europe. Miguel Avramovic est prêt. « Il nous reste treize finales à jouer mais ce match sera différent, parce que Toulouse est ce qui se fait de mieux. Alors, on ne veut rien d’autre que la victoire »
Article d'Emile Dudon (Midol)[/size]