RUGBY : LE PRÉSIDENT DE L'URMC ARRÊTE EN JUIN.
Faible assistance, sponsoring en berne, l'actionnaire majoritaire préfère s'en allerFonteneau épuisé Dans la difficulté, Jean-François Fonteneau a choisi : il s'en va. À la fin de la saison, le président de l'URMC (Union Rugby Marmande/Casteljaloux) quittera le club né du rapprochement, en mai 2007, entre l'US Marmande et l'US Casteljaloux.
L'union devait faire la force des rouge et bleu, mais le constat dressé, hier, par Fonteneau (1), pour justifier son futur départ, fait surtout peur. « Il faut se rendre à l'évidence. Notre affluence est faible, environ 300 à 400 entrées payantes, le sponsoring ne fonctionne pas assez malgré nos efforts, la présence du SUA n'aide pas et notre budget faiblit. Il n'y a pas de dynamisme politique et économique propice à notre évolution. Le projet Pro D2 est sans doute trop ambitieux, surdimensionné. »
Maires dans la confidenceDe 1 350 000 euros en 2007-2008, le budget de son club est tombé à « un petit million » cette saison, compromettant largement le potentiel de développement.
Il y aurait bien la solution de donner quelques billets de plus, mais avec près de 500 000 euros injectés en trois saisons, Jean-François Fonteneau n'y voit plus l'intérêt. « C'est dommage, car les résultats sportifs sont plutôt satisfai- sants, regrette-t-il. En tout cas, mon départ se fera dans des conditions responsables, comme je l'ai annoncé aux personnes concernées. »
Car le secret avait été bien gardé par les proches de Fonteneau, et par Gérard Gouzes et Jean-Claude Guénin, respectivement maires de Marmande et Casteljaloux.
Après la fuite du principal portefeuille de l'URMC, restait à connaître la position du deuxième bailleur de fonds, avec environ 400 000 euros investis en trois saisons : le coprésident Guy Belooussoff. « Je resterai au club. J'y resterai toujours, affirme le patron du centre Leclerc à Marmande. Mais avec la crise, c'est compliqué en ce moment. Je ne sais pas si je pourrai autant donner qu'avant. »
Un jour à Bordeaux ?En attendant, la rumeur a vite envoyé Fonteneau au chevet d'une autre Union, celle de Bordeaux-Bègles (Pro D2), dont le président Laurent Marti a menacé de partir si un soutien financier n'arrivait pas d'ici trois semaines.
« C'est faux, il n'y a aucun contact. Certes, j'habite Bordeaux depuis la fin de l'année, j'ai des amis au club après mes trois années de joueurs au Stade Bordelais (1991-1993), mais il n'y a rien, je vous assure. » On l'imagine pourtant mal renoncer à son ambition personnelle, la Pro D2, momentanément contrariée par l'insuffisant capital-séduction de l'URMC en Fédérale 1.
« C'est vrai que j'aime le rugby et ce type de projet. Mais il est encore bien trop tôt pour penser à Bordeaux ou à autre chose. Même si je ne m'interdis rien. »
(1) Jean-François Fonteneau est propriétaire du golf de Casteljaloux et possède l'entreprise Sacpa (fourrière animale). Le siège social de cette dernière est basé à Pindères (près de Casteljaloux) et une antenne se situe à Floirac, en banlieue bordelaise.