Le meilleur joueur : Fourie Du PreezDifficile de sortir une individualité dans une Coupe du monde qui aura brillé par son sens du collectif, mais la performance générale de Fourie Du Preez le place en postulant sérieux au titre de meilleur joueur. Du haut de ses 25 ans, le demi de mêlée sud-africain a parfaitement rempli sa fonction de maître d'oeuvre pour ses avants, sans jamais oublier de distiller quelques éclairs de génie. Ses percées petit côté rappellent un certain Joost Van der Westhuizen, tandis que son adresse au pied complète la panoplie du numéro 9 moderne, capable de tout, à tout moment.
La révélation : Thierry DusautoirEntré par la fenêtre dans la maison bleue, après la blessure de Vermeulen, le flanker toulousain s'est imposé au plus haut niveau. Infatigable, Dusautoir s'est révélé lors de la victoire contre les All Blacks, au terme d'une prestation défensive de très haut vol. A 25 ans, il a pris une nouvelle dimension, et fait partie des nouveaux leaders du rugby tricolore.
La déception : Daniel CarterPrésenté comme la grande star de l'Ovalie, l'ouvreur néo-zélandais n'a jamais été en mesure de démontrer son talent. A l'image de sa prestation en quart de finale contre les Bleus, Carter a semblé hors de forme, mal remis d'une blessure contractée peu avant le Mondial. Rendez-vous en 2011, chez lui en Nouvelle-Zélande, pour la revanche de l'enfant prodigue des Blacks.
"L'arme fatale" : Jonny WilkinsonQuatre ans après avoir remporté le titre avec XV de la Rose, Sir Jonny est revenu de nulle part pour apporter ce supplément d'âme qui fait la différence au plus haut niveau. La précision de ses coups de pied et son légendaire sang froid ont éliminé l'Australie puis la France, portant à bout de crampons la sélection anglaise jusqu'en finale
La confirmation : l'Afrique du SudParents pauvres de l'hémisphère Sud lors des 4 dernières années, les Springboks ont retrouvé leur rugby au meilleur moment. En variant leur jeu, grâce notamment au travail du coach australien Eddie Jones, les Sud-Africains ont réussi à enrichir leur puissance traditionnelle d'une touche de mouvement avec des jeunes talents comme Habana ou Steyn. Les Springboks remportent leur deuxième titre de champions du monde, s'imposant comme le XV le plus régulier, le seul parmi les favoris à avoir tenu son rang.
La révélation : les FidjiComme leurs compères des Tonga et des Samoa, les rugbymen fidjiens ont apporté un rayon de soleil en produisant un jeu aussi séduisant qu'efficace. La victoire contre le Pays de Galles reste un des meilleurs matchs du Mondial, et la résistance opposée aux Springboks en quart a failli surprendre les futurs vainqueurs de l'épreuve.
Plus généralement, les "petites nations" de l'Ovalie méritent une mention spéciale pour leur enthousiasme et leur envie de jeu. Un grand bravo aux Lelos géorgiens, aux Lobos portugais, aux Ikale Tahi tonguiens...
La déception : la Nouvelle-ZélandeMeilleure équipe du monde depuis 4 ans, les Néo-Zélandais ont encore une fois déçu leurs supporters. Eliminés pour la première fois de l'histoire en quarts de finale par les Bleus, les All Blacks ont connu une phase de poule plus que tranquille, avant le naufrage de Cardiff. Les McCaw, Rokocoko et autres Collins ont désormais 4 ans à attendre pour rêver à nouveau de remporter une compétition qui se déroulera... en Nouvelle-Zélande.
