- biperak a écrit:
- Si une bonne âme pouvait partager le petit bleu concernant le synthétique !.. merci
"Se battre pour que le SU Agen ait rapidement une pelouse digne de la Pro D2"… le plébiscite pour un synthétique à Armandie
« Une victoire sérieuse du SUA. Un beau combat compliqué sur une pelouse impraticable », assénait sur les réseaux sociaux Jean-François Fonteneau, le président du SU Agen, après la victoire de son équipe contre Dax (20-10), jeudi dernier. Le vice-président du Sporting Frédéric Péchavy s'était lui aussi agacé de cette situation dans nos colonnes, ce vendredi. Derrière les deux sorties publiques des dirigeants agenais, qui ont fait beaucoup parlé à Agen, il faut lire entre les lignes. Il y a notamment une volonté d'obtenir une pelouse soit synthétique, soit hybride. Comme en sont équipés d'autres écuries de Pro D2, comme les voisins Montauban et Mont-de-Marsan (lire ci-contre).
La tendance d'un carré vert nouvelle génération a de grande chance de se généraliser à une majorité écrasante des clubs dans un futur proche.
Le contraste entre les installations et la pelouse
Au SUA, joueurs et membres du staff, solidaires de leurs dirigeants, plébiscitent cette solution. « La pelouse n'est pas terrible. Mais c'est comme ça, il faut faire avec, constatait Billy Searle, le demi-d'ouverture anglais. C'est difficile au niveau de l'attaque, au niveau des appuis, des changements de vitesse. C'est compliqué de bouger sur le terrain. Un synthétique serait probablement une bonne chose. »
Sébastien Calvet, directeur du SU Agen, regrette, lui, que la pelouse ne soit pas à la hauteur des installations d'Armandie, que la mairie d'Agen leur laisse à disposition au quotidien.
« Il faut reconnaître l'incroyable effort qui a été fait récemment pour qu'on ait des installations de très très haut niveau, confie l'ancien sélectionneur du XV de France des moins de 20 ans. C'est quand même dommage d'avoir des installations de très haut niveau tout autour d'une pelouse qui ne l'est pas encore. Aujourd'hui, ce contraste, tout le monde en est conscient, notamment la municipalité. On va tous se battre pour que rapidement le SUA ait une pelouse digne de la Pro D2. »
« Des remarques de nos équipes visiteuses »
Sébastien Calvet apporte aussi un élément sportif factuel. L'état de la pelouse pénalise son équipe dans le jeu. « On a la volonté de produire du jeu à Armandie. Quand on reçoit, c'est à nous d'avoir la possession. Et pour posséder le ballon, pour avoir envie de le posséder, il faut avoir une surface qui le permette. Donc dès fois, l'état de la pelouse peut nous limiter à prendre des risques et à jouer à la main depuis notre camp. C'est très clair et très factuel. Si on veut faire du jeu chez nous, il faut que ce soit dans les meilleures conditions. L'état de la pelouse va entrer en compte à ce niveau-là. »
L'entraîneur originaire de Valence-d'Agen affirme également « recevoir des remarques des équipes visiteuses qui constatent également l'état de notre pelouse ». En revanche, il réfute tout conflit entre le SUA et la municipalité et l'Agglo d'Agen. « Il n'y a pas de grosse colère à notre niveau, déclare Sébastien Calvet. Car, toute la semaine, on travaille dans des installations de qualité à côté. C'est juste qu'aujourd'hui, on va arriver à la période hivernale et que c'est peut-être à ce moment-là que revenir ces questions. Il y a aussi eu une évaluation ce jour-là de la Ligue nationale de rugby (LNR). On espère juste qu'il y ait une prise de conscience. Et je suis persuadé qu'elle existe pour que, rapidement, on puisse avoir une pelouse du standing de ce qu'il ya autour. »
Six pelouses naturelles sur 16 en Pro D2
Cette saison, de nombreux clubs de Pro D2, comme l'US Montauban avec Sapiac, sont passés à la pelouse synthétique ou à la pelouse hybride. Cette saison 2024-2025, Agen et cinq autres clubs ont toujours une pelouse naturelle : Biarritz, Nice, Aurillac, Valence-Romans et Dax. Désormais, Mont-de-Marsan, Provence rugby, Soyaux-Angoulême, Oyonnax et Montauban sont équipés d'un carré vert synthétique. Enfin, Brive, Grenoble et Nevers disposent de terrains hybrides (un mélange de synthétique et d'herbe).
Concernant le stade Armandie, le club et la mairie sont liés par une convention portant jusqu'en 2026. Et au SU Agen, on aimerait donc que la mairie d'Agen, propriétaire du stade Armandie, face à cette transition vers une pelouse de nouvelle génération . À moins de deux ans de la renégociation de cette convention, mais aussi des élections municipales, cette sortie publique n'a rien d'anodine. « C'est un sujet abordé avec Jean Dionis et Alain Klajman, confiait Frédéric Péchavy dans nos colonnes. Mais on n'est pas encore alignés sur le calendrier. Ils en sont néanmoins conscients. »
« Les pelouses naturelles se dégradent vite »
Le long de la main courante des terrains de la plaine des sports Philippe-Sella, une poignée de supporters du SUA observe l'entraînement des joueurs de leur club de cœur, ce lundi 14 octobre. Et comme à chaque fois, les sujets de discussion sur le Sporting ne manquent pas. Les critiques sur le mauvais état de la pelouse de la part de Jean-François Fonteneau et Frédéric Péchavy, le président et le vice-président du SU Agen, sont notamment commentées le long de la talanquère.
« C'est normal que les dirigeants du SU Agen ne soient pas contenus de l'état de la pelouse, confie Jean-Claude, suiveur du club depuis de longues années. C'est vrai qu'il y a un problème. Elle a été refaite trois fois, donc c'est qu'il y a eu un problème au départ. Ça ne racine pas sur ressembler. Les raisons pour lesquelles ça ne racine pas, je ne les connais pas. »
« Vous ne pouvez pas jouer si vous avez une pelouse comme celle-là, ajoute une autre. Ça s'arrache, il n'y a pas d'appuis. Et ça ne s'améliore pas. Il va falloir passer soit à une pelouse hybride, soit à une pelouse synthétique. Après, c'est un budget pour la mairie de changer la pelouse. »
Pour eux, installer une pelouse de nouvelle génération sur le terrain d'honneur du stade Armandie coule de source. Car une bonne partie des clubs de Pro D2 sont en train d'opérer la transition et abandonner progressivement les terrains en herbe naturelle.
« Tous les clubs sont en train de faire la transition. Il faut faire durer cette pelouse jusqu'à la fin de la saison et après voir si on peut en avoir une nouvelle synthétique, déclare Didier, fan des Bleu et Blanc depuis « plus de quarante ans ». Les pelouses naturelles se dégradent vite. Celle d'Armandie a déjà été refaite deux ou trois fois. Et on s'aperçoit qu'au bout de deux ou trois saisons, il y a des problèmes. Donc a priori, si on veut que ça dure plus longtemps, il faut qu'on passe sur du synthétique. »
Ce sujet de l'état de la pelouse est venu avec l'évolution du rugby, toujours selon Didier. « On n'en parlait pas trop avant. Car on ne jouait pas le même rugby. On savait que l'hiver, les terrains étaient boueux, ça jouait un peu moins. Aujourd'hui, ça va plus vite et ça joue plus. On était peut-être moins sensible à ça à l'époque. Ça impacte les coureurs sur les appuis, sur les courses. Quand il n'y a pas d'herbe et que le terrain est sec, c'est dangereux. Même si ce n’est pas le cas actuellement. Surtout, dès que c'est mouillé, on voit bien que dès qu'il ya des mêlées, ça se décolle facilement. On voit des joueurs qui remettent des mottes de terre. On voit que la pelouse n'est pas très bien accrochée. »