Pro D2 : Phases finales

Albi en finale

Bien que les deux équipes n'aient pas réussi à se départager au terme des prolongations 15-15, Albi s'est qualifié pour la finale du Pro D2. En effet, les Tarnais ont converti plus de pénalités (5) que les Rochelais (4+1 drop).

agenais du 84 a écrit:

Le buteur rochelais qui tombe à genoux aprés sa pénalité de la gagne à côté des perches , ça me rappelle quelque chose... pas vous ?

bernard vivies

sur sud radio, il va y avoir dubroca

Combien d'année qu'Agen n'a pas respiré ce parfum ennivrant ???

La pression monte, et quelque soit le résultat de demain et d'après demain peut être, je suis fier de notre club, et je me suis régalé à tous les matchs que j'ai pû voir, par le jeu pratiqué...
Merci aux joueurs et au staff...
Qu'ils se fassent plaisir sur le terrain est le plus important...

Albi à un match du Top 14 aprés sa difficile victoire sur La Rochelle



Le Sporting Club Albigeois a touché au paradis mais il a vu l'enfer de près. Leur qualification pour une deuxième finale de Pro D2 après celle de 2006, les Albigeois la doivent à un point du règlement de la Ligue. En cas d'égalité à la fin des prolongations, c'est le nombre d'essais qui départagent les deux équipes. Et comme il n'y en a pas eu, ce sont les pénalités qui ont fait la différence. Le SCA en a réussi 5 contre 4 pour La Rochelle, qui « a eu le tort » de mettre un drop pour atteindre un score de parité.

BOBOUL RATE LA Pénalité DE LA GAGNE
Au coup de sifflet final, après quelques secondes où le temps suspendit son vol, des joueurs albigeois levèrent les bras vers le ciel, tandis que les Rochelais se laissaient tomber au sol. Incrédules, les 11 000 supporters, passés par tous les états d'âme durant les prolongations, pouvaient enfin exulter et envahir le terrain.

Quelques secondes auparavant, Sébastien Boboul avait eu la pénalité de la gagne à portée de crampons. Des 22 mètres à gauche des poteaux, sa tentative resta lettre morte. Cruel pour l'arrière des Maritimes, auteur des 15 points de son équipe.

Menés 9-6 à la pause, les Albigeois sentirent également le vent du boulet lorsqu'un plaquage haut de Radidi sur Devade permit aux Rochelais de passer devant (15-12 90e). Mais trois minutes plus tard, réduits à 14, les Tarnais profitaient d'un talonnage à la main de Bordoy pour refaire surface par la grâce d'une pénalité de Boulogne.

Un succès albigeois qui n'est pas immérité au regard des temps forts des hommes d'Eric Béchu, plutôt dominateurs à l'impact en mêlée et habiles en touche pendant près d'une heure. À la demi-heure, trois mêlées consécutives à 5 mètres de l'en-but rochelais auraient dû suffire à faire la différence. Idem juste après la pause avec une pénaltouche, une série de pick and go et deux mêlées successives, un labeur payé en retour par une malheureuse pénalité de Kevin Boulogne. Peut-être celle de la gagne. Privé de Blair Stewart, son organisateur dès la 46e minute de jeu, le SCA, en panne de solutions, n'a pu forcer le verrou de rochelais bien en place défensivement et loin de reculer dans les duels d'homme à homme.

Favoris de cette demi-finale, les Albigeois ont rempli leur contrat. Ils attendent maintenant Agen pour le grand bal final à Toulouse, mais huit jours de répit ne seront pas de trop pour compenser la débauche d'énergie déployée durant 100 minutes de jeu dans la fournaise du Stadium.

Déclarations

Eric Béchu (entraîneur d'Albi) :

« Je connaissais le règlement qui fait que les pénalités priment sur les drops et on avait travaillé sur les tirs au but. Je tiens à souligner les qualités de cœur de La Rochelle, l'opposition qu'ils ont offerte et leur façon d'accepter la défaite. En finale, en jaune et noir, on portera quelque part leurs couleurs. C'était un match au couteau. Nous avons eu des occasions mais sans parvenir à enfoncer le clou. Aujourd'hui, on ne mérite pas plus la victoire que La Rochelle, mais c'est mérité sur l'ensemble de la saison. »

Vincent Merling (président de La Rochelle) :

« On a fait un grand match et je suis fier de l'équipe. On a tout fait pour gagner et pour moi, nous aurions dû passer. Nous n'avons rien à regretter sur notre comportement. La déception est d'autant plus grande que l'on s'est vu en finale. »


La Dépêche

Nul mais suffisant

Bien que les deux équipes n'aient pas réussi à se départager au terme d'un match rugueux et fermé (15-15), Albi a empoché son billet pour la finale grâce à un plus grand nombre de pénalités. Les Tarnais en ont inscrit 5, contre 4 et 1 drop pour La Rochelle.

Dans la confusion la plus totale, Albi est sorti vainqueur de sa demi-finale après prolongations au bénéfice des pénalités marquées. Une de plus que ses adversaires. Sébastien Boboul avait pourtant la gagne au bout du pied pour les Rochelais (100e) mais son coup de pied est passé à côté. Les supporters tarnais ont mis presque deux minutes à comprendre que leur équipe, malgré ce match nul (15-15), était qualifiée pour la finale.

