Et maintenant place au Top 14
Rugby. Enorme, fantastique, tous les superlatifs étaient de sortie dimanche soir pour célébrer la remontée dans l'Elite. Après la fête monumentale, plus forte qu'en 2006, les joueurs sont en vacances tandis que les dirigeants travaillent.
Les lampions de la fête sont à peine éteints que déjà, la prochaine saison dans l'Elite se prépare. Tandis que les joueurs vont faire relâche jusqu'au 20 juillet, le staff se donne quelques jours pour peaufiner le recrutement.
En fonction du résultat de la finale d'accession, deux budgets avaient été ficelés. Un pour la Pro D2 (6,5 m€) et un pour le Top 14 (8,5 m€). Les dirigeants peuvent sortir le second avec plaisir. L'augmentation de 2 m€ est quasi mécanique grâce aux droits télé (1,2 m€), 500 000 € de recettes des entrées, abonnements et repas et 300 000 dus à de nouveaux sponsors et à la renégociation des partenariats pour les adapter au Top 14. Les phases finales ont également rapporté 50 000 € dans les caisses du club.
Le budget est déjà bouclé, ce qui est sans doute une première depuis que le Sporting s'est inscrit dans l'ère professionnelle. Cette bonne santé financière va profiter aux joueurs, qui ont signé un contrat type Pro D2 et un autre réévalué équitablement à la hausse pour le Top 14. De quoi compenser la perte consécutive à la baisse des salaires décidée à l'automne 2007.
Si l'équipe avait perdu en finale, défaite synonyme d'une nouvelle saison en Pro D2, le recrutement se serait résumé à la portion congrue. Seuls Fournil (Narbonne) et Denêtre (Agen) auraient intégré le groupe via des contrats espoir. La première pierre de cet édifice consistait à fidéliser le groupe existant. Tous les joueurs en fin de contrat ont prolongé au fur et à mesure. Il faut dire que les difficultés rencontrées par la plupart des joueurs qui ont quitté le club l'an passé ont refroidi les ardeurs. Hormis Lacroix (Bayonne), Ribes (Toulon), Mela (Brive), Senio et Maréchal (Mont-de-Marsan), tous les autres ont disparu de la circulation.
La montée en Top 14 va évidemment nécessiter le recrutement de cinq ou six joueurs pour passer de 27 à 33 contrats, le seuil autorisé par la Ligue.
Pierre Correia, qui a souvent fréquenté le stadium cette saison, présent dimanche à Montpellier, devrait effectuer son retour. Personne n'a oublié au club que le pilier gauche avait attendu l'extrême limite l'an passé, avant de signer au Stade français.
Parmi d'éventuels retours, le nom d'André Hough circule également. Pour le reste, Eric Béchu a d'ores et déjà annoncé qu'il ferait confiance à de jeunes joueurs français, selon une méthode qui a porté de beaux fruits cette année avec Benjamin Lapeyre, Pierre-Gilles Lakafia, ou encore Baptiste Hecker. Ce sera le « modèle albigeois ».
Après une saison entière à jouer les premiers rôles en Pro D2, le SCA va évidemment devoir réapprendre à perdre un peu plus souvent à l'étage du dessus. Il s'agira une nouvelle fois de terminer au pire 12e, sachant qu'en 52 rencontres jouées en Top 14 de 2006 à 2008, les Albigeois n'ont jamais été en position de relégable. 9e en 2007, 12e en 2008 avec 14 points d'avance sur Dax, premier relégable, les dirigeants signeraient tout de suite pour un tel parcours, d'autant que le club aura sans doute l'un des plus petits budgets du lot. La lutte devrait se circonscrire à un top 5 pour le maintien avec Montauban, Bourgoin (ou Dax selon les derniers rebondissements), Montpellier voire Castres.
Encore que Toulon et le Métro Racing, qui poursuivent dans la veine de la starisation ne soient pas à l'abri d'un accident de parcours. On a déjà hâte d'y être. Rendez-vous le 15 août. Après l'ascension, l'Assomption.
La Dépêche