H-cup, 4ème journée

Paris: Victoire impérative
Pour le Stade français, déjà défait une fois dans cette campagne européenne, le voyage à Cardiff doit impérativement se solder par une victoire. Sans quoi les chances de qualification pour les quarts de finale s'amenuiseront dangereusement.

Les calculs sont simples pour le Stade français. Le joker ayant été grillé à Bristol, Paris doit gagner le reste de ces matchs pour essayer de sortir des poules. Ainsi, le déplacement à venir à Cardiff s'annonce périlleux, surtout après la démonstration de force des coéquipiers de Gareth Thomas sur la pelouse détrempée de Jean-Bouin.

Le bonus défensif concédé n'arrange en effet rien aux affaires du Stade français qui doit aussi penser à la reprise du Top 14 et au voyage à Montauban le 22 décembre prochain. Après la guerre de tranchée de la semaine passée, les joueurs du Stade français pensent s'être "retrouvés". Surtout comme le dit Pascal Papé à Midi Olympique : "On est à la recherche d'un match référence. Ça tombe bien, on va aller le chercher la semaine prochaine à Cardiff car si on ne gagne pas là-bas, ça deviendra très compliqué pour la qualification."

Le maître-mot: récupération

Tout le monde a entièrement conscience de la donne actuelle. Pour se préparer au mieux au défi que vont leur proposer les Gallois de Cardiff, la récupération a été le maître mot de la semaine. "Surtout, nous ne devons pas oublier que la saison ne s'arrête pas là et qu'il faudra aussi répondre présent sur d'autres matchs, déclare Fabien Galthié. Nous allons donc ménager quelques unes de nos ressources en espérant que nous sortirons quand même des poules. Le match chez les Harlequins ne sera pas non plus une partie de plaisir. Gagner face aux Blues est une satisfaction, mais il reste encore beaucoup de travail."

Les Blues de Cardiff ont rappelé aux Parisiens à quel point la compétition européenne était relevée. Pour autant, Fabien Gathié veut croire en sa bonne étoile : "Je ne sais pas jusqu'où nous irons, mais je pense que nous méritons notre place dans l'élite."

La bonne étoile s'est absentée en tout cas ce mercredi matin. L'un des uniques entraînements de la semaine a été mis à mal par le gel qui a envahi le terrain de Saint Cloud. Ils ont finalement trouvé refuge au stade des Fontaines après s'être vu signaler par l'intendant du stade Jean-Wagner qu'ils ne pouvaient pas rester. Au pays de Galles, le temps ne devrait pas être plus clément. Mais qu'importe les conditions climatiques, celles de samedi dernier étaient déjà dantesques. Et, comme le souligne encore l'entraîneur parisien, "nous avons réussi à gagner malgré tout."

Rugbyrama - Myriam Périssat - 12/12/2007

Kayser : "Qu’on me voit !"
Parti tenter l'aventure chez les Tigres de Leicester, le talonneur Benjamin Kayser, 23 ans, mord dans la vie à pleine dent et affiche clairement ses objectifs internationaux. Il est impatient d'être à vendredi pour savoir s'il sera titulaire pour le match retour contre Toulouse.

Comment se passe ce début de saison pour vous ? Qu'est-ce qui a changé entre Paris et Leicester ?

Benjamin KAYSER : C'est un changement de vie, de mes petites habitudes. C'était aussi une grosse mise en danger pour moi. Je suis né à Paris, je connaissais tout le monde, je me sentais très bien. J'étais un peu l'enfant du club. Il y avait une concurrence forte mais saine au poste de talonneur. J'ai voulu tout changer. A long terme, je ne me voyais pas rester dans le même club que Dimitri Szarzewski. Nos objectifs sont trop proches tant en club qu'au niveau sélections nationales. Et puis voilà, cette occasion de découvrir une nouvelle culture s'est présentée.

Pourquoi l'Angleterre ?