La première période, comme le reste de cette demie, s'était résumée à un duel de buteur qui tournait en faveur des Maritimes et de leur arrière et métronome Sébastien Boboul. Impérial, il réussissait les trois tentatives qui lui étaient offertes avant la pause (15e et 35e) et un drop (7e). Un drop qui allait coûter cher au final.. Et récompensait le bon début de match visiteur. Si les vingt premières minutes étaient équilibrées, les Rochelais excellaient dans la conservation du ballon et chahutaient en mêlée fermée leurs adversaires. Ils avaient même récupéré plusieurs introductions en parvenant à faire tourner le paquet albigeois. Mais poussés par près de 10 000 spectateurs surchauffés, les Tarnais mettaient de plus en plus de pression.

Stewart obligé de laisser sa place

Ainsi, les visiteurs souffraient entre la 20e et la 30e minute. Sous l'impulsion de leur capitaine Vincent Clément, une nouvelle fois omniprésent, les Albigeois dominaient territorialement. En véritables animateurs, Sébastien Pagès et Blair Stewart emballaient la rencontre dès qu'ils en avaient l'occasion. Mais face à la défense parfaite des Rochelais, leurs coéquipiers échouaient à plusieurs reprises à quelques mètres de l'en-but adverse et ne parvenaient pas à concrétiser. Coup sur coup, l'ouvreur albigeois et Frédéric Manca rataient deux drops (24e et 26e). Heureusement pour eux, l'arrière avait passé une première pénalité dès la 12e, avant que Blair Stewart ne l'imite (21e). Celui-ci, véritable chef d'orchestre côté tarnais, trainait toutefois la patte depuis un coup reçu en début de match. La Rochelle menait 9-6 à la pause.

Trop handicapé, l'ouvreur d'Albi allait laisser sa place à Kevin Boulogne quelques minutes après le retour des vestiaires. Il trouvait juste le temps de ramener son équipe à égalité (42e, 9-9) avant de quitter le terrain. La bataille était toujours aussi féroce dans les zones de combat et le pack tarnais prenait enfin la mesure de son homologue rochelais. C'est après un nouveau temps fort et un bon travail de celui-ci que Boulogne donnait pour la première fois de la partie l'avantage aux siens (12-9, 54e). La tension était alors encore plus palpable et une bagarre éclatait dans la minute suivante. L'arbitre du match, M. Poite, sortait les cartons jaunes (Jacob et Guffroy) pour calmer les esprits.

Albi au bout du suspense

Piqués au vif, les hommes de Serge Milhas et David Darricarrère tentaient de réagir en investissant le camp adverse. C'était à leur tour de mettre leurs adversaires sur le reculoir. Albi ne parvenait plus à sortir de sa moitié de terrain pendant près d'un quart d'heure. Et l'artilleur rochelais Sébastien Boboul en profitait à la 67e (12-12). Un match au couteau qui virait en un véritable gagne-terrain dans les dix dernières minutes... La sirène avait retenti et au bout d'un interminable temps de jeu albigeois, l'arbitre envoyait les deux formations en prolongations.

Des prolongations que La Rochelle démarrait de la meilleure des façons en obtenant une pénalité dès la 85e. Mais si Boboul ratait cette opportunité, les Maritimes, plus frais physiquement, prenaient la mesure de leurs adversaires. Surtout que les Albigeois se voyaient réduits à 14 après un plaquage haut (70e). Sur la même action, l'arrière visiteur se rattrapait (15-12). Menés, dominés, en infériorité... Le match semblait plié pour les Tarnais. C'était sans compter sur leur abnégation. A la suite d'une faute au sol rochelaise, Kevin Boulogne réveillait le public du Stadium d'Albi (94e, 15-15). La suite était encore plus cruelle pour les Rochelais. Et le club aligeois, un après avoir quitté le Top 14, aura l'occasion de la retrouver. Il reste une marche à franchir, contre Agen ou Oyonnax... L'élite est au bout du couloir !

Rugbyrama

Pagès: "Pas un aboutissement"

Suite à sa demie remportée au bénéfice des pénalités contre La Rochelle (15-15), Albi va disputer la finale d'accession du Pro D2, un an après avoir quitté le Top 14. Pour Sébastien Pagès, le demi de mêlée tarnais, la saison sera historique à l'unique condition que son équipe retrouve l'élite.

Quel sentiment prédomine après cette victoire au couteau en demi-finale ?

Sébastien Pagès : On est lessivés, nous nous sommes vraiment défoncés. Nous sommes tombés contre une belle équipe de La Rochelle et aucune des deux formations n'a rien lâché. C'est celle qui a fait le moins de fautes qui, je pense, l'a emporté mais cela s'est joué sur un rien.

Connaissiez-vous le point de règlement qui vous a permis de l'emporter, à savoir qu'en cas de match nul au score et au nombre d'essais, l'équipe qui avait inscrit le plus de pénalités sortait victorieuse ?

S. P. : Nous le connaissions mais n'y pensions pas quand nous étions sur le terrain. Le staff nous l'a rappelé et dans les trois dernières minutes, nous savions que nous avions gagné en cas d'égalité. C'est terrible pour les Rochelais mais c'est tant mieux pour nous.

Vous avez pourtant failli perdre à la dernière minute suite à un hors-jeu de votre part et une pénalité que Sébastien Boboul a ratée. Pouvez-vous nous raconter cette action ?

S. P. : J'avais des crampes, j'ai essayé de me replacer et le ballon est revenu sur moi. J'étais alors hors-jeu. Quand j'ai entendu le coup de sifflet, je me suis dit que 11 000 personnes allaient m'en vouloir. Mais j'ai eu la chance qu'il rate cette pénalité. Nous ne pouvions pas lâcher si près du but. On ne pouvait pas nous piquer tout ce que nous avions réalisé depuis le début. Atteindre cette finale était l'objectif de toute une saison.

Justement, comment abordez-vous cet événement ?

