Minable ...
"Frappé par plusieurs joueurs, lors d'une réception d'après-match, il a souffert d'un traumatisme crânien avec perte de connaissance.
Un "guet-apens". Sébastien Bayer, 35 ans, n'a pas d'autre mot pour qualifier la "réception d'après-match" qui lui a été réservée, dimanche dernier, à Saint-André-de-Roquelongue. Lors du match aller, le 22 décembre, à Trèbes, celui qui officiait alors comme juge de touche avait déjà été agressé par l'entraîneur de l'Etoile sportive Saint-André-Bizanet (Essab). "Il m'avait frappé à dix minutes de la fin du match et même mordu à la joue !" L'entraîneur adverse avait été lourdement sanctionné (96 semaines !) et son club exclu de tout championnat. Mais Saint-André avait fait appel devant la FFR et obtenu une suspension moins lourde pour le coach (75 semaines) et surtout la réintégration de l'Essab en championnat du Languedoc. L'Union sportive trébéenne se déplaçait donc dans les Corbières, dimanche. Sébastien Bayer, pilier de l'UST depuis 2007, n'est pas près d'oublier cette journée.
Comment a débuté la rixe ?
Sébastien Bayer : Rien ne laissait présager un tel déchaînement de violence. La rencontre s'est déroulée normalement et on s'est tous serré la main à la fin (victoire de l'Essab 17-13). Nous sommes ensuite allés dans le village de Saint-André, pour la réception d'après-match. Dès que le premier joueur de chez nous est entré, il a reçu une pluie de coups de la part de six joueurs de Saint-André. Il a même été frappé avec un coup-de-poing américain qui lui a ouvert la pommette.
Comment avez-vous été agressé ?
Ils m'en voulaient après le match aller, car ils se sont directement jetés sur moi. Je suis tombé et ma tête a heurté le trottoir. J'ai perdu connaissance et ils ont continué à me frapper à terre, comme me l'ont raconté mes coéquipiers. Mon capitaine a essayé d'intervenir mais il a aussi reçu des coups. C'est sa femme qui s'est jetée sur moi pour qu'ils arrêtent enfin.
De quoi souffrez-vous ?
D'un traumatisme crânien, d'une fracture du coude et de multiples contusions. J'ai été emmené par les pompiers au centre hospitalier de Narbonne. On m'a prescrit quinze jours d'arrêt de travail. Mais ça aurait pu être beaucoup plus grave.
Quelles seront les conséquences ?
J'ai porté plainte contre X à la gendarmerie et une enquête est ouverte par le procureur de Narbonne. Des coéquipiers ont témoigné en ma faveur. Ils ont reconnu les joueurs qui m'ont frappé.
L'arbitre et le délégué étaient-ils présents ?
Oui, mais ils n'ont strictement rien fait. Ils sont même partis comme si de rien n'était ! Je vais porter plainte contre eux pour non-assistance à personne en danger.
Que va faire votre équipe ?
On doit retourner jouer à Saint-André-de-Roquelongue ce dimanche, en match de barrages ! On va demander au comité du Languedoc si on peut jouer ce match ailleurs. Si ce n'est pas le cas, on ne jouera pas. Ce serait cautionner la violence. Une réunion était prévue mardi soir au comité du Languedoc en présence des dirigeants et des entraîneurs de chaque équipe.