B. K. : Plus qu'aller en Angleterre, c'était aller à Leicester. Dans le plus grand club européen. Ce club a écrasé toutes les compétitions l'an dernier. J'avais entendu plein de choses au sujet des Tigres, j'ai voulu aller voir par moi-même de quoi il retournait exactement.

Au niveau de la concurrence, avec Chuter (talonneur finaliste de la dernière Coupe du monde), vous êtes servi !

B. K. : Oui, mais en même temps, il n'y a pas un grand club européen où la concurrence à chaque poste n'est pas féroce. Mais je ne voulais pas évoluer dans un petit club et pour servir mes ambitions internationales, il me fallait me frotter à ce qui se fait de mieux. Et aussi être titulaire.

Comment cela se passe-t-il au niveau de l'intégration et de la langue ?

B. K. : Très bien, j'ai la chance de parler très bien l'anglais. J'ai habité aux Etats-Unis et en Chine quand j'étais petit pour suivre mon père qui était consultant en entreprise. Cela m'a donné le goût du voyage, une ouverture d'esprit aussi et puis une facilité dans les langues. Je parle couramment l'anglais et d'autres comme l'espagnol par exemple. Venir en Angleterre était certainement plus facile pour moi aussi que pour d'autres joueurs qui ont une famille à faire suivre.

Quelle différence entre le Top 14 et le Premiership ?

B. K. : Je ne sais pas si on peut faire une comparaison. C'est très différent. Ce sont deux rugby différents. Un Toulouse-Paris ou un Wasps-Leicester, c'est du très haut niveau. Mais après la Premiership est plus homogène. Et puis, le rugby est beaucoup plus physique. Les équipes sont plus prêtes physiquement.

Venons en aux chocs contre Toulouse. Ce sont deux rendez-vous importants pour vous ?

B. K. : Incontestablement. Quand nous avons reçu les calendriers, j'ai tout de suite souligné ces deux dates. Ce sont deux gros matchs de Coupe d'Europe et Leicester y accorde une énorme importance. Notre poule est très relevée. Prendre par le bon bout cet aller-retour est impératif pour espérer se qualifier. Et puis personnellement, c'est mon retour en France. Je savais que si je voulais montrer mes progrès, c'est sur ces matchs que je pourrais le faire.

Le téléphone a certainement beaucoup plus sonné depuis une semaine ?

B. K. : Oui et c'est normal. Cela fait partie du jeu. Mais il y a des moments où j'ai envie que tout le monde me voit. Et là je veux qu'on me voit !

Comment cela se passe depuis l'arrivée de Marcello Loffreda au club?

B. K. : Depuis son arrivée, nous n'avons pas perdu un match. Donc bien, mais cela n'a pas été facile après quatre mois de compétition de voir arriver une nouvelle tête avec de nouvelles priorités, de nouveaux objectifs. Il a voulu remettre la priorité sur les bases et la défense, secteur où nous avions baissé la garde.

Dernière question, savez-vous si Juan Martin Hernandez vous rejoindra la saison prochaine ?

B. K. :(rires) Il ne faut pas me poser cette question comme ça. Il faut plutôt demander : Souhaitez vous que l'un des meilleurs ouvreurs au monde, et ami proche vous rejoigne ? Et là, la réponse est dans la question !

Rugbyrama - Propos recueillis par Myriam Périssat - 12/12/2007 17:59

Cipriani, star montante
Le jeune ouvreur des Wasps, Danny Cipriani (20 ans), est la nouvelle coqueluche du rugby anglais. Bientôt celle de tout un pays?

Le nom de Danny Cipriani est sur toutes les lèvres de l'autre côté de la Manche. Et pas que sur celles de Monica la Cheeky Girl d'un "girls band" - petite amie officielle - ou celles de Larissa, le transsexuel vraisemblablement engagé par un tabloïd anglais pour le piéger la semaine dernière. Non, si l'ouvreur des Wasps fait beaucoup parler de lui en ce moment, c'est avant tout pour ses prestations sur les différentes pelouses d'Angleterre et d'Europe. A 20 ans tout juste, Cipriani est considéré comme un futur très grand et on parle déjà de lui pour disputer le prochain Tournoi des 6 Nations avec le XV d'Angleterre.