S. P. : Une finale ne se perd pas. Notre saison sera historique si nous montons mais si ce n'est pas le cas, elle restera banale. De toute façon, dès que nous entrons tous ensemble dans le vestiaire, ce n'est que du bonheur. Il ne faudra pas faire le match dans la tête avant de le jouer mais garder notre énergie et s'appuyer sur celle de notre public.

Et finir en beauté un exercice qui restera marquant pour vous ?

S. P. : Pour l'instant, ce n'est pas un aboutissement mais juste dans la continuité de la saison. Nous n'oublions pas que celle-ci se terminera le week-end prochain et deviendra énorme seulement si nous remontons. Nous sommes maintenant au bout du tunnel mais l'objectif n'était pas de se qualifier pour les demi-finales. Il était de retrouver le Top 14.

Pouvez-vous vous appuyer sur la finale de Pro D2 que vous avez disputée il y a trois ans ?

S. P. : Je ne sais pas. Si nous rencontrons Agen, c'est une équipe qui a l'expérience du haut niveau. Oyonnax en a moins, donc tout dépendra de l'adversaire mais quel qu'il soit, il faudra se méfier et surtout l'emporter.

Faudra-t-il changer quelque chose par rapport à votre prestation de la demi-finale ?

S. P. : Contre La Rochelle, nous avons beaucoup joué devant. En finale, je pense qu'il faudra réaliser un match bien plus complet pour espérer gagner.

Est-ce que les prolongations disputées ce samedi pourraient peser en vue de la finale ?

S. P. : Il est certain que nous avons désormais besoin d'une grosse récupération mais l'équipe que nous affronterons aura 24 heures de moins que nous pour se préparer. Disons que cela équilibre les choses.

Rugbyrama

Fior : "Punis par le règlement"

La déception était immense dans les rangs rochelais après l'élimination en demi-finale de Pro D2 malgré le match nul ramené d'Albi. Le centre Yann Fior ne cachait pas son amertume à la sortie des vestiaires.

"Nous perdons sur un point de règlement. On ne savait pas vraiment ce qu'il en était sur le terrain, on se posait la question de savoir si ça n'allait pas se jouer aux cartons. Puis le staff nous a dit que la différence se ferait aux pénalités... On s'était dit avant les prolongations qu'il ne fallait pas faire de fautes et nous en avons fait deux. On échoue sans échouer, sur un point de règlement."

Rugbyrama

Boboul : "Je le sentais bien"

Il avait la pénalité de la gagne au bout des crampons à la dernière seconde des prolongations... Mais elle n'est pas passée et l'arrière rochelais Sébastien Boboul assume malgré l'élimination de son équipe.

"J'en ai discuté avec Romain Lacoste et j'ai décidé de prendre le but. J'étais bien et je le sentais. Finalement, je n'ai pas bien traversé le ballon et c'est passé à côté mais j'assume. J'ai raté trois coups de pied sur ce match, ça va être dur à digérer et difficile à vivre mais mes coéquipiers ont déjà commencé à me remonter le moral."

Rugbyrama

Albi : Hématome pour Stewart

Le demi d'ouverture d'Albi Blair Stewart, sorti en cours de jeu contre La Rochelle pendant la demi-finale du Pro D2, souffre d'un gros hématome à une cuisse. On ne sait pas s'il pourra postuler pour la finale la semaine prochaine.

Clément : "Je ne réalise pas"

Le capitaine d'Albi Vincent Clément avoue ne pas réaliser encore après l'étonnant scénario de la demi-finale qui a vu le SCA se qualifié au nombre de pénalités marquées alors qu'il n'a pas pu se départager des Maritimes durant la rencontre (15-15).

"On vit une aventure ensemble depuis trois ou quatre ans. J'ai encore du mal à réaliser que nous avons gagné mais je suis soulagé. Si le même scénario s'était déroulé à La Rochelle, nous n'aurions pas gagné. Le public a été très important. Maintenant, cette victoire en demie n'est pas un aboutissement."

Rugbyrama

Béchu réaliste

Après la victoire arrachée contre La Rochelle grâce aux pénalités inscrites pendant la rencontre, Eric Béchu et les Albigeois ont reconnu que leur qualification pour la finale s'était jouée à rien.

Fair-play et humble

L'entraîneur du SCA, qui rêve de faire remonter son club après la cruelle descente de l'an passé, estime aussi que la victoire récompense une belle saison : «J'ai été très déçu à la fin de la 1ère mi-temps, car on n'enfonce pas le clou quand on est dans le rythme. Ces matches sont tellement au couteau que ça se joue à rien, ça se joue à des pénalités et des drops. Aujourd'hui, on ne méritait pas plus que La Rochelle de jouer la finale, mais sur l'ensemble de la saison, je crois qu'on mérite d'accéder à cette finale. On n'est pas meilleur que les autres, on l'a vu aujourd'hui, mais la saison dernière on ne méritait pas de descendre.»


Les Rochelais fatalistes

Côté rochelais, on retenait la fierté d'avoir sorti un grand match, même si cela n'a pas suffi. Le président, Vincent Merlingué, résume : «On est fiers de l'équipe car on a été présents là où il le fallait et on a tout fait pour gagner. Pour moi, on devait gagner, mais on a perdu, c'est comme ça, c'est tant mieux pour Albi et tant pis pour La Rochelle. On n'a rien à regretter sur notre comportement, on a été costauds comme on devait l'être et nous avons fait un match plein. La déception est d'autant plus grande que je me voyais en finale. Il y a un règlement, on l'accepte avant de commencer. Donc, on reste en Pro D2.»

