Il est l'entraîneur d'Oyonnax.Christophe Urios : « A Agen, il y a un retour en arrière »Un accent chantant du sud, une forte carrure et un air parfois bougon, Christophe Urios est depuis l’an dernier l’entraîneur d’Oyonnax. Passé par Castres et Bourgoin, l’ancien talonneur veut installer cette saison les Haut-Bugistes dans le haut de tableau après trois années ponctuées par une place dans le ventre mou du championnat.
Vous entamez votre deuxième saison en tant qu’entraîneur d’Oyonnax. Comment vous sentez-vous dans l’Ain ?Très bien. Après mon départ de Bourgoin pour les raisons que l’on sait (1), Oyonnax a été une bonne opportunité. La première année, bien que sportivement correcte, fut assez difficile. Avec quinze nouveaux joueurs il a fallu tout rebâtir, mettre en place un système de jeu, bref, cela a été un grand chantier. Cette saison, nous travaillons dans la continuité.
Quel bilan faites-vous de cette période de préparation ?Je dirai que globalement il n’y a pas eu de fausses notes. Quelques blessures ont cependant perturbé notre montée en puissance et on l’a sûrement payée lors de la première journée à La Rochelle. Quand les maritimes ont accéléré, nous avons été incapable de suivre.
Heureusement on a bien réagi le week-end dernier face à Bourg en Bresse en empochant le bonus offensif.
Quelles sont les ambitions d’Oyonnax cette saison ?Nous voulons franchir un palier et nous rapprocher des cinq premières places. Cela passera par une prise de conscience générale. On doit être capable de reproduire à l’extérieur ce que l’on montre à domicile.
Justement, comment expliquez-vous la métamorphose de vos joueurs dès qu’ils s’éloignent de Charles Mathon ?C’est dans la tête et nous sommes en train de travailler dessus. Il faut qu’il y ait une évolution dans les mentalités. Pour l’instant ce n’est pas gagné comme nous avons pu le voir à La Rochelle.
Dans quel état d’esprit abordez-vous ce déplacement à Agen ?Dire que l’on vient pour gagner serait un manque d’humilité. Agen est un prétendant à la montée et on sait que ce sera très compliqué. Maintenant on ne veut pas repartir avec des regrets comme ce fut le cas à La Rochelle.
Quel souvenir gardez-vous du match de l’an dernier ? Agen s’était imposé 16 à 3.Cela avait été très dur physiquement. Nous étions repartis avec beaucoup de blessés. La rencontre s’était jouée à pas grand-chose, avec un essai encaissé assez contestable. Jusque-là à 9 à 3 nous n’étions pas trop mal.
Que vous inspire cette équipe du SUA ?On sent qu’il y a cette année un retour en arrière. Avec les retours de Christian Lanta et Christophe Deylaud on se retourne vers ce jeu à l’agenaise fait de passes et de mouvement. Cela demande du temps, il faut trouver des automatismes. Je pense que cette équipe devrait monter en puissance au fil de la saison.
Quelles seront les équipes à battre dans ce championnat ?On retrouvera certainement des clubs comme Paris où La Rochelle mais à part ça je vois un championnat très ouvert. Une dizaine d’équipes peuvent tirer leur épingle du jeu. Il y a pas mal d’inconnues, que vont faire des équipes comme Albi et Auch qui descendent de Top 14 ? Une équipe comme Bordeaux peut-elle créer la surprise ? Ce sera indécis jusqu’au bout.
(1) Christophe Urios était en désaccord avec le manager de l’époque, Pierre Raschi.
Propos recueillis par Alexandre Paillou.