Peur sur la ville
Agen, dont la dernière victoire remonte au 27 janvier, n’aura pas le droit à l’erreur samedi face au Stade Français. Les Agenais doivent absolument remporter ce dernier match de la saison pour éviter la relégation.
Agen retient son souffle. Cinq ans après avoir disputé – et perdu de justesse – la finale du championnat de France face à Biarritz, le SUA est aujourd’hui aux portes de la relégation. Incapables de remporter le moindre succès depuis le 27 janvier dernier (22-18 contre Clermont), les Agenais vivent l’une des pires saisons de leur histoire. Autant dire que le dernier face au Stade Français samedi à Armandie (17h15) est attendu, et surtout redouté, depuis des semaines dans le tout le Lot-et-Garonne. Battus à deux reprises par les Parisiens lors des trois dernières saisons, Luc Lafforgue et consorts, qui restent sur une correction subie à Toulouse (47-0) il y a deux semaines, vont devoir sérieusement se retrousser les manches pour ne pas tout gâcher. La victoire est impérative face au leader sous peine d’accompagner Narbonne en Pro D2 la saison prochaine.
Le sentiment avant ce match de la dernière chance ? « De l'inquiétude déjà, de la crainte mais aussi une folle espérance : celle de voir encore Agen dans l'élite du rugby hexagonal la saison prochaine, explique à l’AFP le technicien gersois Henry Broncan, arrivé à Agen depuis quinze jours pour tenter de sauver un club en péril. Si on ne bat pas le Stade Français samedi, cela voudra dire quelque part qu'on ne mérite pas de rester dans le Top 14. C'est une finale pour nous. Le maintien, le groupe l'aura sans doute perdu avant mais on a l'occasion de se sauver sur ce dernier match, il faut sauter dessus. Jouer, gagner pour ne rien regretter. J'ai découvert un groupe traumatisé, fragilisé, meurtri mais les joueurs sont à l'écoute. Ils ont tous conscience de la gravité de la situation. Je les sens tous focalisés sur le même objectif : la victoire, même ceux qui vont partir. »
« Ce match est plus important que les finales que j’ai pu jouer par le passé, a souligné Luc Lafforgue en conférence de presse. Là si on perd, on ne finit pas deuxième du championnat, on est relégué en Pro D2. L’engagement et l’investissement doivent être complets sur la pelouse. On s’est mis la pression pendant des semaines et on a vu le résultat. Là les choses sont claires, il faut gagner. Je sais que personne ne voudrait être à notre place samedi, mais nous assumons. » Pour Laurent Lubrano, le directeur général du SUA, l’inquiétude est la même. « La rencontre de samedi sera très intense, dit-il. En tant que dirigeant nous avons bien sûr une responsabilité sur les événements mais pas de prises directes sur le terrain. J’apprécie depuis plus d’un mois la convergence des énergies dans le club et la prise de conscience des joueurs. Tous ont envie d’arriver dans les meilleures conditions possibles sur ce match. » Reste à savoir si cela sera suffisant…
souce, lesiterugby.com