L'Equipe

RUGBY PRO D2 DEMI-FINALES, ALBI - LA ROCHELLE. Énormes de détermination, ayant eu le match en mains à la mi-temps de la prolongation et le but de la victoire, le Stade Rochelais n'ira pas en finale. Au nombre de pénalités

C'est tellement cruel




Un an de travail, quatre même, effectués par un groupe mis en place par Serge Milhas lors de l'été 2006, ne tient parfois à rien. À un point de règlement, que personne ne connaissait avant le match, que les joueurs des deux camps eux-mêmes ignoraient au coup de sifflet final de la prolongation, disant que l'on peut perdre en ayant fait match nul (15-15). À une pénalité donc, qui compte plus qu'un drop au décompte et que Sébastien Boboul, aussi excellent hier dans le jeu que maladroit dans ses tirs au but, a eu dans les chaussures à quatre reprises.

À ce souffle qu'il a manqué, ce petit plus de lucidité au bout de 100 minutes intenses aussi, pour que l'arrière réussisse le coup de pied de la gagne, à 24 m à droite des poteaux et à la sirène après un énorme temps de jeu. « J'étais à terre, je me relève et je vois que Romain (Lacoste) s'avance pour éventuellement la frapper. Et je prends le ballon. Évidemment, avec le recul, j'aurais peut-être dû le laisser... C'est dur, ce sera lourd à digérer, c'est sûr » racontait l'ancien Clermontois, s'effondrant et aussitôt soutenu par coéquipiers.

Un coeur énorme

Car la finale de Pro D 2, et peut-être la montée en Top 14, ne s'est pas envolée hier que dans la différence de réussite entre les buteurs tarnais (100 %) et celui de La Rochelle (50 %). Avec le recul, Robert Mohr et les siens souffriront sans doute encore plus des regrets si symboliques d'une saison qui restera celle des occasions manquées. Pas sur la manière, non. Au contraire : ce groupe a montré une fois de plus qu'il avait un coeur énorme. Très déterminés, énormes dans l'engagement et en défense au près les deux seules fois où les Albigeois ont été en position de franchir la ligne (27-30, 64-66), les Rochelais avaient appliqué leur plan à la lettre. « On les a tenus devant, on n'a jamais été en danger, on a mis l'agressivité qu'il fallait », expliquait Sébastien Boboul. « On s'est envoyé, on a tout donné » ajoutait Rémi Vaquin, très ému.

Et comme ils s'y attendaient, ils ont eu le match en main, menant au score durant la grande majorité de la partie, soutenus par un millier de supporteurs qui ont tenu la comparaison avec les 9 000 autres. Ils ont pris l'ascendant avec l'apport du banc, Cobus Grobler et Yann Fior en tête. Ce qu'il a manqué alors ? Des détails si chers, bien sûr, comme un fatal bis repetita de l'année. Comme ces deux lancers rochelais dans le camp adverse terminant par... 6 points pour Albi (24, 42) ou cette croisée de Fior que Maxime Le Bourhis a lâché 5 m devant l'en-but (70). Et surtout un poil plus de maîtrise dans ce début de deuxième mi-temps des prolongations qui a tout changé. Moins fatigués, envoyant du jeu, les hommes de Serge Milhas avaient fait le plus dur en mettant à la faute à deux reprises des Albigeois au bord de la rupture et en s'offrant trois points d'avance (15-12, 90) et un avantage numérique suite à une manchette de Radidi sur Devade.

Mieux, ils avaient renversé la pression aussitôt, obligeant Manca à s'allonger sur le ballon devant ces 22. Et puis le monde rochelais s'est écroulé. Pani a eu un réflexe aussi inutile que terrible dans le regroupement. Manca, parfait hier, a ramené le jeu dans les 22 maritimes. Djebaïli a manqué de prendre la touche d'un rien et Bordoy s'est mis à la faute... Boulogne a marqué, les Rochelais ont encore tenté. Terrible. « On s'est dit à la mi-temps des prolongations : surtout pas de fautes. On en fait deux coup sur coup... » regrettait Thomas Soucaze.

Se relever, encore

L'émotion, indescriptible, est alors tombée sur le camp rochelais. Serge Milhas longuement prostré sur son banc avant d'aller remercier les supporteurs ; Yann Devade errant sans but sur la pelouse comme la plupart de ses coéquipiers ; le coup d'arrêt d'une aventure qui restera aussi forte que rageante. Des accolades et des larmes. « Ce que j'ai vécu avec ce groupe, je m'en souviendrai toujours. Cela aurait été tellement beau » lâchait Rémi Vaquin, partant vers le Métro et portant un T-shirt « Merci » et floqué du nom de tous les partants.

« J'ai signé dans un club, j'ai trouvé une famille. Pour tous les copains qui ne sont plus là l'année prochaine, pour tous les gens qui nous ont poussés depuis dix mois, je le voulais tellement, grimaçait Romain Lacoste assis seul, dans le couloir. C'est si rageant. » « Je suis fier de ce qu'a montré l'équipe, concluait de son côté Thomas Soucaze. Et je suis sûr que ce groupe, ce club, saura encore se relever. Mais pendant toutes mes vacances, quand on reprendra en Pro D 2 l'an prochain, on ne pourra pas éviter d'y penser. Oui, à cette finale qu'on ne jouera pas pour avoir fait 15-15 à Albi... » Tellement cruel...


« Aujourd'hui, personne n'a gagné »

« Sud Ouest » Que pensez-vous de ce point méconnu du règlement ?

David Darricarrère. C'est dommage. On voit une demi-finale de Coupe d'Europe se terminer sur des tirs au but. En Pro D2, c'est différent. Le même règlement pour tout le monde, ce serait quand même mieux.

