L'adversaire. Peio est de retour à Armandie. Peio Som : « Je n'en veux pas aux dirigeants » De banni à capitaine, Peio Som aura tout connu, ou presque, sous le maillot agenais. Arrivé sur les berges de la Garonne en 2006 en compagnie de son compère Thomas Soucaze, l'ancien palois fut l’une des quatre roues de cette fameuse « charrette » dont le SUA chercha à se débarrasser en novembre 2007 (1). Ironie du sort, il finira la saison capitaine. Deux ans plus tard, le voici à La Rochelle, après une petite escapade à Biarritz.
Après une saison à Biarritz vous venez de rejoindre le Stade Rochelais. Pourquoi ? C’est un club ambitieux qui cherche à rejoindre le Top 14 depuis plusieurs saisons. Dés janvier ils m'ont contacté et m'ont proposé un contrat de trois ans. Etant à la recherche d'un peu de stabilité, je n'ai pas hésité. Leur projet m'a séduit, puis le cadre de vie ici est superbe, ce n'est pas négligeable.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage au pays basque ? Ca s'est très bien passé. Après mon départ d'Agen, j'étais sans contrat et le BO m'a proposé de m'entraîner avec eux. Dés le deuxième match de championnat, ayant pas mal de blessés, ils ont décidé de m'engager. J'ai du rater deux matchs dans la saison, même si j'ai été trop souvent remplaçant à mon goût. Après sportivement ce fut assez difficile, les résultats n'étaient pas au rendez-vous, on a eu droit à un changement d'entraîneur, l'arrivée de Jean-Michel Gonzalez a un petit peu changé la donne.
Direction donc La Rochelle où vous retrouvez votre ami Thomas Soucaze. Comment s'est déroulée votre intégration ?Il n'y a pas eu de problèmes, mis à part Thomas je connaissais déjà Lacoste qui était avec moi à Pau. Le groupe est jeune, sain, il y a une très bonne ambiance. Il n'y a pas trop d'étrangers ce qui fait qu'on n'a pas trop de difficultés à communiquer. Pour le moment il n'y a aucun souci.
Vous avez débuté la saison samedi dernier par une défaite d'un point chez le relégué Mont de Marsan (22-21). Etes-vous au final déçu ou satisfait de repartir avec ce point bonus défensif ? Non on repart avec beaucoup de regrets car même sans faire un match extraordinaire on avait largement les moyens de l'emporter. On rate la balle match en fin de rencontre, on fait des petites erreurs, on prend beaucoup de pénalités. C’est dommage car il y avait un coup à faire.
Le Stade Rochelais vise t'il la montée directe cette saison ?On veut monter, oui, après on verra comment on peut y parvenir sachant qu'Agen est, je pense, bien parti cette année pour truster la première place. Sur le papier, ils ont l'équipe pour y arriver, leur jeu est complet, ils disposent d'un très bon staff, ils seront durs à battre. Après il faudra batailler avec Dax, Mont de Marsan, ce ne sera pas évident.
Vous vous rendez justement à Agen ce week-end. A quel genre de match vous attendez-vous ? Difficile mais on essaiera de continuer sur la lancée de Mont de Marsan en conservant notre solidité défensive qui est notre force depuis le début des matchs amicaux. On a vu dimanche contre Dax qu'Agen pouvait compter sur ses individualités, on essaiera de répondre par notre collectif.
Vous parlez des individualités agenaises, que craignez vous le plus dans cette équipe ?On sait que derrière ça va très vite, Vaka notamment qui est en grande forme. Ils utilisent aussi beaucoup Opeti (Fonua) qui a fait une grosse saison l’an passé. Agen a un gros volume de jeu et quand ils jouent en avançant, en restant debout, ils sont très difficiles à arrêter. On va essayer de les faire déjouer, sachant pour y avoir joué deux saisons qu’ils se mettent vite la tête à l’envers.
Vous en parliez, il y a deux saisons vous étiez encore agenais. Que gardez-vous de ces deux années passées au SUA ?Je ne veux garder que les bons moments, les bons mecs comme Cabarry, Barrau, Miquel… cette fin de saison où nous avons tenté d’accrocher les demi-finales. Cette défaite à Lyon reste encore pour moi un grand regret. Nous avions les moyens de faire mieux. Et après sur un match…
Banni en automne, capitaine au printemps. Comment avez-vous vécu cette situation pour le moins peu commune ?Avec beaucoup de recul, quand l’on m’a nommé capitaine, c’était pour moi l’occasion idéale de montrer qu’on se trompait sur mon compte. Ce que je voulais avant tout, c’était jouer. Cette histoire aura permis au groupe de se resserrer, de montrer qu’il n’était pas si mauvais.
Maintenant j’ai tourné la page, c’est du passé et je n’en veux pas aux dirigeants.
(1) En novembre 2007, suite à une défaite à Narbonne et en proie à des difficultés financières, le SUA pria quatre joueurs (Yukes, Lafitte, Elhorga et Som) de se trouver un nouveau club. Elhorga et Lafitte partiront, les deux autres resteront.
Propos recueillis par Alexandre Paillou.