Une cinquantaine de capteurs sont installés aujourd'hui dans l'agglomération afin de mesurer les sources de pollution existantes. Les résultats s'annoncent sans équivoque.
Agen, ville la plus polluée d'Aquitaine
Selon Pierre Chollet, pneumologue au centre hospitalier d'Agen, il ne fait aucun doute qu'il existe un lien entre la dégradation de la qualité de l'air et la hausse du nombre de patients atteints de maladies respiratoires : Tous les spécialistes s'accordent aujourd'hui pour dire que les polluants atmosphériques induisent des maladies inflammatoires chroniques au niveau des bronches et notamment de l'asthme.
Agen n'est pas balayé par le vent d'autan, il va bien falloir trouver des solutions pour réussir à améliorer la qualité de l'air .
«Quand je vais en centre-ville, les fumées des gaz d'échappement me provoquent des quintes de toux qui se transforment en crise d'asthme. Le samedi, j'évite d'aller faire des courses, car comme ce n'est pas facile pour se garer ça devient un véritable parcours du combattant pour moi ». Sylvie Breton, assistante maternelle de 50 ans, est domiciliée à Foulayronnes et souffre d'asthme depuis plus de sept ans. Comme l'ensemble des habitants de l'agglomération atteints de maladie respiratoire, elle est particulièrement sensible à la dégradation de la qualité de l'air agenais. Une détérioration qui est mesurée quotidiennement. En effet, depuis 1997, l'AIRAQ, est chargée de surveiller la composition de l'environnement aérien des villes d'Aquitaine. Aux côtés de villes comme Périgueux, Pau et Bordeaux, Agen se situe toujours en queue de peloton et occupe même souvent la dernière place. Le 6 novembre dernier, la préfecture de Lot-et-Garonne était la seule de la région à atteindre un niveau de 6 sur 10, soit un indice médiocre pour la qualité de l'air. Un seuil critique dépassé déjà quelques jours auparavant, le 26 octobre. Régulièrement, la cité agenaise est sujette à des pics de pollution que ne connaissent pas d'autres villes de la région, pourtant bien plus peuplées et avec un trafic routier bien plus important. Plusieurs facteurs expliquent la qualité déplorable de l'air agenais. Tout d'abord, la situation géographique d'Agen, enclavé, ne favorise pas la dispersion du benzène et du dioxyde d'azote, principaux polluants atmosphériques. L'absence de vent fort empêche également à l'air d'être renouvelé. Enfin, des problèmes de circulation récurrents alimentent la pollution dans l'agglomération.
Une situation bien connue par les pouvoirs publics et notamment Alain Bédouret, adjoint au maire d'Agen et délégué communautaire : « Il est vrai que nous sommes parmi les derniers d'Aquitaine, mais nous avons lancé de nombreux projets qui nécessitent du temps pour leur mise en œuvre, comme les pistes cyclables et le futur aménagement du centre urbain. Néanmoins, j'ai initié une étude sur la pollution de l'air qui apparaît nécessaire ».
Les scientifiques de l'AIRAQ vont donc installer aujourd'hui des « échantillonneurs passifs » qui ont pour objet de déterminer la composition de l'air agenais. Ces capteurs seront en place jusqu'au 20 décembre sur des poteaux téléphoniques ou des lampadaires d'éclairage public. Un rapport sera rendu fin mars afin de proposer aux pouvoirs publics un conseil et une expertise. Florence Péron, ingénieur d'études à l'AIRAQ, rappelle : « Souvent notre intervention est un levier pour un changement de politique ». À suivre.
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Avis d'expert : la pollution facteur de maladie
Selon Pierre Chollet, pneumologue au centre hospitalier d'Agen, il ne fait aucun doute qu'il existe un lien entre la dégradation de la qualité de l'air et la hausse du nombre de patients atteints de maladies respiratoires : « Tous les spécialistes s'accordent aujourd'hui pour dire que les polluants atmosphériques induisent des maladies inflammatoires chroniques au niveau des bronches et notamment de l'asthme. Le nombre des nouveaux cas d'asthme chez les enfants et les adultes n'arrête pas d'augmenter ».
Quand on questionne le praticien sur l'étude conduite par l'AIRAQ dans l'agglomération, il ne cache pas son attente : « Je compte beaucoup sur les mesures qui vont être prises. Cela va nous permettre d'avoir une cartographie très précise sur la ville d'Agen. On va sûrement s'apercevoir que le centre ville n'est pas protégé contre le benzène et le dioxyde d'azote. Avec les résultats de l'étude, les pouvoirs publics pourront réagir et tenter de modifier le mode de vie des Agenais. Agen n'est pas balayé par le vent d'autan, il va bien falloir trouver des solutions pour réussir à améliorer la qualité de l'air ». Un souhait partagé par de nombreux Agenais.
Sujet: Agen, ville la plus polluée d'Aquitaine 
Jeu 22 Nov 2007 - 12:09
: ça restera propriété de la ville et ça sera amorti en une decennie