Estimez-vous avoir perdu ce match ?

Non, pas du tout ! Ce n'est pas une défaite, d'où ce goût d'inachevé. Les deux équipes méritaient de gagner ce match. À la limite, j'aurais préféré qu'on nous départage aux tirs au but.

Ce doit être dur pour les joueurs, au vu de leur prestation...

Ils ont fait un gros match, un match de phase finale. Nous avions réussi à faire déjouer les Albigeois. Les avants ont été solides, courageux. Nous avions presque fait le plus dur en menant à la mi-temps de la prolongation et puis nous prenons ces deux pénalités. Nous avons eu quelques munitions durant le match. Même s'il y a eu pas mal de fautes de main, les joueurs ont fait bloc.

On vous a aperçu assez décontracté, avec Serge Milhas à l'entame de la prolongation.

Même souriant.

J'ai demandé à Vincent (Merling, qui était dans les tribunes) de sourire. Il était blanc, je voyais qu'il n'était pas bien (petit sourire). Nous avions toutes les raisons d'être confiant.

La victoire était à portée de main...

Bien sûr ! À la mi-temps de la prolongation, nous sommes devant, il reste dix minutes à jouer et Albi est réduit à quatorze. Il n'y a pas de raison d'être plus inquiet que ça.

Une élimination qui laisse autant de regrets, c'est le scénario que vous redoutiez ?

C'est le pire qui pouvait arriver ! Aujourd'hui, personne n'a gagné...


Sud Ouest

Tango a écrit:

Combien d'année qu'Agen n'a pas respiré ce parfum ennivrant ???

La pression monte, et quelque soit le résultat de demain et d'après demain peut être, je suis fier de notre club, et je me suis régalé à tous les matchs que j'ai pû voir, par le jeu pratiqué...
Merci aux joueurs et au staff...
Qu'ils se fassent plaisir sur le terrain est le plus important...

Combien d'années ? Je dirais 2003 avec la 1/2 finale perdue de peu ( en-avant de Saraméa sur la dernière action ) c'est pas si loin que ça ! C'est pourquoi je pense que en cas d'accession au Top 14 nous serons mieux armés que Auch,Dax,Mont-de-Marsan ... on connait la musique ... et on sait ce qu'il faut pas faire ( 2006/2007 )

SC Albi : ce sera Oyonnax


La finale se profile.




LA ROCHELLE 15

Albi qualifié 5 pénalités à 4

Les bookmakers en sont pour leurs frais. Une finale entre Albi et Agen semblait inéluctable avant même les demi-finales. Mais là où les Albigeois ont su éviter le piège de la facilité contre La Rochelle, voire de la suffisance, les Agenais sont tombés dedans à pieds joints. Quand on ne respecte pas l'adversaire, le retour de bâton est douloureux.

On imagine sans peine les tenants et les aboutissants du discours du Tarnais Christophe Urios pour motiver ses troupes.

Le SCA ne commettra pas ce péché d'orgueil. Déjà dans la finale de dimanche, Eric Béchu pestait hier après la rencontre entre Agen et Oyonnax contre la tonalité des commentaires de France 3 : « On n'a pratiquement pas entendu parler d'Albi, comme si nous n'étions pas en finale. J'imagine ce qu'on aurait entendu si Agen avait gagné samedi. Je suis profondément choqué, mais j'espère qu'on parlera de nous dimanche prochain… »

Entre Agen et Oyonnax, les Albigeois n'avaient apparemment pas de préférence : « On ne regarde que nous, assène le directeur technique du SCA. Mais la performance d'Oyonnax à l'extérieur rehausse notre exploit de samedi face à La Rochelle. Je suis ravi que ce soit Oyonnax, j'aime bien Christophe Urios, d'autant que leur projet ressemble aux nôtres. »

« depuis un mois, agen était sûr de monter en top 14… »

Daniel Blach louait lui aussi les mérites des joueurs de l'Ain : « Comme La Rochelle, ils n'ont pas joué comme si c'était un match de championnat, mais ils y ont mis une envie maximale, ils n'avaient rien à perdre. Ils ont évolué sans retenue alors qu'Agen avait peur de perdre. Ils sont sur une trajectoire ascendante. »

Le coentraîneur, Lot-et-Garonnais de naissance, s'étonne également de la confiance exacerbée des Agenais : « Depuis un mois, ils étaient sûrs de monter en Top 14. Petit à petit, cela a fini par peser sur le mental des joueurs. Le Racing s'était comporté de la sorte l'an dernier en finale et je me souviens de ce que m'avaient dit les dirigeants de Mont-de Marsan, qui avaient mis un point d'honneur à inverser la tendance. Cela va changer notre approche du match. Contre Agen, la motivation était toute trouvée. Face à Oyonnax, il va falloir revenir aux bases. On sera ambitieux mais humbles. »

Entre Christophe Urios, Christopher Marth, qui a joué à Gaillac du temps de la Pro D2 et Gambo Adamou, l'espoir du CO, le Tarn sera bien représenté dimanche au stade Yves-du-Manoir de Montpellier.


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« Oyonnax» c'est du costaud !»
La séance de récupération d'hier à la piscine Atlantis était au programme des Albigeois, au lendemain de la qualification pour la finale obtenue face à La Rochelle. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les joueurs du SCA n'ont pas plongé dans l'euphorie après ce succès contre les Maritimes. Bien au contraire ! Même dans l'eau, l'ambiance était plutôt calme et détendue. Une atmosphère qui en dit long sur l'état d'esprit des rugbymen tarnais qui semblent aborder la dernière ligne droite avec sérénité.

