Pro D2. Agen : « L'équipe est plus soudée que la saison passée »
Interview. Le point avec le directeur sportif du Sporting.
Alain Tingaud et Henry Broncan lors de la victoire (19-16) contre La Rochelle le 15 novembre dernier. Photo DDM/PB J.-M.MÀ Saint-Raphaël, ce week-end, où il « supervisait » le deuxième ligne agenais Julien Hilarion à l'occasion du match France B contre Géorgie A (moins de 18 ans), Henry Broncan est de retour ce matin à Armandie pour l'inspection du centre de formation. Il accompagnera ensuite Marcel Maniaval aux championnats de France de rugby à XIII scolaire à Villeneuve-sur-Lot. Bref, le directeur sportif du Sporting poursuit son travail de fond et attend, avec une certaine impatience, le résultat du match à La Rochelle pour, dit-il, « y voir un peu plus clair ».
La Rochelle était l'un de vos favoris en début de saison…
J'espère que ce ne sera pas le cas mais je pense que la trêve a dû leur faire du bien. Ils y sont arrivés un peu émoussés avec, en février, cette étonnante défaite devant Bordeaux. C'est une équipe qui avait besoin de récupérer. Les trêves sont toujours à double tranchant : des équipes se régénèrent bien, d'autres non ; ce sont les mystères du rugby. Voilà pourquoi le match de samedi sera instructif pour la suite.
Quel regard portez-vous sur le calendrier du SUA ?
Il est moins favorable que celui de La Rochelle. Il y a trois réceptions et trois déplacements. On accueille Lyon qui semble être sur une courbe ascendante. Et puis il y a Paris. Berbizier, gagneur invétéré, ne viendra pas à Agen pour se reposer même si, à ce moment-là, il devrait déjà être en Top 14. Dans tous les cas, il y aura du suspense, c'est ce qui fait le charme de la D2.
Agen a disputé 10 matchs d'affilée avant la trêve. Quel est, pour vous, le plus marquant ?
Il y en a beaucoup mais, quand même, la victoire à Grenoble, devant une équipe grenobloise qui a fait son match, est marquante. On gagne à la dernière seconde de la rencontre, grâce à la solidarité de tout le groupe et à un essai de Guitoune sur une passe de Caucaunibuca. Pour moi, l'essai de Guitoune est symbolique puisqu'il est le plus jeune joueur de l'équipe. J'avais aussi beaucoup aimé la réaction de l'équipe après la pénalité permettant à Grenoble de mener 19-16. De la solidarité, de l'envie, je me souviens encore de Jean Monribot sonnant la révolte. C'était fort. On n'aurait pas été capable de faire la même chose l'an dernier. Il y a, cette saison, un esprit de corps. L'équipe est plus soudée que la saison passée. Elle l'a montré à Grenoble. Enfin, cette victoire nous a permis d'espérer encore plus fort dans la qualification.
Au-delà de l'équipe I, les équipes jeunes ont, elles aussi, un beau printemps en perspective…
Toutes les équipes sont qualifiées (il ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire). C'est extraordinaire. Elles sont presque toutes premières car je pense que les espoirs vont finir seconds. Le faux pas contre Colomiers risque de leur coûter la première place qui va revenir aux voisins béglais. Maintenant, on va sortir des tranchés et des têtes vont tomber en chemin, j'espère le plus tard possible. On ne sera pas champion de France partout. Ce qui me fait aussi plaisir : c'est le nombre de sélectionnés. Nos jeunes sont très sollicités au niveau international. Cela ne leur permet pas de récupérer comme on voudrait mais c'est le lot des riches ; je ne vais pas faire comme Novès qui se plaint quand il a des joueurs en équipe de France.
Le 8 avril, vous avez rendez-vous avec Alain Tingaud…
Avec « Vivi » Salesse aussi. Ce sera un rendez-vous à trois.
« Vivi » Salesse justement nous a récemment confié qu'il avait le sentiment que vous étiez bien à Agen. C'est ce que vous allez dire, ce jour-là, au président Tingaud qui attend votre réponse pour prolonger votre contrat ?
Je n'ai jamais caché que je me sentais bien ici. J'ai peut-être connu des difficultés d'adaptation la saison passée. J'ai toujours été un formateur même si j'ai tout le temps été entraîneur de l'équipe première des clubs où je suis passé. Ma passion a toujours été la formation et, à Agen, il y a des jeunes de qualité. Il y a surtout des éducateurs qui ne sont peut-être pas les meilleurs de France mais certainement les plus généreux. Et la générosité est ce qui, pour moi, compte le plus. C'est pour ça que j'aborde, heureux, ce rendez-vous avec Alain Tingaud.
Propos recueillis par Bertrand Chomeil
Sujet: Interview Henry Broncan (Petit Bleu) 
Mar 31 Mar 2009 - 13:24