Révélé l'an dernier au poste d'arrière chez les champions d'Europe (3 essais en 7 matchs de H Cup) Cipriani est passé à l'ouverture cette saison en raison du départ d'Alex King pour Clermont. Une transition parfaitement négociée pour celui à qui on prête une réputation de grande gueule prétentieuse et qui a clamé haut et fort après la défaite à Clermont que certaines choses ne lui avaient pas plu. "Ce n'est pas de l'arrogance, dit-il. Les gens qui le pensent ne me connaissent pas. Simplement, à mon poste, il faut avoir confiance en soi et le montrer".

Objectif sélection

L'ouvreur des Wasps sait aussi être modeste et reconnait que son jeu au pied n'a pas été parfait en Auvergne le week-end dernier. Un peu à l'image de celui qui tient pour l'instant la tunique de 10 de l'Angleterre, Jonny Wilkinson. L'ouvreur vedette ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur le petit prodige qu'il a récemment affronté avec Newcastle. "Il est jeune et plein de talent. Il sait contrôler le jeu, il tape bien et il a envie d'apprendre, ça se voit, explique Wilkinson. Comme il a encore beaucoup de temps devant lui pour ça, c'est très bien pour les Wasps... et le pays!"

Evidemment, l'ambition ultime est là pour Cipriani. Revêtir le maillot floqué de la Rose. Il y a un peu goûté avant la Coupe du monde, en intégrant le camp d'entraînement des Anglais sans toute fois avoir grand chose à espérer. Maintenant il en veut plus. "Mon but est de jouer pour l'Angleterre, c'est ce que j'ai toujours voulu" , explique Cipriani. Si Brian Ashton est maintenu, il a de fortes chances d'être du Tournoi 2008 car le sélectionneur l'a déjà dirigé à la National Academy. Et comme Jonny Wilkinson est aussi fragile qu'un moineau, Cipriani pourrait toucher les cimes rapidement.

Rugbyrama - Ph-DC - 12/12/2007 16:29

A la télé, visible par tous, perpignan contre les London irish samedi et Toulouse contre leicester.
Sans oublier Sale contre Bayonne ce soir (TNT, sur France 4)
Je crois avoir compris que lorsqu'il y a un WE de coupe d'europe, il n'y a pas de matchs de pro D2. Donc rien dimanche sur France 4.

Usap: Avec Montgomery
"L'arrière sud-africain de Perpignan, Percy Montgomery, disputera son premier match avec Perpignan plus tôt que prévu, samedi à l'occasion de la réception des London Irish.
Le recordman de points marqués pendant une Coupe du monde (105 points) devrait ainsi renforcer le secteur offensif de l'équipe catalane, qui sera privé pendant quatre semaines de son compatriote, le centre Gavin Hume, opéré mardi d'une fracture maxillo-zygomatique gauche."


Ils sont optimistes rugbyrama...
Moi j'ai jamais vu ce cher Percival courrir balle en main pour attaquer, et pourtant ça fait longtemps qu'on le voit... Comme renfort offensif, on fait mieux...
En plus, si on lui enlève la responsabilité des tirs au but, on diminue son apport de 50%. Reste plus que son placement et son jeu au pied... Intéressant non?
Ceci dit, j'ai rien contre les recruteurs perpignanais, ceux d'Agen voulaient faire venir Kelleher!

Et demain soir, y'a un match de retransmis à la télé ?

Pas sur France télévision en tout cas. Ptet sur le câble...

Dans le brouillard
Encore un petit week-end européen pour les clubs français. Certes, Toulouse a fait un grand pas vers les quarts. Mais pour le reste, c'est bel et bien le brouillard ! Il faudra attendre janvier pour y voir plus clair.