C'est tout juste si la rencontre qui opposait dimanche après-midi Agen à Oyonnax faisait partie de leurs sujets de conversation. Avant d'aller faire des exercices dans le grand bassin, certains membres de l'équipe se sont toutefois livrés à quelques confidences relatives à ceux qui seront demain leurs prochains adversaires. Pour Nicolas Frize, « c'est une énorme surprise. Oyonnax a fait un gros match. Les gars ont joué sans pression face à une équipe d'Agen qui a commis beaucoup trop de fautes. C'est la première fois qu'une formation s'impose à l'extérieur en demi-finale. Oyonnax est dans une dynamique de victoires depuis plusieurs semaines. Ce serait se tromper de dire que l'on va l'avoir facile face à cet adversaire que personne n'attendait.» De son côté, Benjamin Lapeyre avouait également avoir été surpris du résultat :

« Sincèrement, je pensais qu'ils allaient exploser face à Agen. Comme quoi, tout peut arriver dans le rugby. Personnellement, je préfère affronter Oyonnax en finale. C'est un club qui a les mêmes valeurs que le SCA. Ce devrait être un très beau match.» Désormais, les « Jaunes et Noir» ne sont plus qu'à quatre-vingts minutes d'un retour en Top 14. Un niveau de compétition qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Ce serait un joli pied de nez à ceux qui les ont condamnés au purgatoire. Mais avant cela, les Albigeois devront disposer des Oyonnaxois. Ce qui n'est pas une mince affaire, comme l'assure Frédéric Manca : « Je n'avais pas de préférence sur l'adversaire. Ce sera dur quand on voit ce qu'ils ont fait à Agen.» Des dires confirmés par Yohan Misse : « Je suis plutôt content d'affronter Oyonnax, mais je reste impressionné par ce qu'ils ont produit à Agen. Cette équipe a été énorme en défense, très agressive. Ce n'est pas très rassurant.» Kévin Boulogne, pour sa part, ne retenait qu'une chose de ce match. « Les Agenais les ont pris de haut. Seulement, ces derniers ont affronté des gars qui avaient des c... C'est ce qui a fait la différence.» Pour finir, Vincent Clément en est convaincu: selon ses dires, « Oyonnax, c'est du costaud. On doit s'attendre à un gros combat devant. On a une semaine pour se préparer.» En un mot, tout le monde s'accorde à dire que peu importe l'adversaire, pourvu qu'on ait l'ivresse.


La Dépêche

1/2 finales d'accession

http://www.lnr.fr/Menus.asp?CR=16358&CSR=96548&Cle=111939

Albi, une autre dimension


Albi, qui vient de se qualifier pour la finale du Pro D2 (contre Oyonnax, dimanche à Montpellier) et peut retrouver le Top 14 un an après l'avoir quitté, vit une aventure presque irrationnelle depuis maintenant plusieurs saisons.

"Ce club a connu des hauts et des bas. Et nous arrivons à toujours relever la tête. Il y a presque quelque chose de mystique dans toute notre aventure. Certains joueurs sont très croyants et je me demande si cela ne déteint pas sur le groupe. Je ne sais vraiment où nous nous situons mais nous sommes ailleurs. En tout cas, nous croyons en notre étoile", expliquait le coentraîneur albigeois Daniel Blach après la victoire de ses troupes en demi-finale contre La Rochelle. Un succès aux forceps et au bénéfice des pénalités (15-15) alors que les Tarnais étaient réduits à 14 et menés de trois points dans les dix dernières minutes. Presque irréel... Comme l'ensemble du parcours albigeois depuis un certain temps. Un club passé en peu d'années (entre 2001 et 2006) de la Fédérale à l'Elite, avant d'être rétrogradé financièrement malgré son maintien sportif.

"J'ai du mal à réaliser que nous sommes en finale. Nous vivons une incroyable aventure humaine depuis trois ou quatre ans ", se réjouissait le capitaine et symbole du club Vincent Clément dans les vestiaires après la demie. Et comme avec Albi, rien ne semble jamais acquis, les hommes d'Eric Béchu ont décidément tendance à remettre en cause chaque vérité. Ou chaque théorie entendue. "Albi veut reprendre la place que le club mérite. Depuis le début, nous avons annoncé que nous voulions remonter. Nous avons réussi à donner tort à la vox populi selon laquelle un club qui descend ne peut pas remonter l'année suivante", assure ainsi Daniel Blach. Avant d'ajouter prudemment : "Il reste d'abord une finale à gagner. Tout ce parcours ne donnera rien si nous échouons sur la dernière marche".

Clément : "Aller chercher ce truc qu'on nous a piqué "

En proie à des difficultés financières, Albi avait pourtant perdu plusieurs joueurs cadres au début de l'exercice actuel. Le club aurait pu exploser après sa relégation mais sans dominer son championnat de la tête et des épaules (seulement 3 victoires par plus de 10 points d'écart sur 19 au total), l'équipe tarnaise est toujours là. Et bien là. Puisant son énergie dans le sentiment d'injustice qui a frappé les acteurs de la saison passée et les valeurs morales du club : "Il faut aller jusqu'au bout maintenant. Personne ne croyait en nous après les matchs amicaux que nous avions perdus. Mais les joueurs ont adhéré au discours. Les anciens ont montré la voie et les jeunes se sont imprégnés de l'esprit du club. Techniquement, ce n'est pas parfait mais sur le plan de l'engagement, l'investissement de l'équipe est énorme. Et elle a encore une grosse marge de progression", note l'adjoint d'Eric Béchu.

