Petit bleu:
Publié le 09/07/2011 03:51 | Bertrand Chomeil
Vindis sur l'île aux trésors
aventure à TongaUeleni, en tenue traditionnelle, avec des membres de sa famille dans sa maison située au village d'Holopeka, île d'Ha apai, Tond / Photo Christophe Vindis
Dans le cadre du tournage de son documentaire « Fono et ses frères », le réalisateur agenais Christophe Vindis a passé trois semaines à Tonga. à la rencontre des joueurs du SUA Ueleni Fono et Opéti Fonua. Authentique.
Tatouage indélébile. Le périple de trois semaines à Tonga, initié fin mai, a marqué à l'encre bleue Pacifique Christophe Vindis et son équipe (1). Pourtant habitué à bourlinguer dans les coins reculés de la planète pour dénicher des histoires d'hommes et de rugby, le réalisateur agenais a été embrasé par la beauté sauvage de ces îles Tonga et charmé par la gentillesse naturelle des Tongiens.
L'objet de cette expédition était la suite du tournage du documentaire « Fono et ses frères » (co-production « France 3 » et ANTEA) entamé ces derniers mois à Agen. Au-delà du jeu de mot avec « Rocco et ses frères », chef-d'œuvre de Visconti, l'idée est de traduire sur pellicule les liens si particuliers de Fono, flanker du SUA, avec ses frères de sang (Ikapote et Siaosi), avec les Tongiens du SUA et avec les joueurs de l'équipe, ces « frères de combat » pour reprendre l'expression de Jalil Narjissi.
Le film sera diffusé sur « France 3 » une semaine avant le match de Coupe du monde opposant la France à Tonga, le 1er octobre prochain, à Wellington. Actuellement en plein montage, Christophe voit défiler les images de ce lointain voyage. Son arrivée à Ha'apai, l'île natale de Fono, reste un des moments intenses. Ueleni était en deuil. Le troisième ligne venait de perdre brutalement son oncle âgé de 36 ans. Les funérailles se préparaient. Elles seront poignantes pour Ueleni accompagné par son épouse Laury. Ses enfants Collin et Sofaia seront baptisés le lendemain dans la petite église du village.
Autre séquence forte : le mariage traditionnel d'Opeti Fonua avec Losi. La fête a eu lieu à Niutoua, berceau de la famille Fonua, avec, comme le veut la coutume, des cochons à manger. Il y en avait 40 sur la table, un signe de richesse. Tout comme Ueleni Fono, Opeti Fonua est, là-bas, une icône. Son statut de rugbyman professionnel lui donne une aura dans un pays encore très nature. Avec Fono et Fonua, le SUA traverse les frontières. Le jour des noces d'Opéti, Christophe Vindis a eu la surprise de voir afficher de grandes images du SUA de la campagne 2009-2010. De quoi rêver à un jumelage rugbystique entre Agen et les îles Tonga.
(1) le cameraman Jean-Christophe Gaudry, le preneur de son Jean-Marc Pedoussaut et le producteur Étienne Miollan
Petit bleu toujours:
Publié le 09/07/2011 03:50 | B.C.
Quand Opeti et ueleni font basculer un matchPhoto prise lors du tournage improvisé d'une séquence dans une école/Photo Christophe Vindis
Dans chaque film de Christophe Vindis l'odeur du cuir d'un ballon se mélange à des parfums subtils. Igname, manioc, coco, sans oublier les senteurs de kava, décoction magique qui échauffe les esprits, « Fono et ses frères » devrait avoir du bouquet. De la petite araignée vénéneuse à l'inoffensif flying fox - une race de chauve-souris pouvant atteindre 2 m d'envergure -, sans oublier l'omniprésent cochon prêt à égorger, Christophe a dû composer avec les joies de la nature pour ramener des images étonnantes comme un arbre à claquettes, époustouflantes comme une barrière de corails ou effrayantes comme un atterrissage sur une route principale d'Ha apai. Mais si le peuple tongien a des facultés à chanter divinement bien, il est avant tout taillé pour le rugby. Un rugby dur où le coup de la corde à linge est quasiment autorisé. Le Tongien apprend, dès l'enfance, à être dur au mal, à être finalement en phase avec son environnement. Christophe Vindis a assisté à une journée de championnat de Tingatapu. Toutes les équipes jouent au même endroit, de 10 heures à 18 heures, sur quatre terrains. Chaud. Ce jour-là, il a filmé une scène saisissante. L'équipe du village de Fonua participait à cette journée. Opéti en était même l'entraîneur et Ueleni Fono un spectateur attentif. Opéti insistait sur le placement de ses joueurs. Finalement, les deux joueurs du SUA ont décidé de jouer 10 minutes en troisième ligne. En ayant l'élégance de ne pas marquer, ils ont fait basculer la rencontre en mettant au point une combinaison 100 % agenaise. Elle débouchait sur un essai de première main.
Malcom, on est impatients de voir les premières images de ton reportage...