Combien de clubs français passeront le cap des poules de Coupe d'Europe ? Pour le moment, sur les six clubs français engagés, seul Bourgoin est quasiment aux oubliettes. La troisième défaite concédée avec de plus 50 points dans la musette à Gloucester aura eu raison des bonnes volontés affichées par les Isérois. Un seul éliminé donc, mais beaucoup de clubs en délicatesse.

Biarritz n'est vraiment pas au bout de ses peines et la difficile victoire obtenue face à Glasgow vendredi soir sera difficile à effacer. C'est bien un exploit qu'il faudra pour battre en janvier les Anglais des Saracens. Le Stade français pour sa part a sombré chez les Gallois de Cardiff et a laissé filer le bonus défensif en toute fin de rencontre. Avec une première période complètement ratée, les Parisiens, qui comptent maintenant deux défaites dans la poule 3, ne sont plus les seuls maîtres de leur avenir européen. Cardiff et Bristol, qui se partagent la première place, se retrouveront dans un choc crucial lors de la dernière journée de la première phase.

Le brouillard pour Biarritz et Paris, mais aussi pour l'Usap qui, même s'il a assuré l'essentiel lors du match retour face aux London Irish, doit se contenter d'une deuxième place de la poule 1. Il faudra là-aussi un sans-faute pour espérer décrocher le billet d'un quart de finale à domicile, voire d'un quart tout simplement.

Toulouse y est presque

En fait, dans ce week-end enneigé et sous le brouillard (en tout cas dans un froid glacial), seuls Clermont et Toulouse ont offert un spectacle de niveau international. Les deux équipes se retrouveront d'ailleurs vendredi prochain pour la reprise du Top 14.

Clermont, face aux Wasps dans un match qui a battu des records de temps de jeu effectif (plus de 40 minutes), est venu mourir à un point. Perdre 25-24 dans l'antre des champions d'Europe en titre est une sacrée performance. Mais pour le coup, le club auvergnat peut quand même nourrir des regrets. Un succès aurait pu effacer la défaite concédée au Munster lors de la deuxième journée. Mais une mauvaise première période face à un étincelant Cipriani aura anéanti l'espoir de victoire. Du coup, le bonus défensif ramené du bout du temps additionnel sur un essai d'Etien pourrait bien avoir un goût amer s'il manquait quatre points au final pour décrocher une place en quart.

En fait, seul Toulouse a réalisé la vraie bonne opération du week-end. Face aux Tigres de Leicester et malgré les sorties prématurées de ses deux deuxième ligne (Albacete et Pelous, tous deux touchés au genou gauche), le Stade toulousain a réalisé une prestation de très haut niveau. Une entame du feu de dieu, une résistance de tous les instants et toujours le match winner avec le deuxième essai signé Clerc ! Cette victoire permet aux Toulousains de faire un énorme pas vers les quarts de finale de cette Coupe d'Europe. Alors qu'ils avaient ramené le bonus d'Angleterre, ils ont laissé repartir les Tigres de Leicester bredouilles. Un petit point qui fera peut-être la différence ! En fait, c'est bien à Toulouse, où le brouillard était à couper au couteau, que le ciel est le plus dégagé.

Rugbyrama - Myriam Perissat - 16/12/2007 19:14

Toulouse à grands pas
Le Stade toulousain s'est rapproché des quarts de finale en battant Leicester sans lui laisser le point de bonus (22-11), lors de la 4e journée de H Cup. Les hommes de Guy Novès ont désormais cinq points d'avance sur les Anglais au classement et pourront se contenter d'une seule victoire.

Toulouse n'a pas tremblé. Une victoire était obligatoire pour envisager retrouver le parfum des phases finales européennes après un printemps de disette alors les hommes de Guy Novès ont pris leurs responsabilités. Dans un stadium frigorifié mais heureux d'assister à un grand match, les Toulousains ont joint la manière au résultat. Entame tonitruante et deux essais superbes sont là pour témoigner que le Stade, malgré l'enjeu, n'a pas l'habitude de jouer petit bras.