Selon Vincent Clément, le travail de la semaine précédant la finale est encore une fois avant tout axé sur la préparation mentale et la motivation sera encore accrue par la soif de revanche : " Nous n'allons pas inventer ou révolutionner notre rugby maintenant. Nous allons donc faire de la vidéo, récupérer, recharger les batteries et surtout remonter les pendules pour aller chercher ce truc qu'on nous a piqué en juillet dernier avec la décision du CNOSF ". Le moment où la relégation d'Albi en Pro D2 avait été officielle et confirmée. Mais un peu moins d'un an plus tard, le v&oeligu surréaliste des Tarnais est pourtant en passe d'être exaucé...

Rugbyrama

Oyonnax : La ville mobilisée

Pour célébrer la qualification de l'Uso en finale du Pro D2 et soutenir le club, la ville d'Oyonnax organisera une soirée festive demain de 18h à 21h.

Des groupes de musique seront mobilisés et déambuleront, afin d’accompagner l’action de l’espace vente du club qui assurera la vente de places pour la finale, de maillots et de drapeaux.

Béchu :«Nous le méritons»

«Eric Béchu, Vous voilà à la veille du défi que vous vous êtiez lancé après la rétrogradation administrative en Pro D2 d'Albi au terme de la saison 2007-2008. Vous aviez déclaré vouloir remonter immédiatement. Avec le recul, ce défi n'était-il pas pour le moins ambitieux, voire utopique, personne n'ayant réussi cette performance ?
C'était peut-être utopique mais nous ne pouvions pas faire autrement. Nous avons toujours dit que l'on voulait remonter, pas parce que nous serions meilleurs que les autres, mais parce que nous le méritons, car la rétrogradation en Pro D2 était injuste. Un club qui a 14 points d'avance sur le premier relégable ne méritait pas de descendre, un club qui en 52 rencontres de Top 14 n'a jamais été en position de relégable ne méritait pas de descendre. Un club qui pour sa première année en Top 14, sans moyens financiers, termine neuvième ne méritait pas de descendre.

Pourtant, cette saison en Pro D2 n'a pas été des plus faciles.
Non, le déroulement de la saison n'a pas été un long fleuve tranquille, avec un effectif réduit à 27 contrats professionnels et des blessés à des postes clés. Mais il n'y a pas que cela. Nous avons le plus petit effectif par le nombre de contrats pros de Pro D2. En outre, on est parti en championnat sans ouvreur de métier et on risque de finir sans ouvreur avec la blessure de Blair Stewart contre La Rochelle. Nous avons joué huit rencontres sans ouvreur de métier avant son arrivée. Nous avons géré la situation dans laquelle la DNACG nous a mis avec le blocage des licences, ensuite libérées. Nous avons joué sur la polyvalence des joueurs obligés de tenir divers postes.

Comment abordez vous cette rencontre contre Oyonnax, qui a créé la surprise en éliminant Agen (18-15) sur ses terres ?
Je le répète, nous voulons remonter afin de reprendre ce qui nous appartenait car sportivement nous n'avons jamais démérité. Oyonnax est une équipe très compliquée, qui a réalisé une très belle performance sur terrain adverse. J'ai beaucoup de respect pour Oyonnax et son entraîneur Christophe Urios. Albi et Oyonnax sont très proches et affichent des valeurs communes. C'est une équipe à prendre très au sérieux. Mais nous ne pouvons pas échouer si près du but. C'est comme il y a trois ans lorsqu'Albi est arrivé en finale et l'a gagnée, personne ne nous attendait à ce niveau.»

L'Equipe

"Oyo" toujours plus haut


Dimanche face à Albi, Oyonnax va disputer sa première finale d'accession du Pro D2 avec pour motivation principale de prouver que l'USO n'est pas arrivée là par hasard. Le club a su trouver sa place dans le monde du rugby professionnel et il veut maintenant y être reconnu comme une place forte.

"Au nord, c'est Oyonnax". Les joueurs de Christophe Urios avaient pris d'assaut la buvette d'Armandie pour fêter comme il se doit leur succès face à Agen en demi-finale. Scandant leur hymne, reprise créée par leurs soins des célèbres "Corons" de Pierre Bachelet, ils lançaient doucement une soirée qui s'annonçait longue. Pas question de penser à la finale face à Albi et même Christophe Urios ne trouvait rien à redire au programme improvisé. Il fallait d'abord vivre pleinement cette qualification avant de penser à la semaine suivante.

Penser à quoi d'abord ? A la finale face à Albi, mais comment ? Personne du côté de l'Ain n'avait envisagé une qualifcation et l'entraîneur n'avait pas vraiment réfléchi à un programme d'entraînement pour cette semaine. "Rien n'est prévu" , souriait Christophe Urios, "mais ça ne sert à rien de rentrer trop tôt dans la rencontre. Avant Agen, nous n'avons pas parlé de ce match avant jeudi. Nous ferons certainement pareil pour préparer Albi." Eviter la pression, en tout cas la mauvaise, voilà le credo des Oyonnaxiens qui sont libérés du diktat du résultat.

L'aventure est déjà belle et quoi qu'il arrive en finale, elle le restera. Ce n'est d'ailleurs pas une éventuelle montée en Top 14 qui fait avancer le groupe de l'USO. Des joueurs qui veulent seulement que leur travail soit reconnu : "Ils ont envie de tordre le cou aux idées reçues", reconnaît Urios, "Cela fait du bien au rugby. Nous devons garder cet état d'esprit. On a eu tendance à nous manquer de respect alors que nous avons passé les deux tiers du championnat dans le top 5. Cela nous a procuré une forme de supplément d'âme." Ce club "sans nom" , comme le définisse les joueurs eux-mêmes, veut maintenant être reconnu sur la carte du rugby français. Jérôme Baradat, arrivé lorsque le club évoluait en Fédérale 1, veut croire que le travail effectué lors des six dernières saisons va y contribuer : "Le club s'est étoffé, il s'est structuré. La progression a été lente mais très bien gérée et aujourd'hui nous voulons montrer que nous existons. Le club a grandi."

