SUA : c'est l'union sacrée
Pour survivre en élite, le SUA Rugby vise les 10 millions d'euros de budget. Le président a sollicité les collectivités locales qui sont prêtes à mettre la main à la poche .
C'était le bon temps. Quand les rugbymen agenais revenaient sur leurs terres avec le Brennus dans les bagages, les premiers magistrats de la ville offraient aux habitants « la journée du maire ». Le temps de dissiper les vapeurs de houblon. Jean Dionis du Séjour, lui, joue dans une autre catégorie : « Je déclare une semaine de fête géante sur Agen. » Des réjouissances qui se termineront dimanche prochain à 20 heures, après le match à Tarbes, sur le balcon de la mairie, avec la présentation du bouclier (celui de Pro D2 cette fois) aux Agenais.
Au lendemain de la remontée du SUA au Top 14, le maire dit vouloir « apprécier le présent » : « Profitons de ce moment de bonheur avant de penser aux difficultés de futur ». Car avec un budget prévisionnel qui oscillera entre, 9,5 et 10 millions d'euros (1), un des plus bas du prochain Top 14, l'opération maintien sera délicate.
L'Agglo devrait jouer le jeu
Quelques heures avant le coup d'envoi du match entre Agen et Lyon dimanche, le président du SUA Alain Tingaud a réuni les principaux sponsors du club et le député maire Jean Dionis du Séjour. Il fut question de budget, de recrutement et de réaménagement du stade Armandie. Tous ont confirmé leur soutien pour la saison prochaine.
La Ville d'Agen, dont la subvention annuelle atteint déjà les 300 000 euros, ne devrait pas puiser plus profondément dans son porte-monnaie. Mais Jean Dionis a sa petite idée : « Il faut élargir la réflexion à la Communauté d'agglomération, au Département et à la Région ». Voilà plusieurs mois qu'il fait un appel du pied aux élus de la CAA sur cette question. Le sujet sera abordé en Conseil communautaire en juin. Même l'opposition, à l'image du maire de Bon-Encontre Michel Lauzzana, reconnaît le pouvoir attractif d'un SUA en Top 14 : « La notoriété du club dépasse les frontières d'Agen. Il fédère tous les habitants de l'agglomération et même au-delà. Si on veut rendre la CAA visible au niveau national, il faut en profiter. »
Du calme pour la 4e tribune !
L'Agglomération a déjà voté une subvention exceptionnelle de 100 000 euros cette année (en plus des 140 000 euros initialement prévus), mais devrait revoir son enveloppe à la hausse. Pour cela, il ne sera même pas nécessaire de modifier les statuts de la CAA, qui n'a pas encore la compétence sportive. « On peut inscrire ça sur le budget tourisme ou communication », confirme Jean Dionis qui ne veut pas être le seul à mettre la main à la poche du côté des collectivités locales. Une raison pour laquelle il va solliciter un entretien avec le président du Conseil général, Pierre Camani.
Ce dernier pousse dans le même sens : « Il paraît logique de revenir au même niveau de subvention qu'avant la descente, où nous avions diminué l'aide du Département de 10 % (de 415 à 375 000 euros). »
Quant à la quatrième tribune Est, réclamée par le président Tingaud, le maire d'Agen tempère les ardeurs du dirigeant : « La priorité, c'est que le club puisse disposer d'un budget pour gérer sa masse salariale. La question de l'évolution du stade devra être abordée calmement. » Sur ce point, il est plutôt urgent d'attendre.
À titre de comparaison, le budget du Stade toulousain s'élève à 21 millions d'euros, et celui de Toulon à 17.
Sud Ouest