Agen : Alain Tingaud dans un documentaire "Au bonheur des riches"Un film, qui sera diffusé sur France 2 dans l'émission infrarouge, s’intéresse aux grandes fortunes à travers quatre personnages, dont le président du SUA
Alain Tingaud dans « Le bonheur des riches », qui sera diffusé sur France 2 à la rentrée. (photo yami 2 production/dr)
Il incarne le nouveau riche, celui « qui s’est fait lui-même », façon rêve américain. Fondateur d’Infovista, société spécialisée dans le domaine des télécommunications, Alain Tingaud est entré dans le monde des grandes fortunes de France à force de travail et d’ambition, à l’opposé des héritiers et des aristocrates.
Ils ont cependant un point commun. Tous, ou presque, éprouvent un jour ce besoin de légitimer leur fortune, si possible en assouvissant une passion. Ce que confirme le film documentaire « Au bonheur des riches », un projet imaginé par Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, réalisé par Antoine Roux et produit par Yami 2. Présenté ce jeudi soir en avant-première au marché international du documentaire de La Rochelle, Sunny Side of the Doc, il sera diffusé à la rentrée sur France 2, dans l’émission « Infrarouge ».
Inspirés du travail des sociologues, les auteurs présentent un univers méconnu et fantasmé en suivant au plus près quatre personnages différents et complémentaires.
« Un petit empire »
Il y a le châtelain normand, Denis de Kergorlay, président du cercle parisien de l’Union interalliée. Le marquis picard, Christian de Luppé, premier magistrat de Beaurepaire (Oise), dont le vaste château abrite aussi la mairie. Le patron multimillionnaire, Paul Dubrule, président du conseil de surveillance du groupe Accor, fondateur du groupe Novotel et ancien sénateur UMP. Et, enfin, Alain Tingaud, hommes d’affaires et bon vivant, ancré dans le Lot-et-Garonne, président du SUA depuis 2007, président de l’Union interprofessionnelle des vins de Duras. Le rugby et le vin, ses deux passions.
La caméra le suit dans ses nombreuses activités, d’un salon parisien au vestiaire d’Agen après une victoire. Le personnage est chaleureux, voire paternel. « Il le dit bien au cours d’une de ses confidences : il est riche, il n’a plus besoin de travailler pour vivre. Il remarque que lui, n’a pas choisi l’exil. Mais son action locale, au sein du club de rugby ou de l’union des vignerons est aussi une façon de se constituer un petit empire », observe Antoine Roux, qui a saisi quelques séquences qui ne manqueront pas de faire sourire, - ou pas.
Comme lorsqu’il reçoit, en tant que vigneron de l’appellation Duras, Matthias Felk, nouveau député socialiste du Lot-et-Garonne. « C’est une séquence étonnante. Il effectue un numéro de charme, une sorte de danse du ventre devant le nouveau député. On voit comment, en une après-midi, il tente de le mettre dans sa poche. Ça fait partie de la stratégie de réseau », sourit le réalisateur.
Cette autre séquence fera peut-être grincer des dents. Alain Tingaud porte la casquette de président du SUA quand il reçoit un restaurateur, dont la trésorerie accuse un déficit de 500 000 euros. « Tingaud offre de combler ce trou, mais en échange, il devient propriétaire et reprend cette activité, qu’il lie à celle du club. C’est une scène violente, dans laquelle le riche assoit sa position et impose sa domination, même s’il traite cette affaire un peu comme un maquignon. »
Sud Ouest