Tellement bien que le Top 14, qui paraissait si loin, n'est plus qu'à quatre-vingt minutes. A condition de battre Albi. "C'est une équipe qui possède beaucoup de joueurs d'expérience" , prévient Silvère Tian, "Ce sont des malins. De notre côté, notre atout sera toujours le même : nous sommes une bande de copains avec nos valeurs." Solidarité, courage, humilité, rigueur. Des notions qui ont déjà permis à Mont-de-Marsan ou à Auch d'aller se mesurer, en déjouant tous les pronostics, aux cadors de l'étage supérieur.


Rugbyrama

Urios : «Albi est favori»

Le directeur sportif de l'US Oyonnax, Christophe Urios, estime qu'Albi est «grandissime favori» de la finale d'accession de Pro D2 dimanche à Montpellier, les clés du match pour son équipe étant de «prendre le score et la discipline.»

«Christophe Urios, quel est votre sentiment sur la saison de l'US Oyonnax?
C'est évidemment un très beau parcours. On ne peut pas dire que l'on est la surprise de la saison. On ne découvre pas Oyonnax aujourd'hui. Nous avons en outre battu Agen chez lui en demi-finale d'accession. Nous sommes montés en puissance tout au long de la saison et avons aussi remporté de bonnes victoires à l'extérieur, à Grenoble ou Narbonne notamment. C'est donc un parcours plutôt réussi.

Dans quel état d'esprit l'USO aborde-t-elle cette finale d'accession ?
Nous l'abordons plutôt bien après notre victoire à Agen. Sur les deux rencontres que nous avons disputées contre Albi en saison régulière, cet adversaire ne nous a pas bien réussi. Les Albigeois ont obtenu le nul (16-16) chez nous sans livrer un gros match. Chez eux, cela s'était moins bien passé encore (défaite 30-13). Ils nous avaient fait du mal et blessé dans notre chair. Albi est grandissime favori mais Agen l'était aussi et nous prendrons un malin plaisir à déjouer les pronostics.

Quelles seront les clés du match ?
J'en vois deux. Premièrement, l'important est de prendre le score. Nous n'avions pas su le faire lors de nos deux matches précédents contre cet adversaire qui adore gérer le niveau d'intensité et le rythme des matches. Par ailleurs, face à Agen il y avait la meilleure attaque (SUA) contre la meilleure défense (USO). Cette fois, ce sera l'équipe la plus disciplinée, l'US Oyonnax, contre la moins disciplinée, Albi. Cela peut se jouer là dessus.»

L(Equipe



Ouais, on l'était aussi

RUGBY - PRO D2 (FINALE)

Oyonnax - Albi : "Oyo", poil à gratter



Les hommes de l'Ain se plaignaient parfois que le monde du rugby les ignorait. Ils se sont rappelés au bon souvenir de l'Ovalie en éliminant le favori agenais. Qui sont donc ces empêcheurs de tourner en rond ?


Oyonnax à 80 minutes du Top 14. L'énoncé est presque irréel au regard d'un groupe qui ne compte aucun grand nom. Cet effectif vit ensemble depuis deux ans, se formant après l'éclatement de la "génération Catinot", qui avait amené le club dans la première moitié de Pro D2.

Mais la transition a été réussie, avec des joueurs issus pour certains de Fédérale 1, à l'exemple de l'impressionnante deuxième ligne Beukes - Nemecek ou de l'arrière Sylvère Tian. "C'est un groupe qui a du caractère, de la loyauté, explique Christophe Urios, l'ancien entraîneur berjallien. Il fait ce qu'il dit, c'est une qualité rare."

Le groupe responsabilisé
En début de saison, dans l'intimité de leur vestiaire, les joueurs avaient voté pour leur objectif de la saison : les demi-finales.

Johann Authier, l'ancien Grenoblois arrivé cet été, ne s'attendait pas à postuler pour le Top 14 : "Je savais que je vivrais une belle aventure, même si on n'est jamais sûr de rien. Mais de là à imaginer une finale..." Pour lui, le mérite de ces résultats en revient au tandem Urios - Nier : "Ils ont fait adhérer tout l'effectif à leur projet, en ne laissant personne sur le côté."

Quel est le secret des deux hommes ? "Nous avons fait en sorte d'associer les joueurs aux décisions, on les consulte", explique le premier.

Avec cette force d'esprit, Oyonnax a corrigé son point faible "traditionnel" : les déplacements. Car quand le stade Mathon était imprenable, les Jurassiens n'étaient pas si redoutables à l'extérieur. Or, cette saison, ils ont obtenu leur billet pour les phases finales à Narbonne, et celui pour la finale à Agen, dimanche dernier.

Alors, pourquoi ne pas partager leur douce folie ? Pourquoi ne seraient-ils pas capables de renverser la montagne albigeoise, dimanche en finale ? Même leur nouveau statut ne devrait pas les changer . "Croyez-moi, j'y veillerai, annonce Christophe Urios. Si on reste humble, nous en sommes capables. Sinon..."


Le Dauphiné

Albi : Stewart forfait

Le demi d'ouverture du SCA, Blair Stewart, qui souffre d'une grosse béquille à la cuisse droite, devrait officiellement déclarer forfait pour la finale du Pro D2 contre Oyonnax dimanche. Frédéric Manca est prévu pour le remplacer à l'ouverture et dans le rôle de buteur.