gir3347 Champion du monde
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| Sujet: Top 14 : cinq joueurs(es) dans la saison Jeu 13 Juin 2013 - 12:27 | |
| Top 14 : cinq joueurs(es) dans la saison[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Dominique Clère - Rue89
Que restera t’il de cette saison de top 14 ? Quelques flashes, comme les souvenirs que garde Serge Betsen de sa carrière, y ayant collectionné les KO ? La plus grande célébration à Castres depuis la Libération ? Ou les quelques joueurs toulonnais se prenant pour des naïades, finissant à la nage les quelques brassées les séparant de leurs supporters lors de la fête pour le doub....la Coupe d’Europe ? La saison 2012-2013 a eu un déroulé prévisible mais au dénouement inattendu. Mais plutôt que de m’attarder sur ces quelques points suffisamment évoqués par ailleurs, je vous propose de vous intéresser à cinq joueurs ayant marqué cette saison de rugby.
1 William Servat, une retraite bien remplie
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Jo-William Servat face au Racing Métro, à Toulouse, 10 mai 2013 (Pascal Pavani/AFP)
L’ancien talonneur de l’équipe de France a raccroché les crampons à la fin de la saison précédente, sur un second titre consécutif avec le Stade Toulousain. Du moins le pensait-il… C’était sans compter les circonstances. Normalement pourvu au poste avec Gary Botha, ancien Springbok, Jaba Bregvadze et Christopher Tolofua, le grand espoir français du poste, le Stade avait assuré sa relève. Mais, entre les différentes blessures, et la faculté de Tolofua à délivrer régulièrement des pizzas avec l’acuité d’un lanceur de poids atteint de strabisme, le jeune entraîneur des avants toulousain a repris une licence fin septembre, pour une première pige face au Stade Français en octobre. Et le pire pour sa relève, c’est qu’il s’est imposé comme le meilleur choix au poste, et au regard des performances de ses homologues durant le Tournoi, sans doute est il resté le meilleur Français. C’est finalement comme titulaire qu’il a fini la saison, jouant les phases finales, et suscitant un certain malaise au sein du Stade Toulousain. Malaise attisé en janvier par Bernard Laporte, qui évoquait son insatisfaction dans une tentative de déstabilisation médiocre. Le joueur est sorti de sa réserve pour minimiser les tensions, et a donc fini la saison avec sa double casquette. Un retour qui fait s’interroger sur le bien fondé de sa retraite, quant on constate qu’à Toulon, Sébastien Bruno (38 ans) reste indispensable. La saisons prochaine, William Servat devrait retrouver sa retraite et son poste d’entraîneur des avants, même si la forme et l’envie qu’il a affichées laisse penser qu’il aurait pu sans mal continuer jusqu’en 2015 et accompagner l’équipe de France en Coupe du Monde.
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Delon Armitage, le meilleur ennemiDelon Armitage est Anglais, une tare souvent source d’antipathie dans le landernau du rugby français, où l’amitié pour ceux nés de l’autre côté de la Manche est toute relative.Delon Armitage pourrait lui avoir quelques griefs vis-à-vis de notre pays, y ayant résidé de 1996 à 2002, mais ayant été recalé par l’équipe de France des moins de 16 ans. Un manque de nez pour celui qui deviendra un élément clé de l’équipe d’Angleterre…La relation entre la France et Delon, malgré un patronyme dans nos contrées apprécié, n’avait pas commencé sous les meilleures auspices. C’est donc à Reading, pour les London Irish, qu’il fit valoir ses qualités de joueurs de rugby, mâtinées de mauvais gestes.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]TACKLE BY ARMITAGE Une oeuvre délicate de poésie d’un esthète de la violence ordinaire Talentueux, le joueur l’est assurément, mais son esprit est sujet à caution. Régulièrement suspendu, auteur de placages à la carotide, sa marque de fabrique, de coups de poings, de provocations, Delon Armitage n’a pas la réputation d’un joueur propre. Sa virginité en France n’a finalement été qu’éphémère. Il aura suffit de deux matchs pour qu’il soit élevé au rang du joueur le plus détesté du Top 14. D’ordinaire, le simple fait de jouer à Toulon suffit pour bénéficier d’une faible côte d’amour. Mais, en narguant Brock James sur son essai décisif en finale de H-Cup, Armitage aura gagné le droit de se faire siffler à chaque prise de balle. Pas de quoi le déstabiliser puisqu’il parviendra à marquer dans les deux matchs suivants du RCT en phase finale. Et, afin d’être sur de ne pas relever sa côte, Delon Armitage aura aussi réussi l’exploit de snober la poignée de main du président français lors de la remise des médailles en finale du Top 14, manquant, selon certains, de saluer la seule personne plus impopulaire que lui en France [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] FEINTE D’ARMITAGE Où Delon Armitage oublie les principes qui ont forgé plus de 100 ans « d’entente cordiale » Il est probable que Delon Armitage continue de se faire huer dans tous les stades d’ovalie, à l’instar de Jérôme Rothen ou Christophe Dugarry dans les stades de foot.
