30 septembre 2007 - 21 h 53 - Pierrick TAISNE
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Vexé par le comportement des Français cette semaine, Agustin Pichot n’a pas mâché ses mots à l’issue de la qualification de l’Argentine en quarts.
De notre envoyé spécial au Parc des Princes
Agustin Pichot, est-ce la victoire la plus importante du rugby argentin ?
Peut-être. C’est une victoire très importante pour tout le rugby argentin. L’objectif est accompli. On avait dit qu’il fallait remporter nos quatre premiers matchs et nous l’avons fait. Ça montre définitivement qu’on existe.
Votre entraîneur a dit que les consignes avaient parfaitement été suivies. Est-ce aussi votre avis ?
Bien sûr. Nous avons contrôlé ce match et parfaitement appliqué notre tactique. Puis nous nous sommes mis à jouer différemment et les Irlandais ont marqué deux essais. Mais dans l’ensemble, nous avons contrôlé le match. Que ce soit au pied ou au niveau de la relance à la main.
On a vu plusieurs joueurs souffrir de crampes à la fin du match…
Ça commençait à être long. Une semaine sans jouer, ça fera du bien.
Contre l’Irlande, vous étiez favoris. Ce statut a-t-il changé quelque chose ?
Ça change en fonction des matchs. Mais pour nous, ça ne change rien. On a dit de nous que nous allions perdre contre la France et l’Irlande et finalement nous remportons nos quatre matchs de poule. Ça ne change rien. La seule chose qui importe est que nous nous soyons imposés contre la France, la Géorgie, la Namibie et l’Irlande.
Et l’Ecosse ?
C’est notre prochain adversaire. Nous allons essayer de jouer avec la même intensité que lors de notre rencontre contre l’Irlande.
Du coup, vous abordez ces rendez-vous sans aucune pression…
La pression existe et elle monte beaucoup. C’est l’expérience qui nous permet de mieux la gérer. C’est une chose que les Français devraient méditer.
« Il y a un manque de considération, point barre »
C’est-à-dire ?
Les Français ont beaucoup parlé sur les quatre essais que devaient marquer les Irlandais. Ce n’est pas bon parce que j’ai toujours respecté l’équipe de France. Je savais que les Français pouvaient se qualifier et je ne les ai pas trouvé très sportifs. Ce n’est pas sportif de dire que les Irlandais se qualifieront parce que ça veut dire que nous passons à côté. Ce n’est pas le rugby que j’aime.
Etes-vous favoris en quarts de finale ?
Je ne sais pas. En tout cas, ce n’est pas mal de rester à Paris (ndlr : les Pumas joueront leur quart au Stade de France). Je vais en profiter pour revenir à la réalité et accompagner mes enfants à l’école.
Attendez-vous une reconnaissance au niveau international, comme une intégration dans les VI Nations ou dans le Tri-Nations ?
On ne peut rien demander de plus. Il y a un manque de considération, point barre. Je ne sais pas si nos performances pourront changer quelque chose, mais on va faire comme nous l’avons toujours fait. Nous allons lutter. Car cette équipe ne possède peut-être pas la meilleure tactique ou les meilleurs joueurs de rugby du monde, mais on vit rugby.
Pensez-vous que les éliminations du pays de Galles et de l’Irlande marquent une nouvelle ère ?
Je ne sais pas, car je n’aime pas parler à la place des autres. Nous parlons de notre histoire. Mais il s’agit de la Coupe du monde. Et pendant ce temps-là, l’économie continue. Le pays de Galles aura du mal à se relever surtout parce qu’il s’agit d’une perte économique. Ça ne nous concerne pas et je ne rentrerai pas dans ces considérations.