FINALES PERDUES. --En 1943 et 1947, le Sporting Union Agenais s'est respectivement incliné en finale face à l'Aviron Bayonnais et le Stade Toulousain, dans des circonstances qui laissent de nombreux regrets
Quand le sort s'acharne
Les hauts dirigeants français décident de rétablir le championnat au printemps 42. Sortant facilement de sa poule, le Sporting se met en quête d'un demi de mêlée. Sous la pression de ses amis, André Verdier accepte de sortir de sa retraite prise à 26 ans.
Quelques mois plus tard, le SUA est en demi-finale à Lyon face à Montferrand. Pour beaucoup, malgré la qualification en poche (8-3), c'est ici que le SUA a commencé à perdre sa finale, jouée dans une ambiance délétère. Des sanctions tombent a posteriori : Bédère doit désormais coacher des tribunes, Calbet est interdit d'entrer sur le terrain à la tête de ses hommes et, pire, le club doit suspendre un deuxième ligne. C'est Artins qui éclatera en sanglots. Dans ce contexte néfaste, les Agenais s'inclinent face à Bayonne au Parc des Princes, et ce à 14 contre 15, puisque Calbet sortira à la 60e minute sur blessure. En ce 21 mars 1943, le sort s'était trop acharné sur Agen. Guidés par ce sentiment d'injustice, Jean Matheu et ses coéquipiers de révolte soulèvent la Coupe de France sous les yeux de leur victime, le SBUC, qui jouait pourtant à domicile, au stade municipal de Bordeaux (11-4).
« Il fallait que le Stade Toulousain soit champion? » C'est par ses mots qu'aujourd'hui encore, Jacques Gomis, troisième ligne du SUA, entame son résumé de la finale 47, perdue face au rival rouge et noir à? Ponts Jumeaux (10-3). C'est en effet là que l'épilogue de cette saison devait avoir lieu. L'affiche n'a rien changé.
« On aurait pu la jouer ailleurs, sur terrain neutre, mais on l'a refusé. On s'est vu trop beau », se rappelle Gomis. « Mais ça n'enlève rien au fait qu'on nous a volé la finale. » S'il l'a mauvaise, et tous les supporteurs agenais avec, c'est à cause d'un fait de jeu intervenu durant le premier acte. Après avoir séché l'ailier Sanchez, Basquet se voit signifier les vestiaires par l'arbitre, avant que ce dernier ne revienne sur sa décision excessive.
Sous la pression du capitaine local, l'arbitre demande à nouveau à Basquet de quitter le terrain. Les Agenais, aussi révoltés que solidaires, menacent de suivre leur leader. C'est alors que M. Bru, dirigeant de la FFR et porte-parole du président Eluère intervient et trouve un compromis : Basquet sort mais reviendra après la pause. Le SUA menait alors 3-0, il ne marquera plus rien après cet imbroglio.