RUGBY PRO D2, SU AGEN. Après 24 ans consacrés à ses enfants, le Berjallien Pierre Robert a décidé de vivre une nouvelle expérience : devenir kiné à plein temps d'un club pro« Je me fais ce plaisir » « Je pense qu'ici, je peux revivre de belles sensations. » (photo jean-louis borderie)
Ses deux garçons (21 et 24 ans) l'ont encouragé à vivre sa vie. Et finalement, Pierre Robert a foncé. En Lot-et-Garonne depuis un mois, il s'offre enfin son truc à lui. « C'est un peu égoïste, mais désormais mes enfants sont grands, alors je me fais ce plaisir. En plus, je me rapproche de mon amie qui est de Bagnères-de-Bigorre. Je voulais absolument vivre ça, être au coeur d'une structure pro, surtout dans un club aussi prestigieux que le SUA. Je voulais m'engager totalement. Je suis un homme d'engagement, un passionné. »
Le staff bleu et blanc cherchait un successeur à François Ruis, en fin de contrat. Il a donc 51 ans, nous vient de Bourgoin, où le bonhomme a vécu les belles années Couturas. Il se rappelle de tout, surtout l'année 99 : « La finale du Bouclier Européen perdue à Gerland contre Clermont, le titre de meilleur marqueur du Top 16 pour l'ailier fidjien Tuni, la demi-finale du championnat de France laissée aux Toulousains. J'aimerais revivre de telles émotions avec Agen. Le rugby permet ce type d'aventures. Vous voyez, j'ai été maire d'un village de 2001 à 2008. Ben dès le lendemain, j'avais tout oublié ou presque. Alors que le rugby... »
Maire ? « Anthon, 1 000 habitants. Mais ne l'écrivez pas, ce n'est pas très intéressant », minimise-t-il. Cela démontre une constante : s'occuper des autres. « Ah oui, c'est vrai. Devenir kiné, ce fut une évidence. Quand j'étais joueur à Bourgoin (NDLR : troisième ligne), je regardais faire le kiné qui nous suivait et je me suis aussitôt dit que ce serait mon futur métier. »
Une histoire d'hommes
Depuis son diplôme en 1984, il s'est spécialisé dans la préparation physique « afin d'accompagner encore plus le joueur en phase de reprise. Ce qui me plaît aussi, c'est l'humain. Ce lien avec l'autre permet d'aller dans la profondeur. C'est très riche. »
L'homme aime l'échange, les collectifs. Il est fils unique, « ça joue peut-être dans mon goût du partage. Et le rugby, c'est une histoire d'hommes. » Et les hommes d'Agen, ils sont comment ? « Ce n'est pas pour passer de la pommade, mais le staff est hypercompétent et le groupe, lui, ne rechigne à rien, est réceptif à tout. On verra jusqu'où ça nous mène. Mais je pense qu'ici, je peux revivre de belles sensations. Je ressens autour du club un très fort engouement. » Et il n'a encore rien vu. Rendez-vous le 5 septembre à Armandie pour la venue du rival rochelais.
SO