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Sella:«Instaurer de la confiance»
Véritable icône du SU Agen, Philippe Sella a fait ses grands débuts comme Directeur sportif du club lot-et-garonnais. L'ancien trois-quarts centre international (111 sélections) souhaite insuffler de la confiance au groupe après une fin de saison mouvementée.
« Philippe Sella, après seize saisons passées sous le maillot d'Agen (1980-1996), avez-vous l'impression de découvrir un nouveau club ?
Je connais bien Armandie quand même (sourire). En quinze ans, il y a bien sûr une évolution permanente avec une présence quotidienne au stade autour de structures professionnelles. Il faut continuer à améliorer cet environnement pour que le temps passé soit un temps de plaisir. Depuis le mois de janvier où j'avais donné mon accord de principe, je m'étais préparé à ce retour un peu particulier et forcément émouvant. Retrouver d'un peu plus près la pelouse, les vestiaires, ça touche. Mais l'émotion était beaucoup plus forte lors de la rencontre avec les abonnés le 15 mai.
Est-ce que le feeling, le message auprès des joueurs est facile à trouver ?
Même si c'est une autre génération de joueurs, j'ai passé quatre ans comme manager des moins de 20 ans. J'essaye surtout de parler aux hommes avec un contact au quotidien très fort, onze mois sur douze. Il doit y avoir une véritable connivence, compréhension, connexion.
Aviez-vous une appréhension particulière en arrivant lundi ?
Sincèrement, non. L'essentiel est déjà de ne pas donner trop d'informations lors des premiers échanges pour ne pas vouloir tout faire en vingt-quatre heures. Mais il faut en même temps se mettre dans le bain rapidement étant donné les changements dans le staff. Il est important d'instaurer de la confiance et apporter une vision au groupe.
Pensez-vous que la fin de saison a laissé des traces ?
Ça été compliqué mais il y a quand même eu du très bon en début de saison. Mais on avait vu les joueurs pour faire passer quelques entretiens. On souhaitait qu'ils partent en vacances l'esprit clair pour se régénérer. On souhaitait connaître leurs intentions et leurs objectifs. On ne veut pas les prendre en défaut mais aller dans leur sens. Mentalement, les joueurs sont revenus fringuants et heureux d'être là.
«Ne nous marchons pas sur les pieds»
Il n'y a pas une forme de déchirement d'avoir laissé partir Brice Dulin (Castres) et Maxime Machenaud (Racing-Métro) ?
On est toujours déçu. Le premier recrutement est de garder les joueurs. Ils ont voulu découvrir une autre expérience, la H Cup. Je suis très heureux qu'ils jouent avec l'équipe de France en Argentine. Ils ont pris leur décision. Il faut l'accepter. Tout s'est très bien passé. Un jour où l'autre, ils reviendront peut-être à Agen. Je les chambre un petit peu (sourire).
Pensez-vous pouvoir résister à l'appel du terrain ?
Je serai au contact des joueurs mais hors-terrain. Il y a aujourd'hui des entraîneurs (David Darricarrère, Mathieu Blin, Jean-Jacques Crenca, ndlr) en place qui ont plus ou moins d'expérience mais qui connaissent le haut niveau. Il est important qu'il n'y ait pas de confusion. Chacun doit amener son expertise pour sensibiliser au mieux le groupe. Mais je serai proche malgré tout pour voir l'attitude des joueurs, leur capacité. Je serai dans un rôle de superviseur pour ressentir les choses avec l'encadrement. Il y a beaucoup à faire. Ne nous marchons pas sur les pieds. »
Vincent PERE-LAHAILLE