L'équipe type de la Coupe du monde :1. Sheridan (ANG) – 2. Regan (ANG) – 3. De Villiers (FRA)
4. Botha (AFS) – 5. Matfield (AFS)
6. Burger (AFS) – 7. Dusautoir (FRA) - 8. So'oialo (NZ)
9. Du Preez (AFS) – 10. Hernandez (ARG)
11. Habana (AFS) – 12. F. Contepomi (ARG) – 13. Steyn (AFS) – 14. Delasau (FID) - 15. Corleto (ARG)Les entraineursLe meilleur : Brian Ashton
En moins d'un an, le sélectionneur du XV de la Rose a réussi l'impensable : faire d'une Angleterre à la dérive un tenant du titre crédible jusqu'au bout. En focalisant le travail de ses joueurs sur leurs points forts, Ashton a rendu une âme anglaise à son équipe : celle d'une belle mécanique emmenée par un paquet d'avants remarquable d'organisation et de détermination, et saupoudrée de la pincée de froide efficacité de Wilkinson pour faire la différence. L'alchimie d'Ashton a transformé le plomb en or, envoyant le XV de la Rose en finale après avoir sorti l'Australie et la France.
La révélation : Marcelo Loffreda
La formidable Coupe du monde réussie par les Pumas doit beaucoup à son entraîneur. Fin tacticien, Loffreda a parfaitement géré son effectif, s'appuyant sur des relais tels que Pichot ou Roncero pour insuffler le gout de la victoire à ses troupes. Le sélectionneur argentin est l'artisan de l'ombre du succès d'un XV d'Argentine méritant troisième du Mondial.
La déception : Bernard Laporte
Il a été l'image du rugby français pendant près de 8 ans, avec des hauts lors du Tournoi des 6 Nations, et des bas lors des Coupes du monde 2003 et 2007. L'échec du XV de France est forcément celui de son sélectionneur, qui laisse une impression d'improvisation tactique et de gestion humaine approximative. Personnage médiatique, Bernard Laporte quitte (provisoirement ?) le monde du rugby sur une fausse note, pour prendre ses fonctions, lundi, de secrétaire d'Etat à la jeunesse et aux sports.
L'essai de la Coupe du monde : Kosuke Endo (Japon)Hommage au rugby japonais, qui a montré de belles ambitions offensives : un essai de 80 mètres inscrit lors de la lourde défaite contre le Pays de Galles (72-18'), sur une action collective remarquable de "japanese flair" conclue par l'ailier Endo après un festival de passes et de courses croisées.
Le
geste technique : le coup de piedL'Argentin Hernandez a donné le ton dès le match d'ouverture : cette Coupe du monde allait s'écrire au rythme du jeu au pied. En dégagement, à suivre, transversal ou en profondeur, en chandelle ou en drop, toute la panoplie du botteur a été déployé. Les spécialistes en ont usé et parfois abusé, mais l'arme s'est toujours révélée décisive en Coupe du monde. Les Sud-Africains peuvent en témoigner.
La phrase : "Un nul, c'est un peu comme sortir avec sa propre soeur : c'est un résultat dont personne ne veut !", de Ric Suggitt, entraîneur du Canada, le 28 septembre, trois jours après le nul de son équipe face au Japon (12-12).
Le chiffre : 42 millions d'eurosSans compter la finale, le groupe TF1 a engrangé plus de 42 millions d'euros de recettes publicitaires (42 000 460) avec la diffusion en direct de 18 matchs sur la chaîne TF1 dont les deux demi-finales, 27 matches sur la chaîne Eurosport et 16 magazines de la Coupe du Monde, selon des chiffres publiés lundi par Yacast France.
L'organisation : une réussite"C'est la Coupe du monde de tous les records, par le nombre de billets vendus, mais aussi grâce aux audiences des télévisions en France et dans les autres pays du monde, et par le nombre de visiteurs étrangers que l'on évalue à 400 000", a déclaré Claude Atcher. Le directeur du comité d'organisation s'est également félicité de l'ambiance familiale qui a régné autour de la Coupe du monde : "il n'y a pas eu une seule plainte pour violence auprès des services de police". Enfin, Claude Atcher a souligné la réussite de l'organisation. "Notre plus grande satisfaction est que l'on n'a pas entendu parler de l'organisation, alors que par exemple nous avons assuré 80 000 nuitées pour les équipes, affrété 80 TGV et 30 avions pour assurer le transport des joueurs et de leur encadrement", a glissé le directeur du Tournoi.