La valse des joueurs continue au sein du XV de France, et il y a cette fois neuf changements entre l'équipe battue par l'Angleterre il y a dix jours, et celle qui devra laver l'affront contre l'Italie, dimanche au stade de France. Parmi ces changements, trois joueurs en profiteront pour fêter leur première sélection : Fabien Barcella, Ibrahim Diarra et Yann David. Anthony Floch est lui titulaire pour la première fois.
Trois nouveauxOn commence à s'habituer à la nouvelle politique du XV de France. A chaque annonce d'équipe, le staff tricolore change tout ou presque, et continue ses essais pour trouver les hommes capables de jouer le schéma ambitions dont ils rêvent. Cette fois, ils sont donc neuf à intégrer le XV de départ. Sans même qu'on le lui demande, Marc Lièvremont anticipe : «Encore une fois ce n'est pas une équipe expérimentale parce ce qu'il y a des changements et des nouveaux. Ces joueurs rivalisent avec le meilleur dans notre Top 14, ils sont excellents tous les week-ends, ce ne sont pas des coups de coeur sur un match. Par exemple
Fabien Barcella, c'est assurément l'un des meilleurs piliers gauches du championnat, voire le meilleur. » Le pilier gauche d'Auch est donc l'un de neuf changements, et surtout l'un des trois nouveaux titularisé dimanche. Les deux autres non capés sont le troisième ligne de Montauban
Ibrahim Diarra et le centre de Bourgoin
Yann David.
Logique de groupeVient tout de même le temps des explications, et les trois hommes n'ont évidemment pas changé de discours : « c'est la logique de groupe qui a prévalu » répète Lièvremont, qui admet même qu'ils ont mis « moins longtemps à choisir cette équipe qu'il y a quinze jours pour l'Angleterre. » La logique de groupe justifie donc par exemple la titularisation de Dimitri Yachvili plutôt que celle de Julien Tomas : «Dimitri était remplaçant contre les Anglais, la logique de l'équipe de France, c'est qu'il joue dimanche. Et puis Julien arrive, il découvre le groupe.» Même principe pour le triangle d'attaque clermontois Floch-Rougeri-Malzieu, sauf que c'est N'Tamack qui s'y colle : «Nous étions tentés de les voir évoluer ensemble. On voulait surtout voir Anthony, revoir Julien qui avait été très bon en Ecosse. Et puis c'est sympa de les voir au fond du terrain, de voir comment ils vont évoluer.»
La présence de Diarra au poste de flanker était également attendue, comme celle de Yann David en deuxième centre, et les éloges répétées de l'encadrement des Bleus à leur sujet (ils sont « excellents, impressionnants, réguliers ») incite à une forme d'impatience de les voir jouer. Ces joueurs méritaient d'être vus en Bleu, et voilà le principal argument pour expliquer leur sélection, pour écarter encore l'idée de sanction. En parlant de la charnière, Lièvremont développe : «c'est la charnière dont je rêve pour dimanche, qui doit nous faire bien jouer et gagner, c'est tout. Skrela, Beauxis, Michalak sont d'excellents joueurs, Parra ou Elissalde n'avaient déjà pas déçu avec nous. Tous les joueurs qu'on a eu pour l'instant nous ont satisfait. »
Conscients du risqueCette nouvelle équipe hybride devra faire mieux que celle qui est tombée contre les Anglais, voire que celle qui a péniblement battu l'Irlande. En changeant une nouvelle fois presque tout, les entraîneurs prennent des risques et ils le savent et l'assument. une défaite contre les Italiens ferait désordre, mais la construction du groupe est à ce prix, et Lièvremont résume encore bien le sentiment général : «Par rapport à nos choix, on ne peut pas dire qu'on se donne du confort. Mais il y a une logique, une continuité dans nos choix. On a le sentiment d'aligner une équipe aussi équilibrée et compétitive que les trois premières. Les questions sont surtout vis-à-vis de la presse et du grand public : une victoire contre l'Italie avec la manière paraît une évidence.» Il reste à le montrer dimanche, et on sent quand même que l'état de grâce est terminé, et que la pression est un peu plus forte pour ce match a priori facile. -
Aymeric MARCHAL, à MarcoussisLe XV de départ : Anthony Floch (Clermont) - Aurélien Rougerie (Clermont), Yann David (Bourgoin), Yannick Jauzion (Stade Toulousain), Julien Malzieu (Clermont) - François Trinh-Duc (Montpellier), Dimitri Yachvili (Biarritz) - Ibrahim Diarra (Montauban), Louis Picamoles (Montpellier), Fulgence Ouedraogo (Montpellier) - Jérôme Thion (Biarritz), Lionel Nallet (Castres) - Nicolas Mas (Perpignan), Dimitri Szarzewski (Stade Français), Fabien Barcella (Auch)
Les remplaçants : Julien Bonnaire (Clermont), Vincent Clerc (Stade Toulousain), Guilhem Guirado (Perpignan), Arnaud Méla (Albi), Jean-Baptiste Poux (Stade Toulousain), Julien tomas (Montpellier), Damien Traille (Biarritz),