Une punition à l'Anglaise

UNE PUNITION A L'ANGLAISE

Physiquement cuits, les Biarrots ont explosé comme un pop-corn après la poause. Ils peuvent dire adieu à l'Europe dès la phase de poule et se concentrer sur le Top 14.

Quand on ne peut pas jouer les deux compétitions, il vaut mieux se recentrer sur une seule.
Cette année, on ne peut pas disputer le Top 14 et la Coupe d'Europe. On ne s'en donne pas les moyens. J'espère qu'on va se le "manger" pour revenir avec un peu de fierté et gagner des marchs en championnat." A l'instar de ses coéquipiers, conscients de leurs limites actuelles, Imanol Harinordoquy ne s'est pas retranché derrière des excuses bidons.
Samedi soir, tandis qu'une brise glaciale envahissait l'enceinte de Vicarage Road, le troisième-ligne international de Biarritz a livré un diagnostic qui ne faisait pas l'ombre d'un doute. Ce BO-là ne mérite sans doute pas mieux que ce qui lui arrive. Il a pourtant eu des raisons d'espérer jusqu'à la mi-temps, atteinte sur le score de 13-13. Mais la suite fut un véritable calvaire pour les Basques, littéralement submergés par les vagues d'une impressionnante équipe des Saracens.
A quelques minutes du coup d'envoi, Thomas Castaignède, présent samedi à Watford, nous avait confié que les "Sarries" disputaient là le match le plus important qu'ils aient eu à jouer depuis quatre ou cinq ans.
Incontestablement, les Anglais se sont donné les moyens de se l'apporprier. Et les voilà à deux doigts de se qualifier pour les quarts de finale de la H Cup, qu'ils n'ont jamais disputés. "On était bien défensivement et puis, au fur et à mesure, on s'est effondrés physiquement, poursuit Harinordoquy. Mais notre principale erreur a été d'arrêter de jouer quand on menait." Les Biarrots en avaient-ils tout simplement la capacité? Peut-être pas car, après avoir solidement défendu, ils ont explosé comme un pop-cor, dès la reprise. "Ils ont pris le dessus physiquement toute la deuxième mi-temps, concède Benjamin Thiery. On a essyé de tenir au score mais ils ont vraiment passé la vitesse supérieure. On a subi et quand on était en place sur la largeur du terrain, on se faisait pénétrer dans l'axe. Il nous ont pris à revers en pick and go". Un sentiment d'impuissance partagé par Damien Traille: "Les Saracens étaient beaucoup mieux préparés que nous, beaucoup plus en confiance aussi et ça s'est vu. En prmière mi-temps, on a résisté, on était frais. On a voulu mettre du volume de jeu et on y a laissé des plumes. On a beaucoup défendu, on a laissé pass mal d'énergie là-dedans et on l'a payé ensuite".
"On est rentrés fatigués à la pause et on n'avait pas récupéré en début de seconde mi-temps, justifie encore Harnordoquy.
Collectivement, on a laissé beaucoup d'énergie en première mi-temps. Physiquement, ils étaient mieux que nous. Ca leur a permis de monter leur niveau de jeu.
On se contente de défendre et à force de défendre, à un moment donné, il y a inévitablement des trous. C'est une belle équipe, ils se font beaucoup de passes, ils ont toujours des solutions. Et nous offensivement, on a été assez stériles". Comme trop souvent depuis le début de la saison. Alors, bien sûr, la déception est immense, d'autant plus que Biarritz fait de la H Cup l'un de ses objectifs depuis cette finale perdue en 2006 face au Munster.
"C'est toujours difficle de perdre une finale et, depuis, on a du mal, reconnaît Damien Ttaille. Lan dernier, on s'est qualifiés inextremis et on perd le quart de finale à Anoeta. Et là, on ne sort pas des poules. C'est une grosse descente au niveau des performances."

Tout miser sur le Top 14
Quel avenir dèssormais pour ce BO méconnaissable? Ce sera tout pour le Top 14. "Il va falloir se remettre au travail parce qu'il est nors de question de ne pas se qualifier en championnat", annoce Traille. "Il faut oublier cet échec mais s'en servir aussi pour le championnat, dit aussi Niclas Brusque, parce que je crois qu'il y a quand même des choses à faire avec ce groupe. Ca nous fait retomber les pieds sur terre mais il faut qu'on positive dans la défaite."
Rebondir. Ne pas gamberger.
Voilà, en substance, ce qu'il s'est dit dans le vestiaire après l'orage.
"Les murs n'ont pas trembé, promet Thiery. Il y a encore un bouclier de Brennus à jouer. Ce serait vraiment dommage de baisser les bras après cette défaite même si elle est lourde."
Tout miser sur le Top 14 et faire le bilan au moment voulu. "Il faudra faire l'état des lieux à la fin de la saison, lance Serge Blanco. Biarritz est un club qui sait d'où il vient et où il va. C'est la huitième participation à la Coupe d'Europe, c'est la deuxième fois qu'on ne se qualifie pas. On ne va pas tirer sur les pianistes.
On ne peut pas toujours gagner même s'il faut surtout ne pas s'habituer à perdre".