Le rugby professionnel français se porte mieux que jamais
Il y a 1 jour
PARIS (AFP) — Affluences en hausse constante, droits de diffusion eux aussi en augmentation, partenaires sans cesse plus nombreux: le rugby de clubs français, qui a repris ses droits ce week-end après la Coupe du monde, se porte mieux que jamais.
Symbole de ce succès aussi bien économique que médiatique: Panini va lancer en novembre un album d'images autocollantes consacré à la saison 2007/2008 de Top 14 et de Pro D2, tiré à 1,5 millions d'exemplaires, 30 ans après une première expérience sans suite dans le rugby, en 1976.
"Nous avons une veille active sur les stars préférées des enfants dans les cours de récréation que nous déclinons ensuite en images autocollantes et nous avons observé comme tout le monde la montée du phénomène rugby", explique David Decoux, responsable marketing chez Panini France, en charge des albums. "Il y a eu aussi une forte demande de nos collectionneurs et de nos distributeurs".
La Coupe du monde, organisée en France du 7 septembre au 20 octobre, a fait le reste, tout comme elle a convaincu le PMU de devenir l'un des quatre partenaires officiels de la Ligue nationale de rugby (LNR) avec GMF, la Société Générale et EDF, complète Arnaud Dagorne, directeur général de la LNR.
"La Coupe du monde a éveillé des possibilités insoupçonnées pour le rugby, mais si le Top 14 n'était pas crédible, sans les shows du Stade Français contre Toulouse ou Biarritz, cette dimension-là n'existerait pas, estime-t-il. Il faut d'abord une crédibilité du sportif et à ce niveau-là, le point de départ c'est le Top 16 en 2001 puis le passage à la poule unique en 2004."
A l'inverse du football, indétrônable numéro un dans le paysage sportif national, le rugby français a réussi à conserver dans ses clubs 26 des 30 internationaux ayant disputé la Coupe du monde, tout en attirant des stars étrangères comme le All Black Byron Kelleher à Toulouse ou l'Australien George Gregan à Toulon.
Cela a un coût et en dix ans, le budget moyen d'un club de l'élite a décuplé (11,1 millions d'euros contre 1,15 en 1998), mais la surchauffe n'est pas encore au rendez-vous, puisque les ressources ont suivi, à l'image des droits TV qui rapportent au moins 1,7 millions d'euros à chaque club de Top 14 cette saison contre 120.000 euros en 1997-1998.
Les partenaires économiques sont aussi de plus en plus nombreux à frapper au portillon.
"A la Ligue, nous n'en avions que deux en plus du partenaire principal Orange, au moment de la création en 1998, et aujourd'hui nous en avons deux de plus", indique Jean-Paul Dumont, vice-président de la LNR, en charge du marketing. "Leur contribution a pas loin de doublé et on espère que ça va continuer. Tous nos partenariats sont renouvelés en 2008, sauf celui passé avec EDF."
"C'est normal qu'il y ait une inflation des tarifs de partenariat, car il y a de meilleures structures et une meilleure visibilité," juge Raphaël Niemi, directeur de communication de la Société générale, l'un des quatre partenaires officiels de la LNR, qui dépense 10 millions d'euros par an pour l'ensemble de ses partenariats dans le rugby.
La billetterie suit elle aussi une pente ascendante, avec une affluence globale en hausse de 8% la saison dernière. Malgré quelques tribunes vides, le Top 14 a bien redémarré avec près de 130.000 spectateurs pour les sept matches de la première journée... dont 75.620 spectateurs pour Stade Français-Clermont au Stade de France.
Le champion en titre, obligé de s'exiler en raison de l'exiguité de son enceinte (Jean-Bouin), c'est le symbole du principal obstacle au développement du rugby professionnel français: ses stades. La LNR a d'ailleurs chaudement salué les travaux entrepris par Montpellier, qui a inauguré sa nouvelle enceinte Yves-du-Manoir samedi, mais aussi par Clermont, Montauban, Dax ou Perpignan pour rénover leurs stades.
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