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Rory Kockott, cherche à quitter le Tarn désespérément
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Rory Kockott avec le bouclier de Brennus, à Castres, 02 juin 2013 (Rémy Gabalda/AFP)En passant 13 points en finale du Top 14, Rory Kockott a dépassé son adversaire du jour Jonny Wilkinson en devenant le meilleur réalisateur de la saison. En France depuis 2011, il est devenu l’atout majeur du CO. Doté d’une bonne passe et d’une grande régularité dans les tirs au but, il est le principal artisan du succès des Tarnais. Comme les grands demis de mêlée, il dispose d’une excellente vision du jeu lui permettant de voir les intervalles et de s’y engouffrer comme son essai en finale du Top 14 l’a montré. Sa saison s’est bien terminée, ce qui n’était pas assuré en janvier avecune polémique sur ses envies de départ. Le joueur voulait être libéré de sa dernière année de contrat, une demande qui a fait grincer les dents des dirigeants castrais. Désormais titré, le joueur qui ne se voyait pas rester dans le Tarn n’esttoujours pas fixé. Il faut dire qu’un titre de champion de France fait relativiser sur la faiblesse de son équipe… Candidat à l’équipe de France dans un an mais de nationalité sud-africaine, le joueur se voit jouer la prochaine Coupe du Monde. Peu lui importent les couleurs qu’il y défendra. Philippe Saint-André le suit, ce qui peut lui donner l’envie de rester en France, à Castres, Toulouse ou le Racing Métro ou il est annoncé. Encore nouveau, le chantage au transfert se développe dans le rugby et les atermoiements du demi de mêlée en sont un bon exemple. Ses envies de joutes internationales, sans préférence de maillot, sont également le signe d’un esprit opportuniste peu en phase avec les prétendues « valeurs de l’ovalie ». Rory Kockott aura marqué la saison, son potentiel éclatant accompagnant Castres jusqu’au titre, mais sa mentalité laisse encore sceptique.
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Napoloni Nalaga, la course de l’empereur
Le retour de Nalaga dans le championnat de France aura été étincelant. L’ailier fidjien a fini meilleur marqueur, une habitude depuis qu’il fréquente les terrains de l’Hexagone. Ce formidable finisseur a retrouvé ses habitudes dans le Top 14. Souvenez vous : en décembre 2010, parti en vacances aux Fidji, Nalaga n’en est pas revenu. Un retard dont les îliens sont coutumiers, sauf que celui-ci se prolonge, jusqu’à devenir définitif. Des rumeurs circulent sur son cas. Un grave accident de voiture, un mariage forcé, et finalement, Clermont rompt son contrat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ESSAIS DE NALAGA 2013 Quelques images récentes du jeu éclatant du fidjien La fin d’une histoire ? Heureusement non, puisque après un court passage aux Western Force en 2012, le joueur retrouve Clermont cette saison. Un accueil digne d’une rock star l’attend, et celui-ci démontre sur le terrain qu’il n’a pas perdu sa percussion et son raffut redoutable, ni ses talents de soliste comme sur son essai en demi-finale européenne où il snobe un surnombre conséquent pour aplatir en solitaire entre les perches. Un plaisir pour ceux qui aime le rugby spectaculaire.
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Aurélie Bailon, artisan du titre montpelliérain
Le Montpellier Hérault rugby est devenu champion de France. Par la grâce de son ouvreuse, le club a remporté son troisième bouclier depuis 2007. Oui, c’est bien de rugby féminin qu’il s’agit, avec à l’honneur Aurélie Bailon.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Aurélie Bailon avec l’équipe de France (capture d’écran)Pendant féminin de l’ouvreur montpelliérain François Trinh Duc, à la différence que celle-ci sait buter, Aurélie Bailon est dotée d’un « pied exceptionnel en rugby féminin ». La joueuse a marqué tous les points (dont un drop) de la finale, gagnée 15-13 face à Lille, et semble dotée d’un mental plus solide que son homologue de la section masculine. Pour ajouter à la différence, celle-ci est sélectionnée en équipe de France. La comparaison s’arrête là. A la différence des joueurs du Top 14, le rugby féminin est amateur et l’ouvreuse partage son activité entre la gendarmerie et le rugby. Le cas de cette joueuse, arrivée cette saison de Perpignan, illustre la volonté du Montpellier Hérault Rugby d’être un club ouvert, en se dotant d’une section féminine de qualité. Un encouragement du rugby féminin peu partagé par les autres clubs du Top 14 et qui mérite d’être soulignée. | |
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