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 La chronique d'Henry Broncan

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Rivière
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Ven 15 Jan 2010 - 23:34

Que de souvenirs et de rencontres!!! thumright
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Ven 29 Jan 2010 - 11:17

La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Rugbyr11
Rugby - Nos Experts - 25/01/2010 - 11:50



La chronique d'Henry Broncan


Comme chaque semaine, retrouvez la chronique d'Henry Broncan, le responsable de la formation au SUA. Aujourd'hui il revient, entre autres, sur la disparition de René Deleplace, qui nous a quittés la semaine dernière.

Avec les futurs éducateurs du Lot-et-Garonne

Un vendredi bien de janvier : du froid, du brouillard et de la neige qui s’en va en boue. Ils sont une vingtaine, resserrés comme un pack de Sud’Afs dans la grande salle du Périgord Agenais, tous en formation pour l’obtention du Brevet Fédéral 1er cycle. A l’invitation du maître à jouer du rugby lot-et-garonnais, Henri Cazaubon, me voilà confronté aux futurs éducateurs des écoles de rugby du 47. Ils sont de Marmande, de Duras, de Pont-du-Casse, de Port-ste-Marie, de Colayrac…motivés pour aller passer mercredi et samedi après-midi auprès d’enfants qui ne sont pas encore les leurs mais qui vont, forcément le devenir.

Avec Henri Cazaubon, au-delà de nos prénoms, le sien plus royaliste, le mien, bien américain, nous avons, passion du rugby oblige, tissé des liens que renforcent un engouement commun pour l’Histoire et un penchant vers la même pente politique. De plus, comme personne ne connaît mieux que lui les heures lumineuses accompagnées de quelques zones d’ombre du SUA depuis sa création en 1908 et, comme je raffole des anecdotes qu’il veut bien, de temps en temps, me dispenser, je ne peux résister au plaisir de citer aujourd’hui, deux d’entre elles, en souhaitant qu’elles ne provoquent pas l’ire de mon "camarade" qui déteste que l’on parle de lui –surtout, évitez d’aborder le drop légendaire (je pèse le mot) de 1976 contre l’AS Béziers autorisant la prolongation et au-delà un Brennus supplémentaire.

Henri porte une admiration sans borne au père du "jeu à l’Agenaise", Charles Calbet, l’ancien instituteur de St-Jean de Thurac, une institution dans notre cité. Au printemps 39, malgré le bruit des bottes qui s’amplifie, le SU Agen dispute une demi-finale du Championnat de France, au Parc des Princes, et mène 6-0. C’est alors que, peu avant la mi-temps, le Catalan Noël Brazes, frappe un drop monumental : 50 mètres, ballon de cuir, crampons d’époque et…arbitre sur la ligne médiane et en …plein doute ! Bon ? Trop court ? Le trois quart centre agenais va tirer d’affaire l’indécis, suppléant la vidéo chère à nos Pros : "Le drop y est, Monsieur l’arbitre…" Ce jour-là, les prolongations furent fatales au SUA mais Charles y gagna le surnom de "Connétable" ; en 1945, les fées d’Ovalie n’oublièrent pas de le récompenser de son fair-play, en lui attribuant, le 7 avril 1945, le deuxième Bouclier de la "maison bleue". Auprès de lui, Ferrasse, Basquet, Mathieu, etc…Si vous connaissez et si vous rencontrez Thierry Henry et Raymond Domenech, contez leur donc cette histoire.

René Deleplace nous a quittés la semaine dernière et je comprends toute la peine de ses nombreux inconditionnels, Pierre Villepreux, son "fils" en tête. Il a profondément marqué toute une génération de professeurs d’EPS, provoquant, autour des années 80, quelques turbulences entre sa méthode "révolutionnaire" privilégiant le mouvement général et les tenants de la Formation Fédérale de l’époque, insistant plutôt sur l’importance des phases "statiques". D’un côté aussi, l’intelligence "situationnelle" et de l’autre des lancements de jeu bien définis ; le débat existe encore ! Nous autres Gersois, marqués sans doute par les mêlées de Mathalin, les touches de Le Droff, les pieds de Monsarrat et de Poudessan et surtout la "pensée unique" de Jacques Fouroux, n’avons nous pas toujours apprécié la richesse de l’enseignement de l’auteur du "Rugby de mouvement, Rugby total". Je me souviens d’un stage à Matemale où le savoir, la facilité d’expression et l’humilité de cet homme m’avaient impressionné. En mai dernier, ayant eu l’honneur d’être invité par l’Ecole Centrale, à Paris, avec Pierre Villepreux et Pierre Berbizier je l’avais retrouvé, toujours aussi lucide, et toujours aussi passionné par l’évolution stratégique et technique du rugby professionnel.

J’en reviens aux anecdotes de mon historien régional : 1979, le principal ouvrage de René Deleplace vient de paraître et de nombreux adeptes se dévoilent. Parmi eux, notre Henri, son ami Guy Délléa et quelques autres – sans doute, parmi eux, le jeune 3ème ligne du SUA, Christian Lanta, bientôt professeur d’E.P.S –. Le groupe décide de convier leur inspirateur pour un stage d’une semaine sur Armandie. On mobilise non seulement les éducateurs du club et de l’Agglo mais aussi tous les enseignants es Sports de la région. Au petit matin du jour d’ouverture, l’oukase tombe, brutal, insurmontable : interdiction fédérale doublée d’une interdiction de la Direction du club; un communiste porteur d’un savoir hérétique en rugby ne pouvait venir dispenser son savoir dans un haut fief de la Maison FFR. Avec le temps, on peut en sourire mais que les détracteurs du rugby professionnel se souviennent qu’au temps de l’Amateurisme, tout ne sentait pas forcément la Rose.

A propos de l’histoire du Sporting, bon coup de règle sur les doigts par Jean-Louis, le vététiste de La Clape : René Bénésis n’a pas été champion de France, sur le terrain, avec le Racing Club Narbonnais mais en 76…avec le SUA !

Ce soir, l’Equipe TV poursuit son reportage sur Naffaroa. Le match a lieu sur le terrain de Saint-Etienne de Baïgorry que j’adore avec ses arbres, spectateurs inamovibles côtoyant la main courante. D’ailleurs j’adore tout – sauf peut-être les maillots et les shorts – chez ces Basques : leur accent d’abord, leurs chants, leurs larmes, leur engagement sur et en dehors du terrain, le chapeau d’un de leurs coaches et surtout la philosophie de son complice Xabi Etcheverry dont les mots sonnent si juste. Le problème c’est qu’ils sont confrontés cette fois, au Lombez Samatan Club de Patrick Miquel et de Bertrand Molé, maillots blancs mais cœurs toujours aussi rouges. Diable que les "petits rouges" de la Save jouent bien, bien mieux que lorsque je les entraînais ! Au hasard des images, je reconnais quelques anciens élèves : Jérôme Suderie et sa botte précise – en plus, il plaque maintenant ! – le bouillant Christophe Lafforgue, l’autre Christophe… Saint-Lary, frère de Stéphane et papa du pack, Mathieu Roumiguié et Renaud Péres, issus comme beaucoup d’autres de la classe-Promo chère à Claude Bélard, mon petit Idrac devenu si grand mais qui me fait un bel en-avant, etc…Dans les dernières minutes, Naffaroa assiège le L.S.C mais les enfants de Daubriac restent solides et gardent la victoire et la tête de la poule. J’ai de la peine pour Xabi et les siens si valeureux mais la victoire des anciens miens me réjouit.

Egaré par les deux récits de "Nouste Henric" et par les images de la victoire du L.S.C, j’en perds le fil de mes éducateurs en formation mais j’y reviendrai la prochaine fois. En attendant, jeudi soir, je conduis ma voisine au cinéma pour voir "Invictus". Le film dure deux heures, rien que du bonheur puisque la plus belle fille d’Agen sera à mes côtés. Ne vous étonnez pas si, à la sortie, je me prends pour Mandela !

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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mar 16 Fév 2010 - 23:57

La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Rugbyr23
Rugby - Nos Experts - 13/02/2010 - 10:32


La chronique d'Henry Broncan


Comme chaque semaine, retrouvez la chronique d'Henry Broncan, le responsable de la formation au SUA. Cette semaine il revient entre autre sur la victoire de Toulouse face à Albi ainsi que sur le film Invictus qu'il a vu pour la deuxième fois, et enfin sur la première journée du Tournoi des 6 Nations

Jeudi 28 janvier

Je croyais bien qu’avec l’évolution du rugby Pro, nous ne verrions plus jamais un tel don de soi : dans la boue et la nuit du Stadium Municipal d’Albi, le Stade toulousain bafouille son rugby contre les partenaires de Vincent Clément qui, pendant vingt minutes, croient l’exploit possible…et puis Yannick Jauzion lance son quintal dans la ligne jaune et noire, la traverse comme à toucher, arrive, seul, sous les poteaux, ralentit sa course et offre précautionneusement…le ballon d’essai à son seconde ligne Patricio Albacete, le seul ayant suivi la course du trois quarts centre international ! Nul n’a besoin qu’on rappelle les qualités morales de ce joueur formé à Graulhet ; un de mes amis, le lendemain, lors de notre rendez-vous cycliste, n’hésitera pas à lancer tout haut : "Normal, il est né à Réalmont… à quelques kilomètres de chez Jaurès !" J’espère que les commentateurs de Canal + n’oublieront pas de placer ce geste en tête du Top 10 des plus beaux essais de l’année !

Samedi 30 janvier

Auch vient finir janvier sur Armandie. Vers 10 heures, sur la gadoue de l’annexe 1, l’équipe du dimanche matin commandée par l’éternel Elie, entouré par les copains de toujours, Philippe le toréador de Vic-Fezensac, Eric, des courses de jouvenceau, Jacques l’esquiveur qui évite de cadrer et de déborder, Yves, le psychologue aux percées plus folles que les idées, Gilles, des ailes à chaque crampon, Jief, des redoublements dans le commentaire…et les autres m’ont fait l’honneur de participer au toucher contre les partenaires du SUA. Malgré leurs superbes maillots rayés de bleu et blanc, les élèves de Gilles Lafitte ne pèsent guère devant la fougue gersoise. Beaucoup de plaisir : l’Armagnac conserve mieux que le pruneau !

En soirée, le FCAG, handicapé par quelques blessures et mises au repos, inquiète longuement les coéquipiers de Badenhorst. A l’heure de jeu, les visiteurs mènent même 6 à 5 avant que les bottes enfin utilisées de Romain puis de François ne fassent l’écart. A l’approche de la sirène, un groupé pénétrant du meilleur aloi creuse un score trop conséquent au vu de la générosité auscitaine.

Beaucoup de plaisir en revoyant des supporters d’un autre temps. Elle a regardé le match depuis la lucarne arrière du car des supporters que Monique – le meilleur chauffeur de France (après Paul) – avait judicieusement rangé le long des vestiaires, lui permettant d’assister, sans avoir froid, à l’ensemble de la rencontre. Depuis, une victoire de la survie, au printemps 2000, sur Lesdiguières en colère, parce qu’Elle faisait partie des 4 supporters qui avaient cru en nous jusqu’en Isère, j’ai lié une grande amitié avec cette petite dame brune, si fidèle supportrice du FCAG. C’est avec une grande émotion que je suis allé l’embrasser. L’éternel sourire, les fossettes coquines, un long châle rouge sur la tête.

Dimanche 31 janvier

Armandie en fête et la tribune Ferrasse arrosée de soleil ; les Espoirs du quatuor Jeannot, François, Mathieu et Loulou étouffent par leur rythme, le Stade toulousain des D’Aram, Boukerou, Ledevedec, Bezy, Thuery, Doussaint, Lamera, Ahotaeloa. Mêlée solide, touche efficace, lancements de jeu variés, défense incontournable : tout y passe. Impossible de citer un nom dans le groupe des 22 copains car tous ont joué à l’unisson. N’oublions pas l’arbitre, M.Philippe Bonhoure, vif, tolérant, pédagogue, taille et jambes comme à la grande époque de l’A.S.B. Un pur régal pour les supporters fidèles du SUA, récompensé de leur assiduité.

Mardi 2 février

Soirée "Les Spécialistes" avec Guy Novès pour invité d’honneur. Le manager du Stade toulousain est incontestablement le meilleur de tous les coachs de l’Hexagone : ses titres et sa longévité prouvent sa compétence. Dans son œuvre, il ne faut pas oublier – il en a parlé avec une fierté bien légitime – sa longue implication auprès des jeunes rugbymen du collège de Pibrac à l’époque où Guy pouvait concilier son métier de professeur d’éducation physique et sa fonction dans le grand club de la Ville Rose. J’ai donc une sincère admiration pour lui, même si ses attaques pourtant souvent justifiées, contre les gestions des différentes équipes de France, m’agacent parfois. Pourtant, ce soir, alors que, justement, ses volées de bois vert paraissent bien tempérées, je n’ai pas apprécié le ton péjoratif exprimé contre l’entraîneur de l’équipe de France dont il avait claqué la porte alors qu’il était encore joueur : "un charcutier" !… Jacques Fouroux aurait immédiatement répliqué : "Il n’y a pas de sot métier !" Dans le ton ironique, j’ai cru reconnaître la suffisance de beaucoup de professeurs d’E.P.S – ils sont pour beaucoup (Deleplace, Bru, Villepreux, Conquet…) dans l’évolution du rugby – à l’égard des entraîneurs extérieurs à cette si noble profession. On peut quand même être un bon coach sans être issu d’un STAPS ou d’un CREPS ! Le vigneron de Courrensan, coach de l’Usap championne de France, consacré comme le meilleur de tous, en 2009, en est une preuve éclatante. Deuxième déception lorsqu’il fut question de la passe de Jauzion à Albacete, passe évoquée ci-dessus. D’après ce que j’ai compris, Guy Novès n’a pas eu le temps de tirer les oreilles de son joueur car ce dernier avait rejoint le lendemain les rangs des Bleus mais, au retour, le sujet devrait être évoqué, en tête-à-tête, et ce ne serait pas pour louanger le geste de générosité accompli par le trois-quarts centre !

Mercredi 3 février

La générosité ! "Invictus" revu pour un deuxième tour, au cinéma Le Plazza de Marmande ; salle pleine et même si ma voisine a refusé de m’accompagner cette fois-ci, je vais apprécier encore plus le film de Clint Eastwood. Si j’étais encore professeur d’histoire et…entraîneur de rugby, mes élèves et mes joueurs seraient dans l’obligation d’assister à une des représentations. Extraordinaire Mandela –Freeman impérial – et extraordinaire rugby qui auront permis à deux peuples aux si nombreux extrémistes de se rapprocher en évitant les terribles bains de sang qui ont affecté la majorité des pays sur les chemins de la décolonisation. Un ami gersois, ovalophile bien que Picard, ancien du Ciné 32 et gérant de la salle, m’avait convié pour un débat public en compagnie de Pascal Fauthoux, professeur d’E.P.S et entraîneur de l’U.R.M.C ainsi que Henri Cazaubon qu’on ne présente plus. Ce pic d’euphorie collective qu’a connue l’Afrique du Sud, le 24 juin 1995, n’a logiquement pas duré : les hommes ne peuvent vivre éternellement sur les sommets ; il faut bien retrouver crocs en jambe, bassesses, querelles et même la haine. En évoquant notre "arc-en-ciel" à nous, la fête en black-blanc-beur de notre titre mondial de 1998, Henri Cazaubon n’a pas oublié de rappeler la présence – 4 ans plus tard – au second tour des élections présidentielles, du représentant de la xénophobie.

Jeudi 4 février

Retrouvailles avec un ex- de la vallée de la Save devenu enseignant garonnais, défenseur inconditionnel de la langue occitane –quel mérite dans cette France qui s’enlise dans l’anglicisme ! – Roger Gaston qui m’offre son petit recueil "500 proverbes du Marmandais et de toute la Gascogne" éditions Lacour, février 2009. Au hasard, relevons "Bòi verd, hemna joens et pan caud son la ruina de l’ostau" : "Bois vert, femme jeune et pain chaud sont la ruine de la maison". "La rivera, lo cloquèr, lo castèth, maishants vesins", "la rivière, le clocher, le château, mauvais voisins". "Quan de crum se caprera Sòs, Mézin se va trempa los òs". "Quand le brouillard couvre Sos, Mézin va se tremper les os". Enfin : "Lo maridatge : on s’aima un jorn, boca a boca ; un mes, nas a nas ; un an, bras a bras". Et après : "cops de punhs e cops de pès". Je laisse les misogynes traduire !

Vendredi 5 février

A l’invitation de Jean-Claude Massart, un éducateur que j’avais connu et apprécié au Football Club Auscitain, me voilà dans le bourbier du terrain d’entraînement de Mirande, près des vestiaires qui me sont chers car c’est là que j’ai eu mes premières expériences d’entraîneur de juniors – 1964 – puis de seniors – 1972 - Ils sont une petite vingtaine de Balandrade à s’efforcer de capter une olive qui leur file démoniaquement entre les mains : des gascons de Pouylebon, l’Isle de Noë, Coubersan et même un de Miramont d’Astarac…des villages qui servaient d’étapes dans les Tours de France de nos courses de vélos d’antan…trois boucliers, quatre ballons bien usés et donc bien glissants. Je regrette de ne pas avoir emmené quelques-uns des entraîneurs du SUA qui se plaignent souvent de leurs conditions de travail, il est vrai pas toujours idéales sur les annexes 2 et 3 ou bien sur Pistre. Vivement le terrain synthétique promis par la Municipalité avec le soutien de la FFR et du Comité Périgord-Agenais. En attendant, ce soir, je pense à tous les milliers d’éducateurs, pour la plupart entièrement bénévoles, qui, sur des terrains semblables, s’efforcent de faire progresser leurs ouailles, bravant l’hiver, le froid, le vent, la pluie, la boue. Au bout d’une heure et demie de barbotements et après le mince filet d’une des quatre douches, nous voilà regroupés dans la Maison du Rugby, à la sortie de la ville. Les vieilles photos de l’USAM ont disparu, remplacées par celles de l’E.A.B, entente oblige, mais la récompense de la soirée est là grâce au talent d’un trio de cuisinières, sur le fourneau chaque vendredi soir, pour le grand bonheur d’une quarantaine de palais. Un bon moment de convivialité entre cadets, juniors, éducateurs, et dirigeants respectifs et pour terminer en beauté, les meilleures crêpes du monde…gersoises, bien sûr !

Samedi 6 février

Premiers pas à XV pour les minimes du SUA et ce, sur le terrain d’honneur d’Armandie. A partir du 1er trimestre 2010, la FFR, à l’instigation de ses instances de la formation, a décidé, après une bonne dizaine d’années de jeu à effectif réduit, de relancer le rugby à quinze chez les moins de quinze ans. On sait que les Néo-Zélandais sont restés toujours fidèles à cette formule même chez les moins de treize ans. Pendant le mois de janvier, des tests plus ou moins subtils ont décidé de la participation au sein du pack d’avants d’un certain nombre de gamins. Cette précaution ne semble pas inutile même si la poussée en mêlée reste limitée au gain de balle et si le lifting n’est pas autorisé en touche. Les rencontres sont arbitrées par deux jeunes appartenant à l’équipe qui ne joue pas. Déjà difficile de diriger à 12, encore plus dur maintenant. Heureusement un arbitre officiel, pour l’occasion Mathieu Tovo du Périgord-Agenais, les tutorise. Sur la pelouse l’Aviron bayonnais, le Biarritz olympique et notre SUA. Des matchs très intéressants démontrant la qualité du travail effectué dans les différents clubs. Le SUA l’emporte et j’en suis heureux même si l’on m’affirme que le résultat n’a aucune importance…Comme si les gamins jouaient au rugby sans éprouver le besoin de gagner !

Sur les terrains annexes, bien habitués à la boue par les entraînements de la semaine, Reichel et Crabos s’appuyant sur leurs "gros", s’imposent contre des Dacquois peu à l’aise sur des terrains non sablonneux et pourtant la cité d’Albaladejo est bien la reine des bains de…boue !

A Grenoble, le SUA obtient le nul. C’est un bon résultat chez un prétendant à la montée. Christian Lanta annonce justement que le verre est à moitié plein. Le 14 février, mise à jour du calendrier avec la venue de Dax : le plaisir de revoir Anthony Lagardère, l’ancien artilleur du FCAG, formé à Argelès-Gazost.

Dimanche 7 février

J’apprends ce matin la nouvelle de la mort de Claude Peyrègne. Nous étions juniors ensemble, au Football Club Auscitain pendant la saison 1961-62. Il était alors un élève brillant de l’Ecole Normale d’Auch. Par la suite, il fit carrière dans l’entraînement à la tête du FCA, du Stado, de Lannemezan, de Fleurance, de Condom…C’était un remarquable éducateur et depuis 2007, il m’avait succédé à la tête de la commission technique du Comité Armagnac-Bigorre. Pour lui aussi, il s’est agi de la "longue maladie".

A peine le dernier coup de sifflet d’Oyonnax-LOU a t-il retenti qu’un journaliste du "Progrès de Lyon" m’appelle pour m’annoncer que l’USO vient d’égaler le record d’invincibilité à domicile du FCAG : 29 matchs sans défaite au Moulias entre 2002 et 2004. Cette série fut interrompue à la sirène du premier match de TOP 16 lors de la réception de Narbonne : un plaquage anticipé idiot d’un trois-quarts centre fut sanctionné logiquement par M. Didier Mené et la botte de Rosalen fit le reste…à notre grand dam. Si une équipe mérite bien de battre ce record c’est bien Oyonnax car dans cette ville, il y a une osmose totale entre les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants et les…supporters. Même si, parmi les premiers, beaucoup viennent d’horizons plus ou moins lointains, on sent que tous épousent rapidement l’identité de la cité : la rigueur du climat, l’activité laborieuse de ses habitants, la rusticité de Charles-Mathon, le souvenir de Romans-Petit peut-être… Petite objection car un Gersois ne lâche jamais : nous comptions 29 victoires consécutives alors que je crois bien que nos amis de l’Ain ont un match nul (contre Lyon ? ) parmi leurs succès ; nous restons donc les recordmen du nombre de victoires !

Nos coqs s’imposent à Murrayfield : mêlée et touche souveraines. A partir de là, il semble bien qu’on pouvait faire beaucoup mieux mais peut-être a t-on pensé au rendez-vous irlandais : GESTION ! ! !

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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Jeu 25 Fév 2010 - 1:12

Rugby - Nos Experts - 19/02/2010 - 15:35

La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Rugbyr24


La chronique d'Henry Broncan


Comme chaque semaine, retrouvez la chronique d'Henry Broncan, le responsable de la formation au SUA. Cette semaine il revient sur le match en retard Agen/Dax ainsi que sur la victoire de la France sur l'Irlande.

Jeudi 11 février

Avant la Révolution, c’était une abbaye bénédictine et Napoléon la transforma en Maison Centrale; un temps prison pour hommes et femmes, à partir de 1821 et ce, jusqu’à nos jours, elle ne fut plus dévolue qu’aux premiers. Son statut évolua : d’abord Maison Centrale puis colonie correctionnelle puis maison d’éducation surveillée puis quartier correctionnel, centrale de force pour adultes considérés comme dangereux sous le régime de Vichy… et pour les collaborateurs à la Libération; de nouveau maison centrale jusqu’en 1875 pour en arriver à l’appellation actuelle de Centre de Détention. Actuellement, 300 détenus occupent les lieux, on en comptait 1200 en 1943.

Le long des hauts murs, des fouilles archéologiques mettent à jour les vestiges de l’antique Exercisum, site gallo-romain du 1er siècle. On me raconte que des prisonniers, le samedi matin, sont employés pour aider les chercheurs. Au Nord, la ville nouvelle, une bastide du XIIIème siècle, encore une des nombreuses "filles" du prolifique Alphonse de Poitiers. C’est ici la véritable capitale du pruneau, titre revendiqué légitimement et donc l’usurpation par la ville de la Préfecture fait grincer les dents locales.

Cette prison ressemble aux vieux clichés : des murs épais et élevés (7 mètres) et des portes et des portes que d’énormes clés entrouvrent ; des grilles et des miradors. A l’intérieur, des ateliers où les détenus travaillent le bois ou l’électronique, un jardin central sans doute l’ancien cloître de l’abbaye. Nous sommes venus à deux pour une séance de rugby. Mon camarade vient chaque semaine et connaît tout son monde. Grâce à son intervention, j’ai le privilège d’être conduit par les responsable des sports dans la cour du Mur des Fusillés : 12 plaques rappelant l’exécution de 12 prisonniers sur l’ordre de Darnand, le 23 février 1944. Dans ces lieux qui avaient regroupé d’abord des détenus de la zone occupée puis, à partir d’octobre 43, beaucoup de prisonniers de la zone Sud, une première mutinerie, sans doute avec la complicité de quelques gardiens, éclata en décembre 43; le 4 janvier 44, 54 détenus, profitant encore de la mansuétude de certains de leurs geôliers, parvinrent à s’enfuir. Leurs compagnons, de plus en plus inquiets pour leur avenir, décidèrent de provoquer une grande révolte, le 19 février 44. Les mutins prirent en otage la direction de l’établissement ainsi que quelques gardiens. Pour parvenir à réprimer le mouvement, un détachement allemand venu d’Agen dût prêter main forte au Groupe Mobile de Réserve et aux miliciens, incapables de rétablir l’ordre. La promesse qu’il n’y aurait pas de représailles, promesse faite par le responsable de l’établissement, Joseph Schivo, mit fin à l’insurrection.

Joseph Darnand, le tristement célèbre secrétaire général du Maintien de l’ordre, venu en personne dans le Lot-et-Garonne, ne tint pas compte de l’engagement pris par celui qu’il avait placé en janvier 44 à la tête de la prison pour y rétablir l’ordre. Après des interrogatoires particulièrement musclés, 14 détenus seront considérés comme les responsables de la révolte, 12 d’entre eux condamnés à mort et exécutés le jour même du "jugement". Jacques Brissaud dans Crimes de guerre en Agenais Librairie Quesseveur Agen 1997 et J.P Kolscielniak, plus brièvement dans Collaboration et épuration Editions d’Albret juin 2003, relatent l’événement. J’aimerais bien connaître davantage l’aventure de chacun de ces 12 hommes et en particulier comment ils se sont retrouvés en ce lieu. Leurs compagnons – 1200 ! – seront livrés aux Allemands et déportés en Allemagne en compagnie des "raflés" de Lacapelle-Biron. 300 vont mourir à Dachau.

Ils sont douze à participer à la séance hebdomadaire de rugby. D’autres se sont installés dans la salle de musculation bien équipée, une dizaine s’exercent au badminton dans un gymnase ultramoderne ; ils sont 3 à marcher pendant près de deux heures autour du terrain de sport, tantôt groupés, tantôt solitaires, sans la moindre interruption. Chez les rugbyphiles, quelques absences : un puni, un qui ale "blues", deux qui n’ont pas envie aujourd’hui. Deux équipes de 6, des chasubles, des plots, presqu’autant de ballons que de participants. Le moniteur de sports n’hésite pas à participer activement au milieu des détenus. Devant débuter la séance et craignant de provoquer des frictions, je me contente d’exercices de passes et de jeux proches du toucher… Une demie heure plus tard, requête polie de l’un des intéressés : "On pourrait pas jouer à plaquer un peu ?" et mon collègue de prendre le sifflet et la suite; dans un rectangle de 20 m sur 10 m, il dirige une séance de 2 x 20’ de rentre-dedans à intensité maximale : pas un mauvais geste, pas un accrochage, pas une réflexion, pas un instant de trêve. Ici le décompte de points n’a aucune importance : on veut se défouler et tant pis pour les risques de blessures éventuelles. Debriefing sympathique : quelques-uns ont défendu dans le passé les couleurs de clubs de Gironde, de Dordogne et bien sûr de Lot-et-Garonne. D’autres ont découvert le rugby en prison et y ont pris goût. Beaucoup de questions sur les joueurs du SUA : "Ne pourrait-on pas en faire venir quelques-uns ?" Le long du grand mur qui fait face à la bibliothèque, une main a gravé sur la pierre un SUA aux lettres énormes.

De retour auprès de ma voisine, je découvre l’ouvrage A ceux qui se croient libres Octobre 2009, L’insomniaque. La vie d’un "prisonnier social", Thierry Chatbi, 25 ans passés derrière les barreaux. Des lettres et des témoignages recueillis par Nadia Menenger. L’histoire d’une révolte continuelle terminée par le suicide de cet insoumis en 2006.

Vendredi 12 février

Sur le terrain de la Chevalière si cher au docteur Lucien Mias, grâce aux efforts des employés municipaux, des dirigeants et des bénévoles du S.C.Mazamet, les Coqs de moins de 20 ans peuvent affronter malgré la neige de la nuit précédente, leurs homologues irlandais. C’est la fête pour le Rugby Club Toulonnais et le SUA qui présentent chacun 4 des leurs dans l’équipe nationale. De notre côté, il s’agit du trois-quart centre Mathieu Lamoulie formé au club de Casteljaloux, club maintenant rattaché à Marmande, du demi de mêlée Alexi Bales, premiers pas derrière l’ovale à l’US Fumel-Libos, du troisième ligne Antoine Erbani, fils d’une des gloires agenaises et donc formé au SUA tout comme le 4ème mousquetaire, l’arrière Brice Dulin, déjà bien connu des rugbyphiles puisqu’à 19 ans, il est devenu titulaire à part entière de l’équipe première. Match âpre bien dans la tradition des oppositions franco-irlandaises. Seul éclair dans ce match cadenassé, l’essai de notre Cadet de Gascogne libéré par une longue passe de l’ailier Lagain, acutellement à l’Aviron Bayonnais, mais pur produit de l’U.S Tyrosse comme beaucoup d’autres. C’est avec plaisir que j’ai retrouvé parmi les Bleus mon ancien élève du Collège Carnot, Benjamin Geledan ancien 3ème ligne devenu pilier gauche et dont Benoît Bourrust m’a raconté toute l’implication dans l’entraînement ce dont je n’ai jamais douté ; il est bien dans la lignée d’un père qui n’était pas le plus tendre des avants du Plateau.

Samedi 13 février

La fête au Stade de France. Derrière une mêlée souveraine – ce Thomas Domingo n’arrête pas de surprendre mais le tandem Papé-Nallet doit faire le délice d’une première ligne ! avec deux centres capables de prendre efficacement le milieu du terrain, les Bleus si pâles contre des Ecossais certainement moins faibles qu’on ne l’a cru – voir l’opposition au Millénium - ont régalé le monde du Rugby pourtant si critique le dimanche précédent. Avant de se lancer dans les cocoricos dithyrambiques, coq échaudé craignant le poireau chaud, nous attendrons le match contre les Gallois pour pavoiser.

Dimanche 14 février

Bise glaciale sur Armandie mais 8600 spectateurs quand même pour assister au SUA-Dax. Pierre Lacroix a réuni les anciens de la finale gagnée contre Béziers en 1962 : de beaux jeunes hommes incroyablement bien conservés à l’image de leur numéro 8, Franco Zani, même taille d’athlète, même chevelure brune !

Sur le terrain, le froid rend les mains malhabiles et les visiteurs ne veulent pas lâcher le pruneau ; connaissant très bien la hargne du nouveau pilier géorgien des Landais, George Kutarshvili, en découvrant sa présence sur le pré et connaissant sa virulence, j’annonce à mon voisin : "Pour lui, je prédis le jaune". C’est la sanction dont il écope à la 20’ mais le pire arrive à la 45’ quand il hérite du rouge à la suite d’une chamaillerie. C’est pourtant un garçon très sympathique mais sur le terrain, cet ancien haltérophile et lutteur est encore incapable de se maîtriser. J’ai même cru qu’il descendait dans les tribunes faire un sort à ceux qui le sifflaient. La fraîcheur du temps émoustille sans doute mon cerveau car à la sirène de la 1ère mi-temps, sur la touche aux 30 mètres agenais, j’annonce toujours à mon voisin : "Drop de Lagardère" et le montagnard d’Arrens d’égaliser d’un coup de pied magnifique, un de ces coups de botte qui faisait chanter le Moulias.

A l’heure de jeu, Sylvain Dupuy nous gratifie d’un exploit personnel exceptionnel : il glisse entre les soixante doigts de six dacquois et nous délivre de notre anxiété. Nous avons eu droit pendant 74 minutes à un face à face majuscule entre Mathieu Lièvremont et Jean Monribot. Il me tarde de retrouver la vidéo pour me repasser leur duel.

Lundi 15 février

J’apprends que la qualité des crêpes vendéennes de ma voisine et le nec plus ultra des gersoises du cuisinier du LSC provoquent l’ire d’une cuisinière des bords de Garonne qui estime que les meilleures de toutes sont agenaises. Dans ce pays, ils se croient vraiment sur le toit du monde !

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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Jeu 25 Fév 2010 - 9:02

"Dans ce pays, ils se croient vraiment sur le toit du monde"

Sacré Henri ! Laughing
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Jeu 25 Fév 2010 - 14:52

On le paye combien Riton pour faire des chroniques dans Rugbyrama?
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Jeu 25 Fév 2010 - 18:50

TATALANE a écrit:
On le paye combien Riton pour faire des chroniques dans Rugbyrama?

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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Jeu 25 Fév 2010 - 21:19

Citation :
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C'est un grand amateur de barbecue alors Mr.Red
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 3 Mar 2010 - 16:16

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Rugby - Nos Experts - 03/03/2010 - 11:22
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Rendez-vous avec les Fidèles !


Comme chaque semaine, retrouvez la chronique d'Henry Broncan, le responsable de la formation au SUA. Cette fois, ses pérégrinations nous mènent à Aiguillon, à Saint-Sylvestre, à Biarritz, à Lourdes ou encore à Bon-Encontre... toujours dans la bonne humeur !

"Il y a dans la fidélité, de la paresse, de la peur, du calcul, du pacifisme, de la fatigue, et quelquefois de la FIDELITE" E. Rey, De l’Amour, Grasset.

Mercredi 17 février

Toujours la pluie sur le Lot-et-Garonne et l’humidité sur le terrain d’Aiguillon. A deux reprises dans son histoire, le SCA a connu les joies de l’accession en Fédérale 3 mais chaque montée s’est accompagnée d’une cascade de descentes peut-être parce que la grenouille s’était voulue plus grosse que le bœuf. Actuellement, les Sang et Or souffrotent en 1ère série mais l’essentiel n’est pas là : l’essentiel, c’est qu’il y ait toujours du rugby au pied du Pech de Berre, à l’ombre du Château des Ducs et au majestueux confluent du Lot et de la Garonne. Dur de se battre pour l’ovale quand l’enfant du pays, Marouane Chamack pousse si bien le rond dans les rangs des Girondins. Pourtant, ils sont, ce soir, une bonne trentaine à nous écouter, les deux Henri(y) – l’un plus mouvement général et…agenais, l’autre, plus petit périmètre et…gersois – pendant une longue séance, sous ce crachin de Bretagne qui rend la passe difficile. Nous sommes venus à la demande de Jean-Pierre, troisième ligne sollicité chaque été par les cigales voisines mais resté fidèle au club qui a guidé ses premiers pas rugbystiques. Il est aidé par Jean-Louis Leterre, l’ex-arrière du Boucau des années 70, l’un des deux fils d’un des meilleurs coachs de France, Pierre Leterre, une des chevilles ouvrières de la splendeur tulliste quand le SCT combattait à armes égales avec le CAB. L’ancien – pas loin de 80 ans – est toujours membre du Comité Départemental 47 et garde un œil avisé sur l’évolution de notre sport.

J.P nous confie que, dimanche prochain, lors de la venue des banlieusards agenais, les Cassipontains, il compte bien faire opérer, ensemble, sous le maillot aux couleurs catalanes, un père et ses deux enfants. L’espérance de jeu d’un rugbyman permet, de plus en plus souvent, au niveau des séries régionales, de placer, côte à côte sur le terrain, un papa et son fils ; c’est beaucoup plus rare quand il s’agit d’un duo de rejetons ! Alain, 47 ans, employé de mairie, responsable des Espaces Verts de la ville – allez donc visiter son parc fleuri – est à la fois, joueur de la Réserve après avoir longtemps occupé un poste de seconde ligne au niveau de l’équipe fanion, et également, éducateur de l’école de rugby et ce, depuis 1984. D’ailleurs, coach Jean-Pierre a débuté sous ses conseils avisés et avoue qu’il doit à son mentor la passion de l’ovale. Le fils aîné, futur ingénieur, poursuit ses études dans une grande école de Grenoble et pratique au sein de l’université. Les vacances de février l’ont ramené à la maison familiale et au stade Louis Jamet, la première jouxtant le second. C’est un bon trois-quarts centre mais son éloignement ne lui permet pas d’évoluer régulièrement dans les lignes arrière aiguillonnaises. On n’a pas les moyens de payer l’avion hebdomadaire ! L’autre fils, le petit dernier, mesure 1,97 m, pèse 106 kilos, ne manque, bien sûr, pas de puissance mais fait preuve également de beaucoup d’adresse. Vous comprendrez qu’un potentiel pareil ne peut échapper aux yeux des sergents recruteurs du SUA et j’ai fait, lors des deux derniers printemps, le siège de ce jeune géant…en vain ! On est bien à Aiguillon et on a aucune envie de quitter le cocon familial. Dimanche, ils seront tous les trois sur le pré et tant pis pour Pont du Casse !

Vendredi 19 février

De la boue jusqu’aux mollets et quatre loupiotes pour éclairer ma lanterne. Sur le piton, la basilique de Peyragude brille pourtant de mille feux. Bien avant Bernadette, dans les premiers temps du christianisme, une bergère y aurait aperçu la Vierge. Nous sommes un peu moins d’une trentaine à peiner sur le terrain annexe de Saint-Sylvestre pendant que les footeux squattent le terrain d’honneur. Les coachs pennois ont énuméré la longue liste des blessés et ne m’ont donné qu’une seule recommandation : ne pas allonger la kyrielle des indisponibilités sinon la réception de Layrac risque d’être encore plus épineuse. Patatras ! Un petit quart d’heure, un skill australo-néo-zélandais provoque le télescopage du meilleur avant local avec le sauteur attitré de l’alignement. Arcade en vrac pour le premier, nez cassé pour le second ! De quoi calmer les meilleures ardeurs et diminuer un moral déjà limité. La suite de l’entraînement restera des plus pacifiques. Une douche agréable, la chaleur du préfabriqué qui sert de club-house, quelques bières, les effluves de la tartiflade, relancent rires et bonnes humeurs. On s’est entraîné une petite heure, on va rester à table deux fois plus longtemps mais ce temps paraîtra bien court tant il fut sympathique.

Le Président de l’ASPSS, joues roses et la soixantaine souriante, fringué à ma mode, m’a placé sur son oreille droite : l’intonation parisienne impose au gascon de la taquiner : "Comment peut-on devenir Président d’un club de rugby du Sud-Ouest avec un tel accent ?
J’ai rien demandé, on est venu me chercher parce qu’il n’y avait soi-disant personne pour occuper le poste. Je ne connais rien au rugby mais j’apprends.
Vous faites quand même l’équipe ?
Non, je n’ai aucune compétence. Par contre, ce sport me séduit beaucoup : les relations humaines y sont très fortes… »

Il montre du doigt toute la tablée, géants et nains, ventripotents et squelettiques, jouvenceaux et vieux bricards, ouvriers, paysans et fonctionnaires, sans emploi… des fous rires et des tapes dans le dos. Même les deux blessés sont requinqués !

Je poursuis dans les piques gersoises :

"Ici, on commence Président du club de rugby et on finit…Maire et Conseiller Général."

Vive répartie : "La politique, j’ai déjà donné… Le rugby me permet de l’en consoler…"

Sur l’autre chaise, l’autre voisin, professeur de biologie dans un collège de Villeneuve/Lot me glisse : "C’est l’ancien chef de cabinet de Miterrand" et il ajoute le nom, G.M. Des bouffées de souvenirs s’entrechoquent dans ma mémoire : la découverte des "bretelles" du Président par le Canard Enchaîné et Libération en 1993, les écoutes téléphoniques qui dataient du premier septennat avec la hantise du Chef de l’Etat de la mise sur la place publique de la fille adultérine, Mazarine, du passé auprès de Vichy et des prémices de la maladie. Des noms resurgissent : Christian Prouteau, le chef de la cellule anti-terroriste et ancien chef du GIGN, le capitaine de gendarmerie Paul Barril, également ancien chef du GIGN, Jacques Verges, Jean Edern Hallier, Edwy Plenel et même Carole Bouquet ! Qui n’a rêvé d’entendre la voix de l’actrice tout près de son oreille ?

Mon voisin ajoute : "C’est un super gars : simple, ouvert, tolérant". Je n’en doute pas. Je sui sûr que G.M a suivi loyalement jusque au-delà de la ligne, les ordres du Président. Il a payé le prix de la parole donnée, de la fidélité à l’engagement, Miterrandiste jusqu’au bout. L’ancien grand patron d’EDF dirige maintenant un modeste club de rugby de Promotion Honneur du Comité Périgord Agenais ! Admirable !

Samedi 20 février

Le terrain annexe d’Aguilera sous les eaux ; nos Crabos y perdent leurs plumes tandis que les Reichels imposent leur puissance. Au second match, un de mes anciens élèves (brillants !) de Carnot tient le sifflet. Son bilan : trois cartons blancs et un carton jaune contre la "maison bleue". L’avais-je donc si souvent puni ? Le long de la main courante, Benjamin Gélédan, un autre potache de Carnot, maintenant équipe de France des moins de 20 ans. Ne manquait que la présence d’Arnaud Mignardi peut-être le plus doué des générations Carnot – avec Erwan bérot ! – mais pas forcément le meilleur élève…surtout en anglais !

A la réception, absence remarquée de Michel Célaya, si proche des jeunes du B.O. Je m’en inquiète et mes interlocuteurs font preuve du même étonnement. J’espère que Michel est en pleine forme. Michel, un autre exemple de fidélité !

Dimanche 21 février

Antoine-Béguère, le stade magique, celui qui nous a marqués, toute ma génération, bien plus encore que Colombes, Ernest-Wallon, Jules-Soulé, La Croix du Prince, Sauclières, ou Mathalin. La galerie des portraits des internationaux couvre l’entrée Ouest. Au sud, les Pyrénées et le Pic du Midi découpent l’azur de leurs aiguilles couvertes de neige. Dans les grandes tribunes trop vides, un demi millier de supporters se sont massés côté Est. Mon voisin : "On a pourtant battu le rappel pour être nombreux car il s’agit d’un match de survie." Déjà condamné aux play-down, le F.C Lourdes reçoit Le Bugue et une défaite à domicile entraînerait un déficit de points préjudiciable quant à la lutte pour le maintien en Fédérale 1. Et oui, ce club qui faisait si peur aux plus grands : le Stade toulousain, Agen, Béziers, Narbonne, Toulon, l'Usap, etc… etc… a maintenant peur du Bugue ! Et aujourd’hui, ils ont bien raison de craindre ces descendants de l’homme de Cromagnon métissés de Fidjiens et de Géorgiens. Les Pyrénéens peuvent rendre grâce à l’unité de leur mêlée et surtout à la précision de leur buteur Mathieu Pouey – 4 réussites sur 4 tentatives – Les riverains de la Vézère souvent sanctionnés peuvent nourrir des regrets, un de leurs avants ne pouvant passer les bras à 5 minutes de la fin pour décaler l’ailier François Beaugendre et l’expédier vers le succès. Mon voisin poursuit : "Heureusement que nous avons Michel Crauste, il tient le club à bout de bras"…Quelle fidélité ! Michel Crauste, 62 capes et 3 Brennus, 10 ans de Présidence ! ! ! En quittant le stade, je rencontre Michel Hauser, - 1 Brennus, 1 cape, 1 club – encore sous l’émotion du final et de la peur de perdre…Un autre fidèle ! "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent".

Mercredi 24 février

Beaucoup de monde dehors car l’église de Bon-Encontre est trop petite. Ils sont nombreux à vouloir l’accompagner, joueurs, dirigeants et supporters du RCBB en tête. Dimanche, ils ont joué pour lui, son fils Jérôme en tête et à l’ouverture, buteur de surcroît alors que l’autre enfant Frédéric conseillait le même jour, l’équipe réserve, également victorieuse. A mon arrivée à Agen, nous nous étions disputés à propos d’un seconde ligne des Espoirs qu’il avait récupéré. Cette "chamaillerie" nous avait finalement rapprochés. J’appréciais sa finesse, ses traits d’humour, ses réparties vives : un homme très intelligent qui disait devoir sa réussite à la musique. Bien que responsable d’une entreprise d’une quarantaine d’employés – Futur Agri - bien que faisant partie des Mousquetaires du SU Agen, il restait fidèle à son club du RCBB dont il assumait énergiquement mais avec doigté la Présidence. C’est sur un air d’accordéon qu’il nous a quittés. Ceux qui vont lui succéder savent qu’il leur a tracé le chemin à suivre.

Jeudi 25 février

Stage Cadets ; à midi dans la salle Pierre Clerc, 60 appétits juvéniles creusés par les exercices du matin. Aux cuisines, au service, au nettoyage de la salle, à la vaisselle…les éternellement fidèles du SUA, Nelly et Marie-Claude, aidées par l’impériale Nicole. Un mot aussi pour Patrick aussi bien supporter de nos jeunes que de la Première. Quelles chances pour la Maison Bleue !

Dans l’ascenseur, ma voisine toujours plus belle, toujours aussi fidèle… à l’immeuble ! Quelle chance pour moi !

P.S : Sur l’histoire de la Maison Centrale dont il est question dans le dernier blog, Henri m’a prêté un superbe livre : "L’insurrection d’ E…. , 19 février-23 février 1944. Une prison dans la Résistance", 1974 Editions Sociales. Cet ouvrage remarquable a été conçu par l’Amicale des Anciens Détenus Patriotes de la Centrale. Vendredi dernier, en passant devant la gare de Penne d’Agenais, je ne me doutais pas que c’est de cet endroit que partirent, vers Dachau, en déportation, 1200 prisonniers d’E. , le 30 mai 1944.

P.S bis : Aiguillon a écrasé Pont du Casse 44 à 14 et Penne n’a pu vaincre Layrac 10-18. Les trois B…. ont survolé les débats et le Président de l’ASPSS n’a pas démissionné : Fidèles !

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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 3 Mar 2010 - 23:33

Les 3 B? Il parle de qui?
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mar 23 Mar 2010 - 15:21

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22/03/2010 - 16:14


La Chronique d'Henri Broncan


Le voleur de ballon

C’est un moins de 17 ans – comment peut-on désigner les différentes tranches d’âge des rugbymen avec un terme aussi péjoratif :moins de…, moins de… - Il l’avait remarqué dans un match de scolaires, à Marmande, un mercredi après-midi et lui avait posé quelques questions sur son passé rugbystique. Leur entretien ne s’était guère éternisé puisque le jeune venait à peine de débuter l’ovale après plusieurs années passées à courir derrière un ballon rond. Deux semaines plus tard, il avait apprécié son entrée en jeu lors d’un match difficile contre la meilleure équipe de la poule : seconde ligne malgré un gabarit commun, il n’avait pas voulu lâcher le morceau, comblant ses lacunes techniques évidentes et logiques par une activité de tous les instants. De la hargne, de la pugnacité, parmi des coéquipiers plus aguerris techniquement mais moins endurcis.

Sur Armandie, le premier soleil de Mars vient enfin de triompher d’un hiver particulièrement long. En début de semaine, la neige recouvrait encore les coteaux de Laplume et la cuvette de la Montjoie. Sur la pelouse, les Espoirs de Perpignan et leurs homologues du SUA nous offrent un spectacle de grande qualité. Les Catalans dominent devant, première ligne solide, le géant Giucal, mon ancien élève de Carnot en gros progrès, son alter ego dynamique, Vivalda et Vaki derrière eux, Cazenave, l’espoir d’Argelès-Gazost à la baguette, du poids et de la vitesse derrière. Pourtant, pas de quoi troubler la marche en avant des fils de Jeannot : les piliers plient mais endiguent la rupture, les airs sont favorables à Ludo, Teamo et Jérôme, le six découpe comme un de l’I.R.A, le quatre comme un gersois, le neuf comme un de Castillon…la Bataille ! A l’ouverture, la "petite boule" enfile les buts comme des perles de cet océan que notre jeune Fidjien a traversé pour mieux nous régaler de ses longues courses ; la victoire se dessine, radieuse, adorable…belle tout simplement !

Un mois avant, il avait appris que l’adolescent s’était blessé grièvement au genou et qu’il avait donc rejoint la longue liste des indisponibles. Elle est de plus en plus impressionnante la "casse" en rugby : les genoux surtout, les chevilles, les poignets, les doigts sans oublier tendinites et pubalgies…Les victimes font souvent contre mauvaise fortune bon cœur et se consolent en multipliant les séances de musculation : "Je reviendrai plus fort !" Dans chaque staff, aux toubibs et kinés, se sont ajoutés les spécialistes de la réathlétisation. A l’Asso, avec Mathieu, l’ancien demi de mêlée international, travaille aussi Joël, par ailleurs formateur à l’Ecole Nationale Pénitentiaire. Ce sont des éléments indispensables de la Maison Bleue. Le fils de "l’île du Couchant" n’avait donc pu poursuivre sa progression sportive et le "Papy" l’avait perdu de vue. Il avait simplement appris par la voix de la Commission Education qu’aux problèmes physiques s’étaient ajouté quelques difficultés scolaires et même des incartades répétées sur le plan disciplinaire. Il savait ce type d’enchaînement : je me blesse, je ne joue plus, je suis mal, je me tiens mal, les mauvaises notes tombent, on râle après moi et je râle après tout le monde…

En fin de match la mêlée bleue, longtemps en difficulté, se reprend gaillardement : le Namibien fait ployer le Catalan…Les Usapistes sentent non seulement le match mais aussi le bonus défensif leur échapper. Oubliant le collectif, chacun d’entre eux tente, isolément, d’inverser le cours du jeu et de sauver le "siempre davant" .Conséquence, certains dérapent sur les règles, discutent les décisions de l’arbitre et subissent logiquement les foudres du sifflet. De quoi aimer la botte aujourd’hui infaillible du buteur agenais. La fin approche et ce dernier vient de dégager son camp ; vent dans le dos, l’ovale file loin derrière la tribune Ferrasse, dans le no man’s land qui sépare les vestiaires des terrains de tennis. Un beau ballon presque neuf, un ballon bien blanc de l’USAP avec l’écusson sang et or fièrement visible.

Il a bondi immédiatement comme Jean Valjean, le voleur de pommes ou encore Gilbert Bécaud voleur d’orange, incapable de résister à la tentation. Butin sous le bras mais la jambe encore claudiquante, il a cru s’échapper vers la rue de Lille. C’était sans compter sur les quelques spectateurs habitués de l’en-but, outrés par la dérobade. Ils vont le crier, le rattraper, le cerner et le reconduire triomphalement jusqu’à la main courante ; aux commentaires de fuser : "P……d’A…., encore eux !"

Confortablement installé dans un des sièges baquet au milieu des compagnons d’ordinaire, l’Ancien avait observé la scène, sans bouger et sans mot dire. L’incident lui rappela soudainement sa course folle, plus d'un demi-siècle auparavant, dans l’enceinte du vieux stade de Mathalin avant que la ville d'Auch ne construise le Moulias. Sa mémoire sélective attribua comme étant l’auteur du dégagement rien de moins que Pierre Albaladéjo, le botteur métronome de l’U.S.Dax, placé ce jour-là à l’arrière. C’était une belle olive de cuir, fascinante, sentant bon l’onguent qu’un soigneur zélé avait répandu sur l’écorce. Lui non plus n’avait pu résister : au troisième rebond sur les cailloux des Populaires, il s’était emparé de l’ovale, l’avait calé sous son bras, et sans regarder derrière lui, malgré les cris hostiles, il avait filé vers l’unique issue du stade. Ce jour-là, Mathalin avait fait le plein : l’U.S.Dax comptait parmi les Grands et le F.C.A sur sa terre, dans sa célèbre cuvette, ne s’en laissait jamais compter. La foule trop nombreuse devint la principale alliée de sa forfaiture ; elle favorisa sa fuite "victorieuse" alors que la désertification d’un match d’Espoirs avait causé la perte du jeune homme. Lui, échappa à la vindicte des témoins, se faufila parmi les spectateurs qui n’avaient rien vu de la scène, gagna la rue qui descendait doucement vers le Gers, rouge, essoufflé mais seul au monde. Dans ses mains, il tenait un trésor.

J’aime bien les mercredis après-midi d’Armandie : les deux centaines de gosses de l’école de rugby multiplient les exercices sur les annexes. Les cadets occupent la salle de musculation ; souvent les Pros répètent leurs gammes sur le terrain d’honneur. Tout à l’heure, Crabos et Reichels vont prendre le relais. Dans l’entre-temps, je regagne le bureau où, à l’heure du thé, les éducateurs se rejoignent pour préparer le week-end à venir. Devant la porte, le jeune homme m’attend, une tête bien au-dessus de la mienne, et pourtant peu rassuré. Nous voilà assis de part et d’autre de la table, lui, les yeux baissés, malheureux, attendant la leçon de morale : "Thomas – c’est son entraîneur – m’envoie : "J’ai essayé de voler un ballon lors du match des Espoirs, dimanche dernier…." Avec fatalisme, il attend la sanction.

Ce matin, au réveil, le texto de B.C, le Bleu toujours à l’âme : "C’est un joli nom camarade, qui marie cerise et grenade…". C’est si bon d’avoir des camarades, le meilleur d’entre nous vient de partir !
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 24 Mar 2010 - 13:02

Rien pigé ce coup-ci ... Jean Ferrat je suis ... mais avant ? tu n'aurais pas oublié un paragraphe par hasard ?.... Laughing
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 24 Mar 2010 - 13:06

je te la repasse si tu veux ....relis Wink

La Chronique de Henri Broncan

22/03/2010 - 16:14

Le voleur de ballon

C’est un moins de 17 ans – comment peut-on désigner les différentes tranches d’âge des rugbymen avec un terme aussi péjoratif :moins de…, moins de… - Il l’avait remarqué dans un match de scolaires, à Marmande, un mercredi après-midi et lui avait posé quelques questions sur son passé rugbystique. Leur entretien ne s’était guère éternisé puisque le jeune venait à peine de débuter l’ovale après plusieurs années passées à courir derrière un ballon rond. Deux semaines plus tard, il avait apprécié son entrée en jeu lors d’un match difficile contre la meilleure équipe de la poule : seconde ligne malgré un gabarit commun, il n’avait pas voulu lâcher le morceau, comblant ses lacunes techniques évidentes et logiques par une activité de tous les instants. De la hargne, de la pugnacité, parmi des coéquipiers plus aguerris techniquement mais moins endurcis.

Sur Armandie, le premier soleil de Mars vient enfin de triompher d’un hiver particulièrement long. En début de semaine, la neige recouvrait encore les coteaux de Laplume et la cuvette de la Montjoie. Sur la pelouse, les Espoirs de Perpignan et leurs homologues du SUA nous offrent un spectacle de grande qualité. Les Catalans dominent devant, première ligne solide, le géant Giucal, mon ancien élève de Carnot en gros progrès, son alter ego dynamique, Vivalda et Vaki derrière eux, Cazenave, l’espoir d’Argelès-Gazost à la baguette, du poids et de la vitesse derrière. Pourtant, pas de quoi troubler la marche en avant des fils de Jeannot : les piliers plient mais endiguent la rupture, les airs sont favorables à Ludo, Teamo et Jérôme, le six découpe comme un de l’I.R.A, le quatre comme un gersois, le neuf comme un de Castillon…la Bataille ! A l’ouverture, la "petite boule" enfile les buts comme des perles de cet océan que notre jeune Fidjien a traversé pour mieux nous régaler de ses longues courses ; la victoire se dessine, radieuse, adorable…belle tout simplement !

Un mois avant, il avait appris que l’adolescent s’était blessé grièvement au genou et qu’il avait donc rejoint la longue liste des indisponibles. Elle est de plus en plus impressionnante la "casse" en rugby : les genoux surtout, les chevilles, les poignets, les doigts sans oublier tendinites et pubalgies…Les victimes font souvent contre mauvaise fortune bon cœur et se consolent en multipliant les séances de musculation : "Je reviendrai plus fort !" Dans chaque staff, aux toubibs et kinés, se sont ajoutés les spécialistes de la réathlétisation. A l’Asso, avec Mathieu, l’ancien demi de mêlée international, travaille aussi Joël, par ailleurs formateur à l’Ecole Nationale Pénitentiaire. Ce sont des éléments indispensables de la Maison Bleue. Le fils de "l’île du Couchant" n’avait donc pu poursuivre sa progression sportive et le "Papy" l’avait perdu de vue. Il avait simplement appris par la voix de la Commission Education qu’aux problèmes physiques s’étaient ajouté quelques difficultés scolaires et même des incartades répétées sur le plan disciplinaire. Il savait ce type d’enchaînement : je me blesse, je ne joue plus, je suis mal, je me tiens mal, les mauvaises notes tombent, on râle après moi et je râle après tout le monde…

En fin de match la mêlée bleue, longtemps en difficulté, se reprend gaillardement : le Namibien fait ployer le Catalan…Les Usapistes sentent non seulement le match mais aussi le bonus défensif leur échapper. Oubliant le collectif, chacun d’entre eux tente, isolément, d’inverser le cours du jeu et de sauver le "siempre davant" .Conséquence, certains dérapent sur les règles, discutent les décisions de l’arbitre et subissent logiquement les foudres du sifflet. De quoi aimer la botte aujourd’hui infaillible du buteur agenais. La fin approche et ce dernier vient de dégager son camp ; vent dans le dos, l’ovale file loin derrière la tribune Ferrasse, dans le no man’s land qui sépare les vestiaires des terrains de tennis. Un beau ballon presque neuf, un ballon bien blanc de l’USAP avec l’écusson sang et or fièrement visible.

Il a bondi immédiatement comme Jean Valjean, le voleur de pommes ou encore Gilbert Bécaud voleur d’orange, incapable de résister à la tentation. Butin sous le bras mais la jambe encore claudiquante, il a cru s’échapper vers la rue de Lille. C’était sans compter sur les quelques spectateurs habitués de l’en-but, outrés par la dérobade. Ils vont le crier, le rattraper, le cerner et le reconduire triomphalement jusqu’à la main courante ; aux commentaires de fuser : "P……d’A…., encore eux !"

Confortablement installé dans un des sièges baquet au milieu des compagnons d’ordinaire, l’Ancien avait observé la scène, sans bouger et sans mot dire. L’incident lui rappela soudainement sa course folle, plus d'un demi-siècle auparavant, dans l’enceinte du vieux stade de Mathalin avant que la ville d'Auch ne construise le Moulias. Sa mémoire sélective attribua comme étant l’auteur du dégagement rien de moins que Pierre Albaladéjo, le botteur métronome de l’U.S.Dax, placé ce jour-là à l’arrière. C’était une belle olive de cuir, fascinante, sentant bon l’onguent qu’un soigneur zélé avait répandu sur l’écorce. Lui non plus n’avait pu résister : au troisième rebond sur les cailloux des Populaires, il s’était emparé de l’ovale, l’avait calé sous son bras, et sans regarder derrière lui, malgré les cris hostiles, il avait filé vers l’unique issue du stade. Ce jour-là, Mathalin avait fait le plein : l’U.S.Dax comptait parmi les Grands et le F.C.A sur sa terre, dans sa célèbre cuvette, ne s’en laissait jamais compter. La foule trop nombreuse devint la principale alliée de sa forfaiture ; elle favorisa sa fuite "victorieuse" alors que la désertification d’un match d’Espoirs avait causé la perte du jeune homme. Lui, échappa à la vindicte des témoins, se faufila parmi les spectateurs qui n’avaient rien vu de la scène, gagna la rue qui descendait doucement vers le Gers, rouge, essoufflé mais seul au monde. Dans ses mains, il tenait un trésor.

J’aime bien les mercredis après-midi d’Armandie : les deux centaines de gosses de l’école de rugby multiplient les exercices sur les annexes. Les cadets occupent la salle de musculation ; souvent les Pros répètent leurs gammes sur le terrain d’honneur. Tout à l’heure, Crabos et Reichels vont prendre le relais. Dans l’entre-temps, je regagne le bureau où, à l’heure du thé, les éducateurs se rejoignent pour préparer le week-end à venir. Devant la porte, le jeune homme m’attend, une tête bien au-dessus de la mienne, et pourtant peu rassuré. Nous voilà assis de part et d’autre de la table, lui, les yeux baissés, malheureux, attendant la leçon de morale : "Thomas – c’est son entraîneur – m’envoie : "J’ai essayé de voler un ballon lors du match des Espoirs, dimanche dernier…." Avec fatalisme, il attend la sanction.



Ce matin, au réveil, le texto de B.C, le Bleu toujours à l’âme : "C’est un joli nom camarade, qui marie cerise et grenade…". C’est si bon d’avoir des camarades, le meilleur d’entre nous vient de partir !

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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 24 Mar 2010 - 13:08

BarDeLaPref a écrit:
Rien pigé ce coup-ci ... Jean Ferrat je suis ... mais avant ? tu n'aurais pas oublié un paragraphe par hasard ?.... Laughing

J'ai pensé la même chose, il manque un paragraphe
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 24 Mar 2010 - 13:10

je plaisantais gir ... je lis avec beaucoup de plaisir tes infos ... mais cette chronique d'HB me laisse perplexe ...
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 24 Mar 2010 - 22:06

BarDeLaPref a écrit:
je plaisantais gir ... je lis avec beaucoup de plaisir tes infos ... mais cette chronique d'HB me laisse perplexe ...

je t'avais bien lu Wink mais tu as raison......il faut creuser plus que d'habitude pour deviner la tonalité de son discours....qui reste super quand même !
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 14 Avr 2010 - 22:16

La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Rugbyr53
07/04/2010 - 10:03


La Chronique de Henri Broncan


"Ma France…des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche"



Pendant la mi-temps de SUA-CAL, JP.S, un ami des Jasmins, ce magnifique club de l’Agglo qui regroupe superbement les jeunes de Bon-Encontre, du Caoulet, de Colayrac, de Layrac-Caudecoste et du Passage, me glisse : " As-tu vu le reportage de Canal sur Bourgoin…Il repasse demain et il va te plaire."

Il y a longtemps que j’admire le CSBJ, sans doute depuis cette fin de l’année 76 lorsque le Président isérois de l’époque m’adressa peut-être la plus belle lettre que j’aie jamais reçue. J’ai suivi avec passion leur montée en puissance, j’ai poussé derrière ce club lors des années glorieuses, celles des Couturas et Cécillon et il n’est pas question de ne plus les soutenir alors que les nuages noirs s’amoncellent sur la Berjallie "le dernier village gaulois" dixit Nallet. Lors de la 23ème journée du palpitant Top 14, édition 2010, la dream-team de Boudjellal, Président d’un club qui pourtant forme beaucoup de jeunes mais ne les fait jamais jouer et la formation berjallienne qui a "élevé" 20 internationaux en moins de 15 ans, qui a mitonné pour Marc Lièvremont des Nallet, Papé, Pierre, Chabal et parfois Fritz, mon cœur ne pouvait pencher que du côté du Dauphiné. C’est pourquoi, malgré l’estime portée à Camille Levast que j’ai découvert parmi les « Bruyères d’Ardèche » lors d’une après-midi musclée entre Aubenas et Auch, en colère, j’ai bondi du fauteuil quand il nous a lâché ce ballon de victoire lors de l’ultime mêlée à 5 mètres ! Pour ne rien oublier côté CSBJ, pour moi, le duo Catinot-Péméja compte parmi non seulement les plus sympathiques mais aussi les plus efficaces du rugby hexagonal. On parle beaucoup de leur départ vers l’Hérault….Dommage !

Cependant, curieux que ce reportage "Un cœur en Isère" de Stéphane Le Goff : d’abord, le voyeurisme de plus en plus excessif dans les vestiaires me semble indécent ; je sais que les téléspectateurs en redemandent. Doit-on livrer pour l’Audimat des moments aussi intimes qu’une préparation d’avant-match, surtout ceux d’une équipe en difficulté ? L’épisode montrant Xavier Péméja écoutant dans les douches les conseils prodigués par Marc Raynaud de l’autre côté de la cloison ne me paraît pas du meilleur goût ; idem quant aux larmoiements de Benjamin Boyet : "C’est très très dur, c’est catastrophique d’en être arrivé là…" Heureusement qu’Eric Catinot, plus sage, leur rappelle : "On est des privilégiés…". Les leçons rétroactives des grands anciens : "De notre temps…on n’a pas su évoluer…." n’ajoutent rien à leur gloire par ailleurs intacte. Avril va délivrer le verdict ; de tout cœur avec les Forest, Frier, Milloud, Coutz…Le CSBJ manquerait à beaucoup dans l’élite.

Du Top 14 aux sans-grade : quelques lignes sur les "petits". Samedi 27, nos cadets B doués mais peu concentrés, s’imposent sur la Section Paloise. Sur l’annexe 3 et sous les ondées, les clubs amis de Jean-Paul Marquez, Libourne, Bazas, Cahors, Lot-Lémance et mes amis de Trie sur Baïse rivalisent en moins de 7, 9, 11 ans : la joie de se rouler dans la boue ! Retour de JP.C, le Maso du Caoulet, parmi les boute-en-train ( !) du dimanche matin. Mardi et mercredi, championnats de France UNSS de rugby à XIII sur le stade…de Mirande : De Baudre d’Agen ne pouvait que gagner d’autant qu’Eric Seron, le manager auscitain a perdu un peu de son éloquence et donc de sa superbe. Samedi, retour au pays de Janouille pour les demi-finales Pliponneau du Périgord-Agenais. Victoires logiques des 47 sur les 24, c’est-à-dire les Piranhas d’Aiguillon, Lavardac et Port-ste-Marie contre les Périgourdins de Trélissac et du COPO réunis, puis des solides juniors de Villefranche du Queyran chers à l’ami Garin sur la vallée de la Vézère. Les deux vainqueurs se retrouveront en finale autour du 1er mai : des étincelles ?

Dimanche 4 avril, le SCAiguillon perd chez lui contre Neuvic mais par le jeu d’une défaite de Colayrac à Port-ste-Marie –bien joué les gars du Port qui pourtant n’avaient rien à gagner !- se retrouve qualifié pour les barrages du P.A (1ère série). Quant aux Dordognots, ils se retrouvent d’ores et déjà en Promotion d’Honneur. C’est rare et sympathique, des vestiaires où tout le monde est heureux !

Côté SUA, la reprise s’est déroulée dans l’excellence : bonus offensifs contre Lannemezan et Colomiers. Malgré le score imposant (43-3), les gars du Plateau dans le sillage des anciens : Constanzo et Basauri ont beaucoup donné en défense et se sont efforcés de tenter leur chance dans l’offensive mais l’impitoyable organisation agenaise ne leur a laissé aucune possibilité de conclure. Parfaite tenue des supporters d’Armandie sachant rendre un émouvant hommage à "Lucho Lafforgue" si longtemps généreux serviteur du club. Titularisé pour la première fois, le jeune Mathieu Lamoulie a fait honneur à l’école de rugby de Casteljaloux d’où proviennent également les Ounzari, Guénin, Ouchène…tous espoirs actuels du SUA.

Anecdote : Les couleurs des maillots des hauts Pyrénéens étant trop proches de celles des locaux, il a fallu que les hommes de Marc Dantin empruntent des tuniques rouges dépourvues de publicité et fournies par l’inévitable Gillou ; un souvenir : en 2001, lors d’un déplacement à Saint Vincent de Tyrosse, les exigences d’un arbitre pointilleux nous obligèrent à quémander des tenues aux locaux. Avec un brin d’humour, les landais nous prêtèrent une tenue « oie blanche » sur laquelle en lettres éclatantes, s’affichait le nom de l’un de leurs partenaires spécialisé dans…le foie gras, Labeyrie, pour tout dire… Vous devinez la colère légitime de nos producteurs et amis gersois lorsque la Dépêche du Midi publia le lendemain plusieurs photos de la rencontre car vous savez bien que les meilleurs foies gras sont dans le plus beau département de France.

Une semaine plus tard, c’est donc au tour de Colomiers de subir la domination des Lot-et-Garonnais. Malgré les giboulées d’avril, le quatuor des fidjiens avait envie de s’ébrouer : Goneva et Bakaniceva chez les banlieusards toulousains ont bougé sans cesse mais…en vain ; Caucau et Vaka n’ont pas voulu rester spectateurs des initiatives de leurs compatriotes ; par contre, leurs entreprises se sont avérées autrement efficaces : trois essais pour les deux complices. Contentement du coach columérin : "Nous avons envoyé plus de jeu que les Agenais…" et concédé…31 points !

Malgré la victoire d’Oyonnax sur des Béglais rassérénés par l’implication de Laurent Marti, le ciel se dégage sur le pont-canal. Reste à bien préparer le déplacement à Aix en Provence mais Christian et Christophe savent voyager.

En fin de soirée, direction les Montreurs d’Images pour assister à la représentation de deux documentaires signés Daniel Kupferstein : "17 octobre 1961 : Dissimulation d’un massacre" et "8février 1962 : Mourir à Charonne". Des images d’archives et des témoignages d’acteurs et de témoins. Combien de morts, lors du premier événement ? 200 ? 300 ? Neuf pour le second. Sous les coups des bidules, des os brisés ; les Algériens jetés dans la Seine ; syndicalistes et communistes coincés contre les grilles du métro Charonne ; commentaire de Papon et de Frey. Daniel Kupferstein : "La pire offense que l’on peut faire aux victimes, c’est l’oubli."

"Douce France, doux pays de mon enfance…."
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 28 Avr 2010 - 22:55

18/04/2010 - 10:23
La Chronique de Henri Broncan


Anecdotes printanières


Lundi 12 avril
Printemps sur l’Agenais : Le SUA n’en finit pas d’allonger son avance sur Oyonnax qui a bien de la peine à quitter ses habits d’hiver. Vendredi dernier, le quart de finale entre le Leinster et Clermont m’a "collé" sur la plus belle de mes chaises : quand le rugby se met sur son trente-et-un, aucun sport ne peut l’égaler et lorsque Brock James a raté le drop de la victoire, j’ai eu beaucoup de mal à calmer mes pulsations cardiaques et à me remettre sur les pieds. Actuellement, je lis un ouvrage de René Girard paru en novembre 2009 dans la collection "Le livre de Poche". Titre : "Le bouc émissaire". Analyse des persécutions juives pendant la Peste Noire, des chasses aux sorcières au XVIème siècle lors des grandes famines ou des inondations, etc. Dans le monde du rugby, le bouc émissaire porte le numéro 10… quand il n’est pas l’entraîneur ou l’arbitre. Depuis ce nouvel échec de l’ASM, tous les médias spécialisés se sont jetés comme des taons sur le malheureux Australien dont l’attitude au coup de sifflet final, traduisait le profond désarroi. Comme me l’affirmait un ami : "Dans ces moments-là, ils ne pensent pas à leur carte bleue". Bien sûr que non. J’espère que Brock prendra sa revanche au Stade de France car cette élimination précoce risque bien d’être la meilleure des solutions pour que l’ASM dispute sa onzième finale et la…gagne ! Quelle classe dans la discrétion des Irlandais après leur succès !

Mardi 13 avril
Ma semaine s’est déroulée en grande partie sur les marges. Je crois que J.H n’avait la moyenne, au Collège Carnot, qu’en Histoire ; les mauvaises langues – l’Education Nationale en compte quelques-unes – dans les couloirs en particulier, à la sortie des conseils de classe, affirmaient que cette seule note satisfaisante provenait du fait que l’élève se comportait très bien sur les terrains de rugby et comme le professeur de cette matière dirigeait aussi la section sportive de l’établissement, vous devinez le lien. En fait, J.H était joueur certes volontaire mais plutôt quelconque : pas de gabarit, pas de vitesse, souvent à droite quand il fallait être à gauche, souvent pénalisé et ce, à juste titre, carton rouge par exemple lors d’une finale minimes UNSS disputée sur…Armandie, il y a une demi décade. Ce fort tempérament que le rugby ne pouvait tempérer, faisait de lourds dégâts dans les classes traditionnelles : punitions et exclusions renforçant sa rébellion. Qu’est devenu ce garçon, à 15 ans, déjà si près de la ligne blanche ?

J.O, c’est mon gros pilier, un Obélix au visage d’ange, trop rose pour être craint, fossettes rieuses, trop gentil (encore !) pour la loi du milieu des premières ligne. Impossible de narrer toutes les bêtises qu’il a multipliées depuis le début de la saison. Entre autres une course folle provoquée par une gastro-entérite, prolongée par une chute et consacrée par une fracture du poignet ! Cars manqués, maladies inventées, mensonges avérés, au total un nombre impressionnant de demi-journées d’absences pour le lycée. A trois reprises, j’ai dû monter sur la colline où se trouve son établissement pour aller défendre sa cause. Heureusement, devant moi, un Proviseur et une Conseillère d’éducation enclins au pardon, et nous voilà tous quatre réunis pour alterner leçons de morale et menace de réintégration à l’internat. Ses yeux se mouillent, le rose devient rouge, nous obtenons la promesse de nouvelles attitudes qui ne durent que le temps des éphémères.

Entre autres récits sur l’individu : un matin, le Directeur du Centre de Formation trouve la serrure de la chambre de J.O fracturée. Enquête auprès de l’intéressé : « Hier au soir, je suis sorti en ville jusqu’à dix heures et lorsque je suis rentré, j’ai trouvé la porte ouverte.

-"On t’a volé quelque chose ? "

-"Heu…un morceau de saucisse que j’avais dans le frigo ! ! !"

L’enquête prouvera qu’en s’amusant dans le couloir avec deux autres copains, une bousculade s’en était suivie et un coup d’épaule d’Obélix avait fait les dégâts mentionnés !

Le voilà, ce matin, œil luisant, large sourire, "bouille lumineuse", tout pour désarmer une probable colère car il vient de manquer plusieurs entraînements : "Monsieur, j’ai le bonjour à vous transmettre d’un de vos anciens élèves."

- ?

- J.H "

-"J’aurais préféré entendre le nom de D.H , 2ème année de médecine, P.T en classe Prépa au lycée Fermat, J.F mention très bien au bac S en juin dernier. "

-"Où l’as-tu rencontré ?

-Nous avons passé ensemble quatre jours au Festival Garorock à Marmande…il ne m’a pas dit de mal de vous…"

Garorock est une remarquable manifestation qui regroupe des jeunes venus de tout l’Hexagone et je salue la volonté et le talent des organisateurs. N’empêche, en un éclair, des images de l’association J.H et J.O, ont parcouru mon esprit. Comme dans la rubrique "Faits divers" leurs noms n’ont pas été mentionnés, je me suis accordé un soupir de soulagement !


Mercredi 14 avril
A la demande de deux éducatrices du Centre d’action Educative de la Protection de la Jeunesse en Lot-et-Garonne, lors d’un stage de trois jours que doivent suivre obligatoirement 8 jeunes délinquants, me voilà en train d’argumenter sur "les bénéfices du respect de la règle en rugby" ! Parmi les auditeurs, un a pratiqué le XIII, un autre le XV –un peu – un troisième est fier de son petit frère qui opère dans une école de rugby de l’Agglo. Comme un quatrième est bayonnais, la discussion prévue pour durer le temps d’un match de football, se traîne un peu en longueur. De plus, j’ai pris soin de me faire accompagner par mon solide pilier droit namibien des Espoirs ; de quoi rendre l’intervention moins monocorde d’autant que K.V maîtrise de mieux en mieux notre langue et que ses 115 kg de muscles imposent le respect. Parmi les questions de mes vis-à-vis, les plus récurrentes concernent les salaires des joueurs de rugby. Même si je cite ceux de Wilkinson ou de Chabal, j’insiste sur les moyens, les smicards,… les chômeurs. Mes réponses les déçoivent : tant d’efforts et tant de coups pour si peu d’argent alors que les footballeurs !…

Il y a des jours où les thèmes s’enchaînent. Dans l’après-midi, coup de téléphone d’un inspecteur de la P.J de Toulouse : un des anciens pensionnaires lors de la saison 2003-2004 du Centre de Formation d’Auch a été incarcéré après une tentative de vol à main armée. "C’est une affaire grave" affirme mon interlocuteur. C’est en tant que témoin de moralité que je suis sollicité. Je me souviens très bien de ce seconde ligne, athlétique et rapide, cousin germain d’un footballeur professionnel de renom. Inscrit dans un lycée de la ville, il nous avait causé quelques soucis pour son indiscipline mais, sur le terrain, il avait le sens de la révolte et nous étions, dans l’ensemble, contents de lui. A la fin de l’année, son orientation scolaire l’avait guidé sur un établissement de la Ville Rose et il avait signé dans un club de la banlieue. Aux représentants de l’ordre, il a confié qu’en quittant le FCAG, il avait commis une grosse erreur.

Jeudi 15 avril
Les quatre mousquetaires –cheveux gris et "légers" embonpoints – font du vélo une à deux fois par semaine. Ce matin, ils pédalent heureux car ils ont enfin franchi le Pont de la Balerme avant que ce dernier ne soit officiellement ouvert au public. Ces anciens soixante-huitards ont enjambé les barricades de sécurité et se sont photographiés sur les lieux du délit, fiers d’inaugurer l’ouvrage avant les Politiques. Deux cafés ingurgités plus tard au Bar de Caudecoste, siège de la valeureuse équipe du rugby local, l’ovale n’a plus de mystères pour eux. Vingt kilomètres plus loin, vent arrière et nez dans le guidon, Cancellara est leur cousin. Une mini côte avalée et sur le plateau, le monde est réactualisé. Nos champions terminent leur périple d’environ 50 km ( !) sur le Pont Canal par une nouvelle séance de photos. Des stars, vous dis-je ! Leurs yeux glissent sur un couple de cyclistes en train d’accorder leurs adieux. L’un d’entre nous, le plus curieux, questionne l’homme :

-"Vous allez loin ? "

-"Je pars au Cap Nord."

Plus tard, nous apprendrons que ce Valencien s’est déjà rendu jusqu’au détroit de Béring en traversant la Sibérie avec le même moyen de locomotion !

Nos quatre mousquetaires, mélancoliques et dubitatifs, remontent la Garonne par la berge du Passage, encore un peu hors-la-loi, ils empruntent la passerelle à vélo, ce qui est interdit, et reprennent le chemin d’Armandie. Le coup est rude : ils ne sont donc pas "champions du Monde" ! Un seul d’entre eux garde le sourire : le grand voyageur rencontré serait d’origine gersoise
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Jeu 6 Mai 2010 - 13:26

Enfin, on sait qui est la voisine d'Henri Broncan Laughing

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Agen. Manuela Trichet : «Je ne pars pas à Albi»

Le coin des bénévoles. La voisine d'Henry Broncan...

http://www.ladepeche.fr/article/2010/05/06/829688-Agen-Manuela-Trichet-Je-ne-pars-pas-a-Albi.html
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mar 25 Mai 2010 - 1:17

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23/05/2010 - 14:34


La Chronique d'Henri Broncan


"Ils l’ont rêvée : Ils vont la faire… "



Côté SUA, c’est fait ; côté Clermont, ils vont…peut-être et peut-être que l’USAP… A propos, quels chaleureux spectacles nous offre le rugby hexagonal dans ce mois de mai si frileux, avec en point d’orgue ce Toulon-Clermont en flammes.
Parce qu’il y a eu un vainqueur et parce qu’on a trouvé les prolongations trop courtes, on aurait voulu qu’elles durent jusqu’au bout de la nuit. Notre sport taquine actuellement les sommets malgré les quelques dérapages d’un ou deux entraîneurs : imaginez l’issue de la rencontre PSG-OM déterminée par une faute d’arbitrage semblable à celle de M. Garces –par ailleurs excellent – sur l’essai accordé à notre Géorgien d’Auvergne ? : coups de poing dans les tribunes, bagarres dans les rues voisines du stade, enfants et vieillards bousculés, forces de sécurité agressées, voitures renversées et magasins brûlés…Quelle noblesse dans la défaite toulonnaise en particulier dans les propos de M. Boudjellal, ce soir-là, véritable digne fils d’un seigneur du désert, lui d’ordinaire si provocateur, si exhibitionniste, et ce soir-là si généreux avec l’adversaire, si ému par la performance de ses joueurs.

Espérons une finale de Coupe d’Europe de ce tonneau, dimanche, alors que l’on connaîtra juste avant, le futur pensionnaire du TOP 14 : Oyonnax a résisté – comme attendu- aux Rochelais, le vent de l’océan détournant le drop de Bouillot, mais la surprenante faiblesse de la mêlée de l’Ain n’a pu leur permettre de renouveler l’exploit de 2009 sur Armandie ; quant aux Palois, leur chevauchée fantastique – digne de leur roi – des six dernières semaines s’est terminée brutalement sur Louis-Vuillermet, dans l’antre d’un LOU qui, lui aussi, comme les Charentais, mérite au nombre de ses participations dans les phases finales, depuis Jean-Henri Tubert jusqu’au duo actuel – une seule saison d’abstinence – sa place au niveau supérieur. La qualité du jeu pratiqué par Serge Milhas et David Darricarrère d’une part et celle de Mathieu Lazerges et Saint-André d’autre part interdit de désigner un favori.

Côté SUA, reste le pruneau sur le gâteau : les Espoirs de Jeannot Crenca et François Gelez si bien encadrés par Mathieu Barrau et…Loulou Campistron, affrontent dimanche, à Malemort, à deux bonds de la finale de PRO D2 , les redoutables Clermontois. Quelquefois, l’histoire s’amuse à repasser les plats et parfois ils sont excellents comme un foie gras du Gers : en 2007, alors que je partais d’Auch, le FCAG remportait le titre D2 mais aussi, c’est peut-être mon meilleur souvenir du club à la si belle cathédrale, le titre Espoirs toutes catégories confondues. C’était à Mazamet, contre une fort belle équipe de Montpellier, heureusement pour nous, privée de son monstre Mamuka Gorgodze blessé lors du week-end précédent face au Stade Toulousain. Chez les Gersois coachés par un couple complémentaire, Mikaël Lebel, le charpentier de St-Soulan, et Yann Malfato, le parisien de Montaigut, opéraient Brana – à Montpellier depuis – Aguillon de Grenoble, Etcheverry de Mont de Marsan, Barcella et Barozzi de Biarritz mais aussi Bérot, Delom, Medves, Eymard, Ricaud, Bruère, Campo, Clarac, Feille, Etchegarray, tous plus ou moins titulaires au sein de l’équipe actuelle du FCAG ; le capitaine Constant, petit-fils du grand "Doudou" Justumus parti dans les brumes du Nord, occupe la même fonction au sein du club de Lille toujours en course pour le titre en Fédérale 1. En chemin, nos petits rouges avaient éliminé Bourgoin, Agen et Narbonne. Souhaitons aux jeunes de la maison bleue, d'abord le Bouclier et puis d'obtenir autant de contrats PRO - 14 ! - que leurs prédécesseurs auscitains. La demi-finale des Agenais sur le terrain de Séméac, contre le grand Stade, fut splendide avec 5 essais à la clef : J’attends impatiemment un duel de demi de mêlée de Top niveau entre Bales-Chateauraynaud côté Garonne et Radosavljevic chez les Jaunards ; la victoire se jouera peut-être à ce niveau ! Nos Espoirs ont su se tracer leur chemin dans un championnat Elite difficile mais particulièrement intéressant, motivant et formateur. Après une mise en train laborieuse, pendant l’hiver, ils ont pu compter sur des supporters fidèles, attachés à une conception de jeu 100 % agenaise, beaucoup de mouvement mais à partir d’une conquête organisée. Nous les retrouverons le long de la main courante de Malemort, accompagnés par quelques autres, trop frileux en décembre et janvier mais si prompts actuellement à voler au secours de la victoire quand le printemps se fait finale.

Plus question de finale ce soir. Dans la maison de la vieille dame des Trouettes, j’ai le bonheur d’accueillir trois personnes, deux inconnus mais je connais bien la troisième : elle avait rejoint, il y a quelques années, l’encadrement des cadets du FCAG, avant de couper le cordon avec l’ovale en raison de management astreignant de la ferme familiale. Comme son métier est calqué sur sa passion, aucune doléance ne sourd de ses lèvres. Le trio a pour projet de créer un club de rugby dans la vallée de la Petite Baïse, de St-Elix à l’Isle de Noë – le confluent de nos deux rivières – en passant Moncassin, St-Médard, Idrac, Miramont et Lamazère sans oublier dans le regroupement le clocher de Barran –Sérignac n’en est qu’une pâle copie – Clermont (ni dessus, ni dessous mais Pouyguilhes), Berdoues – l’abbaye fondatrice de Mirande et le domicile du futur Président- St-Michel –berceau de Fabien Cibray, demi de mêlée du RCT (parrain du projet), Ponsampère- la terre de Jacques Dufilho – Moncassin et son calvaire, Belloc Saint Clamens et sa chapelle, Viozan, St-Ost, Saint-Martin, Loubersan et Sauviac, soit au total un peu plus de 4000 habitants. Dirigeants, entraîneurs, joueurs, licenciés et non-licenciés, tout est prêt pour démarrer dès le mois de septembre. Longue vie au VVAL.XV soit Vals et Villages en Astarac – L’Isle de Noë. Parmi les personnes énumérées, mon ami Jean-Claude Compans si fidèle supporter du FCAG le samedi soir en PRO D2, le dimanche après-midi en 4ème série. A l’entraînement, Christophe Dallecarbonare et…une dame, Marie-France Taran, ex-internationale du rugby féminin. A Miramont d’Astarac, nous comptons peu de joueurs mais M. le Maire, M. Falcetto fut le plus brillant des arrières de l’U.S.Isle Jourdain – voir équipe du centenaire du club – et c’est sur notre territoire que réside le patron du bus chargé des déplacements. Nous voilà donc bien "armés" - souhaitons l’appui inconditionnel du Comité Armagnac-Bigorre – pour aller défier Montestruc, Lannepax, Azereix, Tarbes XV ( !) et même St-Pé de Bigorre et l’Ayguette… Cette équipe, j’en ai rêvé enfant quand nous passions nos dimanches après-midi – Les Baup, Harelle, Péré, Sauboles, Chaubon, Lasportes, Vincent – à jouer (à guerroyer !) dans le pré du Comte de Castelbajac contre les Labéjanais – une mi-temps rugby, une autre foot mais des mi-temps que seule la nuit pouvait interrompre – les Loubersanais et surtout ceux qui représentaient nos têtes de turc, les fils de bourgeois de Mirande qui se rendaient chez nous à mobylette alors que nous ne nous déplacions qu’à vélo ! Nous n’avions pas d’arbitre car tout le monde voulait tripoter le cuir et les litiges duraient bien peu car nous étions là pour nous défoncer et défoncer les autres jusqu’à épuisement.

Cet hiver, si vous avez un moment à gagner, allez donc assister à un match du V.V.A.L XV et si leur rugby vous ennuie, vous ne perdrez quand même pas votre temps car le Château où Cham vivait est superbe et les chênes du Parc majestueux car mon petit club évolue dans un cadre prestigieux : le Versailles du Gers !

P.S : Depuis 3 semaines, je me régale avec les "réponchous"

P.S : Ma voisine refuse de quitter la rue Lavoisier ; elle m’a quand même permis d’emporter Sola, Carabignac et Guitoune dans mon sac à dos mais je perds au change.

P.S : Monpazier, maire en tête, est champion du Périgord-Agenais 4ème série ! La Bastide a dû chanter fort le soir de l’Ascension !
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 26 Mai 2010 - 9:37

Moi oçi j' aime bien les respounchous , mais je préfère la véritable asperge sauvage qui se cache dans des buissons épineux au milieu d' un tas de caillous sur le causse et qui est délicieuse notemment en omelette !!!
Si vous voulez la recette c' est avec plaisir !!!!!
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Sam 12 Juin 2010 - 18:56

12/06/2010 - 11:13

Bravo les petits de la Maison Bleue…


A midi, ma voisine encore plus charmante en tenue printanière m’aide efficacement dans le déménagement…

A 14 heures, les Australiens accueillent des Fidjiens surprenants en mêlée – peu récompensés dans ce domaine par l’arbitre irlandais M. Fitzgibbon – mais trop déficients en touche et sans organisation défensive. Au centre, notre Rupeni, formes avantageuses, plaquages hauts, mal utilisé dans le registre offensif, souffrote comme au SUA ; les Fidjis ne l’utilisent pas à son poste de prédilection et il se retrouve ainsi dans l’obligation de monter en ligne – Caucau en ligne ! – de suivre trop de coups de pied – le demi de mêlée Vucago nous a fatigués dans cet exercice – et comme le mot obligation n’est pas compris dans le vocabulaire de notre star... N’empêche, ce genre de match ne peut profiter qu’au…SUA : cependant, Rups, grâce à ces rencontres de haut niveau prépare une belle saison pour le grand bonheur des supporters d’Armandie.

Agréable surprise avec la prestation, au poste d’arrière de Taniela Rawaqa ; ce garçon adorable, pensionnaire lui aussi de l’immeuble de la rue Lavoisier, - son fils est né dans l’appartement même, une nuit d’octobre 2009 – n’est resté qu’un trimestre sur les bords de Garonne. Peu utilisé en équipe fanion, promené du centre à l’aile, de l’aile à l’arrière, il était parti finir sa saison à Grenoble sans connaître davantage le bonheur de jouer. Revenu dans son archipel, il nous a gratifiés d’une excellente performance individuelle, comptant avec le monstrueux racingman Qovu, parmi les meilleurs de son équipe. C’est d’ailleurs lui qui a sauvé l’honneur des siens par une pénalité. Toujours apte à la polyvalence, il lui a fallu opérer, par le jeu des cartons jaunes et des blessures, un temps à la mêlée, un temps à l’ouverture. De lui, je garderai le souvenir d’une superbe finale de championnat de France de rugby à 7 disputée à Bayonne, lors d’un week-end d’automne sur le synthétique des Remparts ; il avait fait l’admiration du nombreux public basque – donc initié – enchanté par les pas de l’oie et les jeux de main de cette petite merveille de l’autre bout du monde.

En soirée, les "petits" bleus de France affrontent leurs homologues irlandais sacrés Champions d’Europe 2010 bien que battus, 20-15, par nos coqs à Mazamet, cet hiver. On se souvient que ce jour-là, Mathieu Lamoulie avait marqué après une belle course, un essai décisif. Notre ¾ centre n’en a pas été récompensé car il n’a occupé, à Rosario, qu’un siège sur le banc des remplaçants. Ce sera notre seul léger "couac" de la soirée et il est vrai que les tirs au but de Doussain puis de Bosch et les coups de pied de déplacement de Barthélémy peuvent expliquer les titularisations de ce trio. C’est quand même rédhibitoire dans l’hexagone de notre rugby : Jacques Fouroux et Jacques Brunel qui ne pouvaient surtout pas évoluer en première ligne ont toujours en tant qu’entraîneurs, adoré le jeu des piliers et Philippe Sella, énorme dans le jeu à la main, énorme en attaque et en défense mais peu adepte du pied, privilégie les botteurs !

N’empêche face à des Irlandais toujours aussi fringants et généreux, nous avons fièrement revendiqué d’avoir participé à la formation agenaise. Certes, le pilier droit, Sylvain Abadie, a souffert en mêlée ce qui est un comble quand on s’est forgé le mental sur les oppositions musclées des terrains d’entraînement du Bourrec. Par contre, avec son altruisme et son humilité coutumiers, il s’est battu gaillardement sur tous les rucks et a fait montre d’une activité constante dans les courses de soutien. A l’arrière, Brice Dulin, comme l’a toujours affirmé Christian Lanta : "Lui, il est toujours au point de chute du ballon !" nous a offert une prestation impeccable. Un léger bémol : ce petit coup de pied lobé sur le second rideau, dans nos 22 mètres, qu’il faillit, certes, bien reprendre mais qui tomba dans les "pattes" du 9 vert, à deux doigts de punir notre 15 de son imprudence. Depuis longtemps, les coachs de Brice lui conseillent d’éviter cette prise de risque mais il a tant de classe !

Alexi Bales s’est comporté comme tout demi de mêlée digne du poste, comme le chef dont les Coqs avaient besoin. Il faudra que, dès le mois d’août, les Dupuy, Machenaud, et autre Courrent soient très forts pour barrer la route de la titularisation au gamin de Fumel : bonne passe, jeu au pied judicieux, plaquages efficaces, omniprésence dans le mouvement, le SUA dispose bien d’une perle.

Pourtant, la palme revient au numéro 8, Antoine Erbani, le digne fils de Dominique, héritier donc d’un grand nom du rugby agenais… ce qui lui rend la tâche encore plus mal aisée. Au printemps 2007-2008, j’avais découvert, lors d’un match de fin de saison des Crabos, ce garçon élégant, à l’aise dans le jeu aérien, aux longues enjambées dans le déplacement, assez réticent cependant pour s’immiscer dans les exercices de combat. Je crois bien l’avoir constamment défendu lors de mes trois années passées dans le Lot-et-Garonne, car je suis persuadé qu’Antoine, chaque fois que la barre lui sera placée plus élevée, franchira la hauteur imposée. Par ailleurs, je partageais ce jugement avec Gérald Mayout, responsable de l’Association, Francis Porte, le meilleur sergent-recruteur du club, Henri Cazaubon l’héritier de l’enseignement du rugby à l’agenaise, cher à Charles Calbet. Avec nous, le Président Yves Salesses. Nous n’étions guère plus nombreux, aussi avons-nous bu du petit lait, samedi soir…Il me tarde de voir comment notre protégé franchira les prochains obstacles.

Dimanche après-midi, le RCBB, sur le terrain de Tournefeuille, a su franchir le cap des ¼ de finale, 13-11. Guy, depuis quelque part, nous adresse un clin d’œil jovial.

N’étant plus agenais, je m’aperçois que je ne parle plus que d’Agen. Il faut toujours un peu de temps pour tourner la page d’autant que ma première sortie cycliste albigeoise m’a fait regretter les ombres du Canal. En effet, depuis le Stadium, je me suis lancé sur Puygouzon dont la cote d’accès n’a rien d’une sinécure. La semaine prochaine, je serai Tarnais et Albigeois d’autant que mon ami Georges Vidal m’a offert les œuvres complètes de Jean Jaurès !

En attendant, le Lombez Samatan Club et son équipe de produits locaux réintègrent brillamment la Fédérale 1 en écrasant le Pays de Médoc…et cette fois-ci, pas question de refuser la montée !

P.S : Il est actuellement beaucoup question des femmes tondues au moment de la Libération. Les bénévoles du SCA m’ont offert, la semaine dernière, une superbe casquette – trop Kaki et pas assez noire pour mes ami(e)s ainsi que l’histoire d’Albi en bande dessinée édité par Grand Sud. Dans celle-ci, j’apprends que le chef résistant – le Marquis Charles d’Aragon - est intervenu pour interdire ce genre de punitions publiques particulièrement avilissantes. Une raison de plus pour me plaire dans la ville rose ? Rouge ?
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Sam 26 Juin 2010 - 13:39

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Vacances, ballades et rugby...




Mardi 8 juin
Il "bruinotte" sur le Tarn et comme nous sommes le jour de la St-Médard, on peut craindre pour les 40 jours à venir. Première sortie hors du champ de vision de la cathédrale Sainte-Cécile si belle mais tellement impressionnante, tellement omniprésente qu’on semble respirer quand on la quitte des yeux. Le préparateur physique, Michel Molinié, spécialiste d’athlétisme, Albigeois jusqu’aux pointes, m’a conseillé de me rendre, pour ce voyage initiatique dans le 81, jusqu’au méandre d’Ambialet, l’occasion de retrouver un paysage largement diffusé dans tous les livres de géographie. Auparavant, il est indispensable de se gagner le plaisir en traversant deux tunnels, le premier long d’un bon kilomètre d’autant plus interminable qu’il est emprunté par un claustrophobe impénitent. De plus, la voie qui aurait du être ferrée mais qui ne le fût jamais – une ligne Albi-Sainte-Affrique jamais pourvue de rails – est si étroite que Martin Gady (145kgs) et Florian Prime (142kgs) ne pourraient s’y croiser. N’empêche, le paysage, à l’arrivée, console des déboires du voyage et on comprend l’admiration du maître es géographie, Onésime Reclus, à la fin du XIXème siècle : "Aucun isthme de France n’est si beau ; c’est un monde profond qui doit tout à lui-même, rien à l’espace c’est-à-dire à ce qui décroît et ce qui fût." Le Tarn décrit là une boucle de près de 3 kilomètres avant de revenir sur ses pas pour se retrouver à une dizaine de mètres à peine de son cours supérieur. Depuis 1920, une centrale hydroélectrique – de style Renaissance (!) – chevauche le passage. Une telle position stratégique, dominée par une aiguille rocheuse, ne pouvait que susciter les intérêts des bâtisseurs de tours fortifiées au Moyen-âge : le village n’en compte pas moins de sept plus ou moins en ruines, sur des lieux plus ou moins escarpés, mais c’est un plaisir de les découvrir. Les forts du Roy, de Roquetaillade, de la Montcabrière, de Peyrolles et trois autres remplacés par des établissements religieux : Notre Dame de la Chapelle, l’église Saint-Gilles, et enfin, tout là-haut, le Prieuré ; la construction initiale de ce dernier daterait de la fin du XIème siècle par l’entremise d’un des Trencavel, un des rejetons de cette illustre famille, à la fois vicomtes d’Albi et seigneurs d’Ambialet. D’ailleurs, jusqu’au début du XIIIe, c’est Ambialet, grâce à la demeure des Trencavel, qui domine la région avant qu’Albi ne s’empare de la suprématie. Comme dans le Lot-et-Garonne, Simon de Monfort s’est senti obligé de prêcher sa "bonne parole" ; comme dans le Lot-et-Garonne, les Anglais lors de la Guerre de Cent ans ont joué les occupants et comme dans le Lot-et-Garonne, protestants et catholiques se sont chamaillés pour la possession du château.

La montée jusqu’au Prieuré nécessite des cuisses solides, du souffle et parfois même le sens de l’équilibre, tout ce qui n’existe plus guère dans le voyageur du jour. L’établissement actuel après avoir été possession des Bénédictins, puis des Franciscains, puis de la Congrégation de Saint-Jean est maintenant dans les mains d’une école américaine qui reçoit des stagiaires venus des Etats-Unis afin de poursuivre des études en France. Si l’endroit est interdit au promeneur visiteur, celui-ci est récompensé par la visite de la chapelle romane, un millénaire d’âge, superbe de simplicité, contraste total avec la cathédrale d’Albi. Sur le chemin, un oder ou auder, nom occitan de l’alaterne, une sorte d’arbousier. La légende raconte qu’un croisé, au XIIe siècle, aurait ramené de Terre Sainte un rameau, qui, planté, aurait donné naissance à l’arbre actuel : une histoire presqu’aussi belle que celle du chêne de Theux.


Mercredi 9 juin
Nos coquelets dévorent les Pumas pendant 20 minutes et s’endorment comme des oies gavées. Imaginons les All-Blacks ou les Sprinboks dans la même situation : pas besoin d’être grand clerc pour deviner la raclée promise aux Argentins. Nos joueurs qui ont beaucoup de talent sont-ils déjà dans le plan de carrière ? Ayant fait leur «devoir» en creusant le score, ensuite ils rentrent dans la "gestion" - quel mot affreux ! – et tant pis pour le plaisir du jeu, adieu l’enthousiasme de la jeunesse, tant pis pour la recherche de sensations nouvelles, tant pis pour le spectacle : les voilà déjà «vieux» et cette expression n’est pas adéquate car justement les «anciens» aimaient s’amuser jusqu’au coup de sifflet final. Cette stratégie a même failli coûter cher aux Bleuets car leurs adversaires sont revenus jusqu’à hauteur en fin de rencontre. Comment Philippe Sella leur manager, David Aucagne leur entraîneur, justement, eux qui dégageaient une énorme joie de vivre sur le terrain, peuvent-ils cautionner pareille suffisance ? Côté Agenais, on se réjouira de la nouvelle belle prestation d’Alexi Bales, sans doute l’élément le plus efficace du Tournoi alors que Mathieu Lamoulie a paru desservi par la tactique opérée. Avec plaisir, nous avons appris le repêchage de Benjamin Pêtre dont nous avions déploré la non-sélection.


Jeudi 10 juin
Un ami agenais a fait la route jusqu’à la place Sainte-Cécile. Le hasard guide nos pas jusqu’au restaurant le plus "secret" de la cité rose. Pour ouvrir nos appétits, nous avons battu le pavé le long des ruelles étroites, admiré les maisons à colombages et stationné longuement devant les hôtels des grands marchands de pastel. Nous avons beaucoup mangé et un peu (trop ?) bu – tarnais – et, donc beaucoup parlé jusqu’au fond de la nuit, du SUA et du SCA, des espérances des uns et des autres, des politiques de clubs et des politiques tout court, du maul et du ruck, de Rupeni Caucaunibuca et de Vincent Clément, si différents et si proches quand même, des amis de Garonne quittés trop vite. Ils ont alimenté les bâtons perdus de notre conversation. Ils auraient bien mérité de partager notre table.


Vendredi 11 juin
Un texto douloureux de la part de S.C. Depuis plusieurs semaines, le coach se battait pour essayer de sauver son club et aujourd’hui, découragé, il jette l’éponge : Montauban va quitter le monde professionnel mais l’U.S.M saura revenir à condition de s’armer de patience. Une pensée pour Serge Gros qui va reprendre vraisemblablement les rênes, pour Michel Ambal, un des meilleurs éducateurs de notre pays, pour Raymond Barrière et ses amis qui ne laisseront pas tomber le club à qui ils ont tant donné mais de qui ils ont aussi beaucoup reçu. Quelque part, en Isère, je suis sûr que Xavier, le cœur éternellement vert et noir, suit les évènements de près malgré la distance. Il apportera lui aussi sa contribution au redressement.


Samedi 12 juin
L’hémisphère Sud tient sa revanche : même sans respecter le "no scrum, no win", l’Australie bat une Angleterre largement dominatrice en mêlée mais incapable d’enchaîner une action d’envergure ; l’Irlande trop vite à 14 subit la marée noire McCaw and co et enfin la France…Incontestablement, les Bleus de Lièvremont sont fatigués par un Championnat et une Coupe d’Europe longs et astreignants. Ce sont des Mermoz, Marty et même Parra méconnaissables car fatigués qui ont affronté des champions du Monde avides de revanche.

Ces derniers se retrouvaient dans le même épuisement quand ils nous ont rendu visite à l’automne dernier. De quoi relativiser les victoires et les défaites des tests entre les deux hémisphères. Seule l’intrépide Ecosse est parvenue à sauver l’honneur des Nordistes en s’imposant chez les Argentins mais dans l’équipe des Pumas, les joueurs évoluant dans les championnats européens sont majoritaires et l’on retrouve les mêmes lassitudes.

Pour en revenir au match de nos Coqs, nous avons beaucoup apprécié la rentrée d’Andreu et côté Boks la formidable prestation de l’ailier Aplon : deux petits gabarits qui ont mis le feu au Newlands ! Le temps des lutins n’est donc pas encore révolu malgré les prédictions des pro-quintaux.


Dimanche 13 juin
Nos petits Bleus ne participeront donc pas à la demi-finale du Championnat du Monde des moins de 20 ans, victimes, comme trop souvent leurs aînés, du pragmatisme éternel de la voisine Albion. Comme le dit souvent mon ami Henri Cazaubon : "Les éducateurs français, nous avons encore du pain sur la planche". Quand la stratégie va, c’est la tactique qui flanche, quand on se retrouve sur la tactique, c’est le mental qui ne suit pas ; quand le mental est à toute épreuve, le physique défaille et parfois la technique oublie, elle aussi, d’être au rendez-vous. Serons-nous, un jour, champions du Monde ?

Dans l’après-midi, le RCBB, insatiable, inoxydable, a écrasé comme un vulgaire château de sable les Landais de Biscarosse et les verts et marine s’envolent donc vers les demi-finales.

Bravo au trio de coachs Clarissou, Ompraret, Tastet, le dernier opérant toujours avec bonheur derrière le pack commandé par un autre vénérable, le troisième ligne centre Carrié, formé à Gaillac, ex-sociétaire du Stade Cadurcien et de l’Avenir Valencien. A l’ouverture, Jérôme défend brillamment le souvenir de son père.

Déception du côté de Lombez-Samatan, club battu, pour la 3e fois de la saison, cette fois-ci pour la montée, par les banlieusards de Blagnac entraînés par Arnaud Coste et qui disposent de plusieurs joueurs ayant opéré au plus haut niveau dont la paire de secondes lignes d’origine auscitaine : le jeune Mathieu Bellance et l’expérimenté Amid Arif par ailleurs capitaine des "Aviateurs". Au bout des prolongations, c’est une pénalité tirée en coin, d’au-delà de la ligne médiane, contre le vent et à la dernière seconde qui a eu raison de Gersois encore une fois remarquables. Grosse déception pour les "enfants de la Save" si près du bonheur mais soulagement peut-être pour quelques dirigeants qui envisageaient une accession en Fédérale 1 sans gaité de cœur.


Mardi 15 juin
17 heures, dernier et unique visiteur sur le site du Musée de la Mine à Cagnac. Une chance énorme : j’ai droit à une leçon particulière ; le guide est passionné, doit terminer son labeur à 18 heures et va me garder dans les galeries jusqu’à 19. Dans l’entrée, si le film des "Charbonnages de France" à la fois trop scolaire et trop publicitaire laisse sur la faim, par contre, une exposition photographique exceptionnelle passionne. Elle présente le monde des mineurs boliviens – beaucoup d’enfants encore – au Potosi. A côté des images, un texte remarquable, dépouillé, sans eau de rose et sans désespérance. Le titre "Tous les jours, la nuit" ; Auteur : Jean-Claude Wicky. Déjà, vous êtes remboursés.

Un salut à la statue de stylisée de Jaurès et démarrage sur le carreau, direction salle des machines, l’incontournable lampisterie et plongée sur la cage.

Simulation des bruits, descente faussement interminable, murs de béton imitation charbon. Bon public, on se laisse prendre. Circulation dans les galeries aux parements étayés des bois souples de pins et de sapins installés par les boiseurs. Un brin couard – claustrophobie encore – on se baisse dans les veines, on se représente la poussière, le vacarme des pioches et des barres à mine, le rude travail à la tâche – au moins huit wagonnets à remplir chaque jour – l’équipe à trois, les gamins dans le métier de rouleurs. Le guide évoque le coup de grisou du 24 novembre 65. Au début les ouvriers du Marquis de Solages étaient, pour la plupart, des petits paysans du Carmausin qui, dans les moments de liberté, travaillaient aussi leurs modestes lopins de terre, sources de revenus supplémentaires. Entre les deux guerres, sont arrivés, surtout des Polonais, des hommes rudes, voulant gagner rapidement leur vie et la brûlant en évitant de perdre du temps, par exemple en perçant à sec, cause de poussière et donc de mortalité précoce. C’est en 1920, qu’un premier contingent s’était installé dans les cités des Bruyères et des Abeilles. Ce sont eux qui, parmi les populations d’origine étrangère ont marqué le plus l’histoire de la Mine. A la fin de la seconde guerre mondiale, des prisonniers allemands ont été réquisitionnés pour œuvrer au fond des puits. Auparavant, c’est là que les résistants s’abritaient pour éviter les représailles des nazis. Avec les nationalisations et, plus tard, les progrès techniques, la mine va se vider peu à peu ; la machine supplée l’homme et puis le charbon français, premiers coups reçus avec le CECA, mis K.O par la Mondialisation, ne s’avère plus rentable. Malgré les grèves, malgré l’espoir de la mine découverte, à partir des années 80, les fermetures vont se multiplier. En 97, c’est la triste fin d’une belle histoire.

L’U.S Carmausin en championne de France de première division en 1951 (14 mineurs sur les 22 joueurs de l’effectif premier !), de seconde division en 1972, a suivi le déclin des houillères. Malgré une remarquable politique de formation – des titres nationaux juniors en 91 et en 96 – on sait bien ici que jamais plus le Brennus ne reviendra Place Jean Jaurès. D’ailleurs, un entraîneur qui dirait à un de nos joueurs actuels : "Il faudrait peut-être que tu ailles un peu plus au charbon !" ne couvrirait-il pas d’un voile d’incrédulité les yeux de son jeune interlocuteur ?


Vendredi 18 juin
La France a la gueule de bois ; les 15 millions de téléspectateurs se sont transformés en 15 millions de sélectionneurs : "Ya ka, Faukon…" et tirent à boulets rouges sur le sélectionneur en place. Un jour, dans un stade de Dordogne, lors d’un repas des partenaires du club, invité par un coach ami, un entraîneur expérimenté devenu d’ailleurs depuis un des bras droits du Président de la FFR, je l’avais entendu recevoir une leçon de rugby par l’adjointe aux sports de la ville, une personne sûre de son fait comme seuls les ignorants savent si bien l’être. Mon copain au caractère pourtant bien trempé – un Basque ! – acquiesçait à tous les jugements et parce qu’un sourire coquin illuminait mon visage pendant le monologue de la dame, il se crut obligé de me glisser doucement : "Faut écouter…la subvention municipale !" J’ai pensé à Domenech obligé sur le trajet du retour, d’écouter les conseils de Roselyne Bachelot !


Samedi 19 juin
Et les Anglais ne lâchent pas ; dans un match âpre, tendu avec un Thompson ressuscité dans le rôle de Mister Hyde mais surtout avec un Young plein de fraîcheur, les voilà victorieux d’une Australie encore en difficulté en mêlée mais surtout trahie par son meilleur joueur, Matt Giteau, auteur de deux essais splendides mais incapable de marquer le but de la victoire, des 15 mètres en face…Comme quoi rien n’est acquis et l’un des meilleurs buteurs du monde peut louper le plus facile.

Les médias ont enfin Domenech entre les dents ; je n’ai pas suffisamment de compétence, en football, pour juger l’entraîneur mais je pense que tout a été fait pour détruire l’homme et par conséquent, l’équipe qu’il dirigeait…Cette curée sur le bouc émissaire m’écœure…Certes, on peut reprocher au coach ses problèmes de communication mais toute l’hostilité manifestée à son égard l’a obligé à se murer dans ces non-dits, dans cette indifférence hautaine, dans cet humour plus que douteux, dans ces sourires niais, remparts futiles d’un être tenu de s’enfoncer dans la misanthropie pour échapper à la volée des critiques.


Dimanche 20 juin
Un tout petit problème de santé m’impose une après-midi devant la TV : les Coqs nous offrent une tragi-comédie écœurante mais encore une fois le traitement de l’information me désespère. Pourquoi inventer une bagarre Ribéry-Gourcuff dans l’avion ? Après l’altercation sur le terrain d’entraînement, pourquoi affirmer qu’Evra a trouvé en Duverne le traitre ? Pourquoi annoncer que Domenech a été viré du car par les joueurs ?

Une anecdote rugbystique pour conter une des chaleurs des vestiaires : l’équipe de France, après une lourde défaite, reçoit la meilleure équipe du monde ; nos Bleus sont alors entraînés par une forte personnalité, un anti-Domenech, orateur sublime, réparties promptes, faconde gasconne, un de ces meneurs d’hommes capables de faire grimper aux rideaux le plus doux des agneaux ; dans cet avant-match, il va chercher son meilleur joueur – un recordman de sélections – jusqu’au plus profond de ses tripes, les mots frappent comme autant de coups de poing, les deux êtres se retrouvent yeux dans les yeux, nez à nez, bave contre bave ; une ultime invective plus virulente jaillit de la bouche du coach : son vis-à-vis, survolté, excédé, hors de lui, "animalisé", lui adresse un coup de "boule" terrible pleine "tronche" ; l’entraîneur tombe par terre, groggy…Personne ne le recueille…La porte du vestiaire s’ouvre : les Coqs partent en guerre…Ce match, ils vont le gagner ; ce sera une des plus grandes victoires du rugby français.

P.S : Quand un Président de la République dit à un de ses modestes citoyens : "Casse-toi, pauvre c…", pourquoi un des joueurs les mieux payés de l’équipe de France de football ne pourrait-il pas dire à son entraîneur : "E …., F…. de p…." ?
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MessageSujet: Re: La chronique d'Henry Broncan   La chronique d'Henry Broncan - Page 26 Default12Mer 14 Juil 2010 - 13:59

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10/07/2010 - 13:16 - La Chronique d'Henry Broncan


Sous le soleil...


Enfin l’été, peut-être trop brutal pour nos anciens… et pour les joueurs du SCA torturés par un soleil fuligineux et par de possibles baisses de salaire, et surtout par les séances impitoyables du préparateur physique, Philippe Couture, par ailleurs issu lui aussi, du sérail agenais, via le Centre de Formation cher à Gilles Laffitte.

Le premier week-end de la plus belle saison de l’an a été marqué, dans l’autre hémisphère, donc aux prémices de l’hiver, - la canicule n’excuse donc rien - par une désagréable douche glaciale infligée par nos "frères amis" ces terribles Pumas, contre lesquels, même en température normale, on éprouve de récurrentes difficultés. Cette fois-ci, on argumentera sur l’état de fatigue de nos joueurs soumis aux cadences infernales, en oubliant que plus de la moitié de l’effectif de nos hôtes avait également subi des exigences similaires dans le TOP 14 et en Coupe d’Europe. Certes, autre excuse alléguée, nous étions incomplets, des éléments clé ayant été punis (!) ou mis au repos. Mais la richesse présumée et si vantée de notre réservoir ne laissait quand même pas présager une semblable déconvenue. Face à des adversaires ayant subi, sur leurs terres, deux défaites devant ces Ecossais toujours aussi créateurs mais d’ordinaire inefficaces, on attendait, après la déconvenue sud-africaine, une saine réaction d’orgueil des partenaires de Dusautoir, au Velez Sarsfield Stadium. Or c’est une humiliation – 41 points ! – que nous avons subie de la part d’alertes trentenaires. Felipe Contepomi et Rodrigo Roncero 33 ans, Martin Scelzo 34…Mario Ledesma 37 ! Quand on sait que Vergallo et Carballo opéraient en Pro D2, que Campos – énorme sur ce match !- n’était pas titulaire à Montauban, on se doit de se poser de sérieuses questions au sujet de notre fameux potentiel. Ce fameux Top 14 dont on pense, sans doute à juste titre, qu’il est le Championnat le plus relevé de tous les hémisphères, ne l’est-il que parce que de grandes vedettes étrangères tiennent les manettes dans beaucoup de clubs ? Autant d’étrangers en place, autant de jeunes français qui rongent leur frein dans des championnats Espoirs dévalorisés par l’absence du public. La menace des JIFF a fait long feu : consultez certains recrutements en Top 14 et en D2 !

Autre constatation : En lisant la semaine de préparation de notre quinze, on se rend compte qu’un accent majuscule avait été placé sur la récupération afin de permettre aux élèves de Lièvremont de retrouver l’indispensable fraîcheur écornée par la longue saison 2009-2010. Or, nous pensons qu’il n’y a rien de pire que de dire à ses joueurs – du moins à ceux qui vont rentrer sur le terrain - : "Vous êtes fatigués, il faut se reposer". Dans ce cas, vous leur fournissez non seulement un alibi pour l’échec à venir mais aussi, vous distillez l’incertitude, plus ou moins consciente, de cet échec. Notre pays, sportif et politique confondus (c’est à la mode !) – le foot, Wimbledon, les cigares, les jets privés, les enveloppes…- se complaît actuellement dans la morosité. Prenons donc exemple sur Contepomi, 33 ans – je rappelle – formidable d’enthousiasme et de générosité – de classe aussi ! – entreprenant de la première à la dernière minute, agressant sans cesse notre premier rideau et ce, même lorsque le score était acquis, alors que nous, de notre côté, si nous avions mené semblablement, sûr que nous serions tombés dans cette fameuse "gestion" maintenant si chère à nos stratèges. Par ailleurs, heureux les Boudjellal, Saint-André, Hueber, Heureux Mayol, qui ont à leur disposition deux ouvreurs des Hauts du Toit du Monde.

Nos Coqs, un ton au-dessus, un ton au-dessous…- français tout simplement – se reprendront sûrement mais à un an de la Coupe du Monde, les aficionados s’inquiètent, les coachs aussi certainement, le Président de la FFR sûrement. Attention aux syndromes Domenech et Escalettes. C’est dans le soutien qu’apporteront les entraîneurs du Top 14 à leurs collègues de l’équipe nationale que nous verrons bien si le rugby a vraiment des valeurs différentes de celles du football. La première façon d’aider sera de faire évoluer sur le terrain le maximum de joueurs français même si la présence étrangère est un facteur de progression pour nos jeunes qui évoluent à leurs côtés mais point trop n’en faut ! Maintenant le soutien n’exclut pas la critique positive et c’est au trio Lièvremont, N’Tamack, Retière, de savoir se rapprocher de ceux qui ont en charge leurs sélectionnés pour dialoguer régulièrement. Sinon, l’ombre de Domenech planera sur la Coupe du Monde 2011.

Le 27 juin, une grosse chaleur s’est invitée à Graulhet, sur la finale de Fédérale 3 entre les Héraultais de Vendres-Lespignan et nos chers banlieusards agenais du RCBB. Ces derniers, trop tendus, ont perdu leur match dans la première demi heure. Leur volonté de bien faire – de trop bien faire – afin d’honorer leur président disparu, s’est retournée contre eux : fautes de main, mauvais choix, agressivité parfois de mauvais aloi, buteurs en panne ! L’éternelle hyper-tension. En face, les fils de Néné Camps, ce remarquable éducateur, cheville ouvrière de la section sportive du collège de Sérignan, ont profité des errements lot-et-garonnais pour creuser un écart conséquent. A quelques minutes du coup de sifflet final, une limpide réalisation des lignes arrière enfin libérées du RC Boé Bon-Encontre a permis d’entretenir, un court instant, le rêve, mais il était trop tard : les meilleurs ont gagné. Cependant, nous avons assisté, avec mon ami Georges, à une belle finale, pleine d’envie et de cœur. Bravo aux deux équipes. Ajoutons que, depuis la mi-août, - les premiers entraînements – ces clubs étaient sur la brèche et qu’ils sont allés – sans jérémiades – jusqu’à la fin du mois de juin. On peut alléguer qu’eux ne s’entraînent que 3 fois par semaine mais entre temps, ils exercent des professions qui ne permettent pas de récupérer comme des professionnels.

Premier lundi de juillet et toujours ce soleil impitoyable. Les entraîneurs du Top 14 et de la D2 sont installés à l’ombre climatisée de la grande salle de la Maison du Rugby du Comité Midi Pyrénées. Sur l’estrade, le grand patron français du sifflet, Didier Mené, son correspondant irlandais M. Courtnay et notre ancien numéro 1, Joël Jutge, qu’une vilaine blessure a reconverti dans une fonction qu’il assume avec bonheur même si nous ne doutons pas qu’il préférerait gambader sur les terrains. Réunion sous le signe de la transparence ; dans un premier temps, le grand maître nous livre le classement de ses ouailles : 12 en Top 14 dont 3 promus, 6 à cheval sur le Top 14 et la D2, quelques avancements, quelques punitions. Pour les encadrer ; 8 superviseurs, anciennes gloires du sifflet mais surtout 6 coachs chargés de prêcher la bonne parole, de conseiller, de protéger. Afin d’améliorer l’aide à l’arbitre de champ, sur la ligne de touche, on trouvera un autre arbitre de Top 14. Idem en Pro D2. Sur l’autre ligne, il s’agira d’un des 49 "anciens arbitres" de Fédérale 1 ou 2 soit 17 pour le Top 14, 32 pour la D2. Les coachs sont priés vivement d’envoyer un retour – feed-back ! – aux autorités pour donner leurs observations quant à la rencontre passée, ce à l’instar de nos voisins anglo-saxons très friands de ce type d’échange. Nos hôtes insistent longuement sur la volonté de dialoguer avec les entraîneurs afin d’améliorer les performances de leurs subordonnés, ces derniers devant se préparer professionnellement même si Didier Mené veut qu’il restent pluriactifs.

Un leitmotiv repris par les 2 Français et par l’Irlandais : la nécessité d’uniformiser l’arbitrage dans le monde – vaste chantier ! –

Les images défilent pour provoquer la discussion : l’épisode Dellape, l’essai de Zirakashvili sans appel à la vidéo, le but de Parra au dessus du poteau, Malzieu et Bonello marchant sur l’adversaire l’un pour un jaune l’autre pour un rouge, Delasau et Mas se boxant pour finir par un serrement de mains sans sanction, un plaquage cathédrale spectaculaire sanctionné par une simple pénalité etc.…Il s’agit toujours d’un zoom sorti de son contexte comme une petite phrase extraite d’un long discours.

Mes collègues formulent brillamment leurs suggestions : le Bayonnais, ancien du Stade Toulousain, souhaite des poteaux à la hauteur de ceux des Sept Deniers, le Toulonnais souhaite que l’appel à la vidéo puisse être requis par le capitaine – pourquoi pas le Président ? – etc… Pour le moment les pagelles ne seront pas allongées et si l’arbitre et ses juges de touche sont ok dans leur appréciation, ce sont eux qui décideront si l’essai doit être validé ou non. Puisque cette fois-ci, il n’y aura pas la sempiternelle mise en fonction de nouvelles règles, c’est le moment de se concentrer sur les recommandations tant attendues pour la saison à venir et, comme d’habitude, c’est par la mêlée que l’on commence : les quatre commandements seront bien découpés, - il faudra une voix de stentor ! - annoncés sur le même rythme…lentement ce qui peut gêner les nombreux adeptes du déséquilibre ; la mêlée tournée dès l’introduction sera punie par une pénalité contre l’équipe défensive : il faudra d’abord pousser dans l’axe et exercer la rotation seulement par la suite. Suivant les indications anglo-saxonnes, une mêlée qui verra les deux premières lignes se relever instantanément sera rejouée. Enfin, un essai de pénalité sera accordé pour récompenser une avancée significative dès le premier affrontement. Idem d’ailleurs pour le premier maul sur touche-pénalty. Dans ces eaux-là, rappel de principe de la double-peine : un plaquage à retardement près des lignes entraîne l’essai de pénalisation plus le carton jaune pour l’auteur…Et pourquoi pas une pénalité aux 50 mètres ?

En fait, la grande transformation consiste dans l’application "très stricte" de la règle du jeu au sol déjà bien en vigueur dans cet hémisphère Sud qui se débrouille pour être toujours en avance sur le Nord : Tout joueur concerné par le plaquage doit lâcher le plaqué même s’il est debout ; ça sent la séance de pick and go à plein nez à moins que nos arbitres nous reprennent leurs mesures de représailles contre le bridging et le seeling-off – P…de Shakespeare ! – comme ce fut le cas lors du premier trimestre de la saison 2008-2009 avant de tomber dans l’oubli.

Autre changement : l’interdiction du «double-vitrage» sur les touches ainsi que sur les réceptions des coups d’envoi ; une vigilance accrue concernera les joueurs partant devant sur les coups de pied même les plus longs de leur botteur. Quelques rappels sur l’écroulement des mauls : notion d’immédiateté et sur les zones de déblayage : passage obligatoire par la porte y compris pour les utilisateurs et dépassement limité en profondeur du lieu d’affrontement.

Nous avons tenté de faire court mais qu’il est donc difficile de devenir arbitre en 2010 ! Je me souviens de mes débuts autour des années 60 : nous ne connaissions guère les règles, nos entraîneurs non plus, et je crois bien que les arbitres, du moins au niveau où je jouais, n’en savaient pas plus que nous ; nous jouions quand même…Ce n’était pas le même jeu, c’est vrai !

Un mot encore – le dernier- sur Domenech avec le livre du journaliste Serge Raffy : "Dans la tête de Raymond. Chronique d’un naufrage" (Editions Plon). Ecrire qu’il y a chez le "héros", une obsession de la tragédie transmise par l’histoire de ses ancêtres républicains catalans ayant fui le franquisme, c’est chercher bien loin mais au fait, pourquoi pas ? Plus concrètement, l’auteur insiste sur l’énorme erreur des dirigeants de la FFF désignant Laurent Blanc avant la Coupe du Monde : "Comment les joueurs pouvaient-ils aimer un condamné à mort ?" D’après l’écrivain, jusqu’à Tignes, le couple entraîneur-joueurs s’est retrouvé dans un mariage de raison, sans passion, sans amour et donc explosant à la première difficulté. Quant à Raymond, les yeux perdus entre ténèbres et absences, frappé dès le début par le sceau de l’illégitimité, condamné par ses pairs, par les médias et donc par l’opinion publique, il était inéluctablement voué au bûcher ne pouvant plus aimer ni ses joueurs ni même le football. Les cyniques et les partisans de la guillotine argumenteront : "Il était bien payé…Il pouvait en baver !"

Cette France-là me fait peur et me fait penser, c’est terrible, à ses femmes tondues à la Libération…

Vivement les vacances et …Gruissan !
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