Même après le premier essai du match inscrit par l'ailier anglais Tom Varndell, les locaux répondaient par un mouvement magnifique. Après une touche sur la ligne des quarante mètres, William Servat progressait dans l'axe avant un renversement rapide. Dusautoir et Jauzion jouaient parfaitement les leurres pour libérer l'espace à Heymans, Fritz et Poitrenaud qui inscrivait le premier essai toulousain.

Les Anglais résistent

Malgré une bonne résistance anglaise dans les zones d'affrontement, les joueurs de la ville rose, devenue totalement blanche sous un épais brouillard, dominaient les débats et ils atteignaient la pause avec six points d'avance (14-. Au retour des vestiaires, l'affaire aurait due être entendue rapidement tant le jeu proposé par les locaux mettait à mal les Tigres du Leicester. Mais un Anglais ne s'avoue jamais vaincu alors les coéquipiers de Martin Corry revenaient avec le sentiment qu'un exploit était possible.

En mettant une pression plus conséquente sur les trois-quarts toulousains, ils dominaient outrageusement les vingt premières minutes du second acte. Parfaits en première période, les hommes de Guy Novès commençaient alors à commettre quelques fautes individuelles. Un dégagement manqué et un en avant de Poitrenaud, un raté de Courrent, une faute de Fritz favorisaient l'occupation anglaise. Heureusement, les Toulousains pouvaient compter sur le talent de Clerc, la puissance de Jauzion, l'abattage défensif de Dusautoir et la science de Sowerby pour inverser la pression.

Jauzion en patron

Le grand homme de cette seconde période était sans aucun doute Yannick Jauzion, lui qui tapait cette chandelle juste devant les 22 mètres de Leicester. Après une bonne récupération des siens au point de chute, c'est encore lui qui filait dans le fermé pour faire reculer la défense d'une bonne quinzaine de mètres. Vincent Clerc, sur l'autre aile, profitait du déséquilibre provoqué par son centre, pour aplatir l'essai libérateur.

Les Rouge et Noir vont pouvoir passer les fêtes de fin d'année au chaud et penser sérieusement au printemps et à ses phases finales. La saison 2006-2007 n'était qu'un accident. Le Stade toulousain est bel et bien un grand d'Europe.

Rugbyrama - Nicolas Augot, envoyé spécial - 16/12/2007 18:09

Fracture pour Jauzion ?
La victoire contre Leicester a fait de la casse dans les rangs toulousains. Le staff craint une entorse du ligament latéral interne du genou gauche pour le deuxième ligne Patricio Albacete et une fracture de la main gauche pour le centre Yannick Jauzion.

Le talonneur Williams Servat avait le dos bloqué tandis que l'autre deuxième ligne, Fabien Pelous, souffre d'un traumatisme du genou gauche. Tous les joueurs passeront des examens complémentaires en début de semaine.
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Britz casse des briques
Le transfuge des Stormers Gerrie Britz a éclaté au grand jour samedi contre les London Irish. Placé en troisième ligne, il a amené tous les Catalans dans son sillage et impressionné tout Perpignan.

Il fait peur Gerrie Britz. Il est grand, il a une tronche de guerrier et on se sent tout petit à côté. Bref, les Catalans vont l'adorer. D'ailleurs, ils n'ont pas découvert que Percy Montgomery samedi après-midi. Non, celui qui a crevé l'écran, c'est lui.

Le Springbok (11 sélections), deuxième ligne de formation mais aligné en troisième ligne aile contre les London Irish, a marqué tout le monde. Par son omniprésence, en attaque, en défense, dans les rucks. Bref, partout. Ses charges ont fait lever Aimé-Giral à plusieurs reprises. Dans les arrêts de jeu de la première mi-temps notamment, quand il effectuait une percée de quarante mètres avant de rater la passe du premier essai pour Percy Montgomery. Tout le monde a cru à un en-avant mais c'est en fait un Anglais qui a dévié le ballon : "Je voyais Percy du coin de l'oeil et je sentais que l'arrière revenait sur moi, explique le joueur. Alors je lui ai fait la passe mais l'ailier a touché le ballon. C'est dommage".

