Article sur Rups

L’étoile fidjienne.

Il vient des îles, comme ils disent. Mais il n’est pas comme les autres. Il débarque pourtant sur les bords de la Garonne, comme un indien débarque dans la ville. On attend de voir le phénomène embraser les cœurs, d’apprécier la bête dans l’arène. Mais les premières escarmouches sont laborieuses, périlleuses, et les mauvaises langues fabulent : le génie s’est-il envolé ? La bête s’est-elle essoufflée ? Doit-on jeter la pierre à cet énergumène nonchalant, étranger au jeu, agressif, perdu ? Bien sûr que non.
L’étincelle a eu lieu et a provoqué un feu de Dieu. Du génie à l’état pur, le maori une fois aguerri semble inarrêtable. D’exploits individuels en chevauchées fantastiques, de crochets ravageurs en puissance explosive, de jeu au pied tactique en démonstration technique, le magicien des îles a fait parler la poudre pour foudroyer moult adversaires, comme un requin du pacifique qui s’amuse de ses proies. Même seul contre tous, il emporte tout sur son passage, tel une vague surpuissante.
Le temple d’Armandie ne s’était pas illuminé ainsi depuis le Dieu Sella. Jamais sa pelouse n’avait été foulée par un guerrier aussi noble qui avait déjà bataillé avec succès dans les campagnes de l’hémisphère sud. Non, point de baïonnettes ni de casques à pointe pour ce soldat atypique, mais la foi et la passion du jeu pour uniques armes pacifiques. Ainsi, à la bataille de Brisbane, la bombe fidjienne avait décimé à elle seule l’armée française le 11 octobre 2003.
Toujours avide du grand large mais tellement fuyant comme une anguille dans le jeu serré ; sans cesse attiré par l’odeur de l’en-but comme le Grand Blanc l’est par celle du sang, et bien sûr ce redoutable sens du jeu, ce flair inné pour se sortir incroyablement de situations désespérées. Le rugby a découvert son joyau le plus attrayant, son talent le plus surprenant. Il s’agit d’un redoutable chasseur d’essais qui flirte avec les lignes de craie, remet en cause les lois de la physique, déjoue les défenses les plus hermétiques, fait vibrer les supporters et s’embraser les tribunes. Le pré vert est son élément, le terrain son territoire.
Qui pour arrêter cet extra-terrestre venu de nulle part ? Qui pour courir plus vite que le guépard mais peser autant que l’éléphant ?

Pourtant, au-delà du joueur charismatique qui inspire le respect, il y a dans ses yeux qui scintillent un éternel regard d’enfant, un amoureux de la pêche, de sa famille, de son pays dans lequel il est vénéré ; lui, l’enfant de Nasau, est un homme sensible aux choses simples, aux valeurs de la vie. Quand son sourire timide vient émerveiller son visage qui porte la couleur de ses racines, il émeut. Au firmament des joueurs, il a déjà son étoile. Mais une étoile filante, qui a plutôt des allures de comète et qui répond au nom éclaboussé de Caucaunibuca…

C'est tiré d'où ?

sualex a écrit:

C'est tiré d'où ?

C'est moi qui l'ai écrit pour le concours du Sua!! Et j'ai fini dans les 10 meilleurs textes avec ça. Mais bon, je trouve qu'il casse pas des briques...
j'ai gagné un ballon et un tee-shirt Sua! C'est toujours ça!! :pirat: :r13:

C'est pas mal je trouve

sualex a écrit:

C'est pas mal je trouve

C'est vrai qu'en relisant, je trouve que c'est pas mal...

Belle prose "Le pirate" ; et la comparaison avec le requin est pas mal trouvé , ma foi .

up!!

le pirate a écrit:

up!!

Je suis contente de voir une de mes photos sur ton blog (celle de caucau avec narjissi conter toulouse à la fin du match)

le pirate a écrit:

L’étoile fidjienne.

Il vient des îles, comme ils disent. Mais il n’est pas comme les autres. Il débarque pourtant sur les bords de la Garonne, comme un indien débarque dans la ville. On attend de voir le phénomène embraser les cœurs, d’apprécier la bête dans l’arène. Mais les premières escarmouches sont laborieuses, périlleuses, et les mauvaises langues fabulent : le génie s’est-il envolé ? La bête s’est-elle essoufflée ? Doit-on jeter la pierre à cet énergumène nonchalant, étranger au jeu, agressif, perdu ? Bien sûr que non.
L’étincelle a eu lieu et a provoqué un feu de Dieu. Du génie à l’état pur, le maori une fois aguerri semble inarrêtable. D’exploits individuels en chevauchées fantastiques, de crochets ravageurs en puissance explosive, de jeu au pied tactique en démonstration technique, le magicien des îles a fait parler la poudre pour foudroyer moult adversaires, comme un requin du pacifique qui s’amuse de ses proies. Même seul contre tous, il emporte tout sur son passage, tel une vague surpuissante.
Le temple d’Armandie ne s’était pas illuminé ainsi depuis le Dieu Sella. Jamais sa pelouse n’avait été foulée par un guerrier aussi noble qui avait déjà bataillé avec succès dans les campagnes de l’hémisphère sud. Non, point de baïonnettes ni de casques à pointe pour ce soldat atypique, mais la foi et la passion du jeu pour uniques armes pacifiques. Ainsi, à la bataille de Brisbane, la bombe fidjienne avait décimé à elle seule l’armée française le 11 octobre 2003.
Toujours avide du grand large mais tellement fuyant comme une anguille dans le jeu serré ; sans cesse attiré par l’odeur de l’en-but comme le Grand Blanc l’est par celle du sang, et bien sûr ce redoutable sens du jeu, ce flair inné pour se sortir incroyablement de situations désespérées. Le rugby a découvert son joyau le plus attrayant, son talent le plus surprenant. Il s’agit d’un redoutable chasseur d’essais qui flirte avec les lignes de craie, remet en cause les lois de la physique, déjoue les défenses les plus hermétiques, fait vibrer les supporters et s’embraser les tribunes. Le pré vert est son élément, le terrain son territoire.
Qui pour arrêter cet extra-terrestre venu de nulle part ? Qui pour courir plus vite que le guépard mais peser autant que l’éléphant ?

Pourtant, au-delà du joueur charismatique qui inspire le respect, il y a dans ses yeux qui scintillent un éternel regard d’enfant, un amoureux de la pêche, de sa famille, de son pays dans lequel il est vénéré ; lui, l’enfant de Nasau, est un homme sensible aux choses simples, aux valeurs de la vie. Quand son sourire timide vient émerveiller son visage qui porte la couleur de ses racines, il émeut. Au firmament des joueurs, il a déjà son étoile. Mais une étoile filante, qui a plutôt des allures de comète et qui répond au nom éclaboussé de Caucaunibuca…

sympas le texte, pirate !!!

POUSSIN a écrit:

le pirate a écrit:

up!!

Je suis contente de voir une de mes photos sur ton blog (celle de caucau avec narjissi conter toulouse à la fin du match)

merci à toi alors!! :pirat: