ALBI. -- Sophrologie, rituel du buteur, l'après-Lanta, l'ouvreur parle de sa huitième saison au SUA et évoque son adversaire du jour même s'il le connaît peu
Gelez, buteur stressé: Propos recueillis par Thierry Dumas
François Gelez. « Je me mets dans ma bulle pour faire abstraction de tout »
TOP 14 (5e JOURNEE)
« Alors François, t'as fait un bon pourcentage ? », demande un membre du staff agenais. « Pas trop », grimace Gelez (27 ans), filant à la douche, une demi-heure après ses copains. Hier après-midi, c'était un entraînement normal pour le buteur du SUA : arrivé plus tôt que les autres, rab à la sortie et, au final, toujours mécontent de soi. « Sud Ouest ». Cette séance de buts s'est-elle bien déroulée ?
François Gelez. Ce n'était pas ça. Pas assez concentré. Mais ça ne veut rien dire. Parfois, on est bon la veille et pas en match. Parfois, c'est l'inverse. Alors à quoi servent ces séances ?
Je me le demande (sourire). Si ça ne marche pas la veille, ça nous pousse à être concentré le jour J. Si ça marche, on arrive en confiance pour le match. Enfin je crois... Pourquoi avoir arrêté la sophrologie ?
La sophrologie m'a aidé dans les moments de doute, mais aujourd'hui, je n'en ressens plus le besoin (ndlr, il a tourné à près de 90 % de réussite la saison passée). Je voulais aussi me prendre en charge. Mais j'ai quand même gardé ma routine. Laquelle ?
Secret. Débute-t-elle dès que la pénalité est sifflée ?
Oui, mais je ne le dirai pas. Il s'agit de détails. Je me mets dans ma bulle pour faire abstraction de tout et ne pas penser aux conséquences de l'éventuel échec. En fait, le but de ce petit rituel, c'est de s'occuper la tête pour éviter de penser à ces conséquences-là. Car si on se dit qu'on peut la louper, ce n'est pas la peine d'y aller. Entre buteurs, vous en parlez ?
Non. C'est assez personnel, ça dépend de la psychologie de chacun. Et puis il n'y a pas de méthode infaillible. Pour augmenter encore votre taux de réussite, Didier Faugeron aimerait que vous vous économisiez davantage en défense...
Ah bon ? Tout ceux qui m'ont dit ça, je ne les ai jamais écoutés. La défense, c'est le smic du rugbyman. J'y laisse du jus, mais je suis comme ça. C'est ma nature. Comme celle de prendre du poids pendant la trêve...
J'ai pris 2-3 kilos cet été, comme d'habitude. C'est ma physiologie. Mais dès que je reprends les dix entraînements par semaine, je les reperds. J'ai d'ailleurs retrouvé mon poids de forme (91 kilos). En général, je prends un kilo par an. De muscle, bien sûr. Vous entamez votre huitième saison au club, la première sans Christian Lanta.
On avait du mal à imaginer la vie ici sans lui. Avec Didier et Loïc (Van der Linden), on a davantage de liberté, on est moins couvés et ça aide à se responsabiliser sur et en dehors du terrain. Néanmoins, on reste en contact car au fil des ans, on avait noué des relations de forte amitié avec Christian et Christophe (Deylaud). Presque filiales. La page est tournée désormais. Et je pense qu'on a un énorme potentiel, mais attention à la H Cup, qui va nous pomper beaucoup d'énergie. Et à Albi aussi. Connaissez-vous certains joueurs ?Non. Mais quand on perd 6-3 à Brive, ça veut tout dire (il touche ses ongles rongés). Mes ongles ? Oui, je suis assez stressé le jour du match. Et la veille aussi. Certains arrivent à déconner, mais pas moi. Les joueurs et mon entourage savent que ces jours-là, il ne faut pas m'embêter (sourire).
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L'INFO
Lubrano aux Fidji Mais où est passé Laurent Lubrano, le directeur général du SUA ? Selon le club, il croule sous les rendez-vous, d'où son portable désespérément débranché. En fait, Lubrano a pris l'avion pour les Fidji en début de semaine, avec la mission de ramener le trésor agenais, Rupeni Caucaunibuca, accompagné de sa femme Sokoveti, enceinte de huit mois.
Le directeur général serait accompagné dans sa quête australe par l'agent de Rups, Emmanuel Blorville. Les deux hommes devraient aider Caucaunibuca à obtenir le certificat médical lui permettant de prendre l'avion et de quitter un pays lourdement touché par la fièvre typhoïde, maladie virale dont il a souffert fin juillet. Le duo Lubrano-Blorville devra, en outre, convaincre une compagnie aérienne d'accepter l'embarquement de Mme Caucaunibuca, puisqu'à partir de sept mois de grossesse, l'accord d'un médecin ne suffit pas.
Sujet: Interwiew de F. Gelez à Sud Ouest 
Sam 9 Sep 2006 - 11:20