Et dès le retour des vestiaires, il en remettait une couche, avec une nouvelle charge de trente mètres qui venait mourir à cinq mètres de l'en-but anglais. Ses performances n'ont échappé à personne, surtout pas aux entraîneurs usapistes : "C'est un joueur à très fort potentiel, se satisfait ainsi Bernard Goutta. Il commence à prendre ses repères au niveau du groupe et quand il aura bien intégré tous les systèmes de jeu, il fera très mal. Il a des qualités physiques énormes."

Encore un temps d'adaptation

Des qualités physiques (1m98, 103 kg) encore un peu diminuées suite à une opération d'une épaule il y a quelques mois. L'ancien joueur des Stormers revient tout juste ; il effectuait hier son second match seulement sous les couleurs catalanes (65 minutes de jeu à Londres le week-end dernier). C'est ce qui explique ses quelques approximations, couplées au fait qu'il joue deuxième ligne habituellement. Jacques Brunel confirme : "Il a été très présent même s'il manque encore de repères, surtout en troisième ligne où il n'a pas beaucoup joué ces derniers temps. Mais il a fait preuve d'une belle activité au plaquage, il a fait une bonne partie et a failli faire marquer Montgomery. Nous espérons qu'il fera d'autres prestations de ce calibre".

Tout Perpignan l'espère. Lui aussi. Arrivé fin octobre en Languedoc, il apprend le français depuis six semaines et affirme se plaire en Catalogne, "où les gens sont très gentils". Il souligne avoir particulièrement apprécié "l'ambiance électrique d'Aimé Giral". Normal, c'est lui qui y a mis le feu.

Rugbyrama - Emilie DUDON, envoyée spéciale - 16/12/2007 17:52

Skrela : "Quasiment éliminés"
En perdant sur le terrain de Cardiff, le Stade français a grandement hypothéqué ses chances de qualification pour les quarts de finale de la Coupe d'Europe.

Le drop de Dai Flanagan, l'ouvreur de Cardiff, à quelques secondes du coup de sifflet final, a sans doute scellé le sort du Stade français. Ce joueur, encore inconnu la saison dernière puisqu'il n'était qu'amateur, a été un des bourreaux des Parisiens. David Skrela ne pouvait que rendre hommage à son homologue du jour : "Il a fait un bon match avec une équipe qui avançait, il a bien géré le jeu et réalise un drop goal qui nous empêche de prendre le point de bonus défénsif." Un petit point qui risque de faire la différence lors du décompte final : "Désormais notre place en Coupe d'Europe est menacée. Il faut être réaliste, c'est quasiment fini pour nous. Il faudrait beaucoup de chance pour que nous nous qualifions."

Cette désillusion est aussi dûe à des errances en première période, pendant laquelle la pression des locaux a fortement perturbé les champions de France : "A chaque fois que nous jouons à l'extérieur, sur le sol britannique en tous les cas, il semble que nous ne soyons pas en mesure de gagner. En première période, ici et il y a quelques semaines à Bristol, nous ne sommes pas parvenus à rentrer dans le match."

Le club de Max Guazzini se retrouve dans une situation périlleuse. Avec seulement neuf points au compteur, les Parisiens doivent maintenant réaliser un sans-faute, et espérer récupérer des points de bonus offensif : "Il nous reste deux matchs à jouer et pour retourner la situation, il faudrait beaucoup de chance. Nous devons battre Bristol à Paris et les Harlequins chez eux. Nous allons voir ce qu'il se passe dans les prochaines rencontres." Effectivement, sur le papier, David Skrela résume parfaitement la situation. Le challenge n'est pas évident mais les hommes de Fabien Galthié aiment ce genre de défis.

Rugbyrama - Nicolas AUGOT / Photo DPPI - 16/12/2007 15:36