23/09/2008 12:00 - L'Equipe -
Rugby - IRB - Le projet de World Series avance
Petit à petit, l'idée des World Series fait son nid. Le concept, lancé par les grand pontes de l'IRB lors de la réunion à Hong Kong en mars, pourrait voir le jour en 2010, sous la forme d'un tournoi qui aurait lieu tous les deux ans. De nombreux acteurs du rugby mondial ont en tout cas déjà apporté leur soutien.
Les ersatz de tournée d'été du XV de France en 2007 (en Nouvelle-Zélande) et en 2008 (en Australie) l'ont une nouvelle fois prouvé, le calendrier du rugby mondial est une hérésie, et il est temps d'agir pour donner plus de visibilité à un sport qui ne demande qu'à grandir. Les responsables de l'IRB planchent donc sur plusieurs idées pour simplifier les choses, et surtout pour attirer sponsors et spectateurs. Or pour le moment, entre chaque coupe du monde, le programme est à leur goût léger pour ce qui est des affrontements entre les nations de l'hémisphère nord et celles du sud. Les tournées, surtout celle d'été, sont souvent rendues peu passionnantes par l'incapacité des équipes du nord à envoyer leur meilleure sélection. Et finalement seuls les tests de novembre ont souvent une vraie valeur.
La finale à Wembley
L'idée de l'IRB est donc de créer un tournoi mondial tous les deux ans, afin de décerner un titre honorifique mais surtout de motiver les meilleures nations, qui pourraient se jauger plus souvent. Les dix meilleures nations (Afrique du sud, France, Angleterre, Irlande, Ecosse, Australie, Nouvelle-Zélande, Argentine, Italie et Irlande) s'affronteraient tous les ans, puis les deux meilleures équipes se rencontreraient pour gagner le trophée. Cela ressemble fort à une rencontre entre le vainqueur du tournoi des VI nations et le vainqueur des Tri Nations, en impliquant que les Pumas soient enfin invités à la fête du sud.
Ce serait trop simple, et le schéma serait en fait le suivant. Les équipes du nord et du sud continueraient à s'affronter lors de tests d'été et d'automne. Sur deux saisons, toutes les équipes se rencontreraient donc au moins une fois. Ensuite un classement sera établi, et les deux premiers se disputeraient, probablement dans l'écrin de Wembley, le titre des World Series, une sorte de titre de meilleure équipe du monde par défaut. La principale nouveauté serait donc surtout que chacune des grosses nations du rugby s'affronte au moins une fois tous les deux ans.
Le Sud est partant
Alors cette solution est-elle idoine pour sauver les tournées ? Pas sûr, car avec un calendrier qui reste démentiel, le rugby français risque par exemple d'être encore confronté à des doublons en fin de saison, avec ses phases finales en même temps que les tests. Et on voit mal comment un titre honorifique pourrait convaincre les clubs de se passer de leurs meilleurs joueurs pour les matches les plus importants. Du côté de l'hémisphère sud, en tout cas, l'idée séduit, car elle permet d'ouvrir un peu un rugby relativement isolé en dehors des coupes du monde, et aux saisons décalées. John O'Neill, le patron de la fédération australienne, approuve : «J'applaudis l'initiative de donner plus de considérations aux tournées de juin et de novembre. L'important pour nous, c'est d'assurer que les teste internationaux aient un sens, une vraie valeur. C'est pour l'instant un chantier, mais j'attends avec impatience la prochaine étape.»
Une ouverture pour l'Argentine
Steve Tew, son homologue néo-zélandais, est lui-aussi enthousiaste, et se réjouit de l'opportunité de donner enfin sa chance à l'Argentine : «C'est aussi une chance d'inclure les Pumas. Ils pourraient rejoindre la communauté internationale sur une base plus régulière.» Du côté des joueurs, on commence aussi à se positionner en faveur de cette idée, en tout cas de l'autre côté de l'Equateur. Richie McCaw, le capitaine des All Blacks, ne cache pas son excitation : «Si cela se fait, cela apportera quelque chose au rugby mondial. Et cela pourrait être un beau spectacle. Au lieu d'avoir des gars qui prolongent juste leur saison pour jouer des tests avec aucun en jeu, cette idée pourrait ajouter quelque chose et accroître l'excitation, des joueurs comme celle des spectateurs.»
Reste à convaincre les autres équipes, car un tel projet ne peut exister qu'avec l'adhésion totale de chaque participant. Or le consensus semble compliqué, principalement à cause des problèmes de calendrier, encore et toujours. Et puis il ne s'agirait pas de dénigrer la Coupe du monde. On demande à voir, donc, même si toutes les idées sont bonnes pour faire avancer le schmilblick.
Aymeric MARCHAL
Sujet: Tournoi mondial 
Mer 24 Sep - 10:21