Interview Sofiane Guitoune (Petit Bleu)

Pro D2. Il a inscrit l’essai de la gagne à Grenoble.

Sofiane Guitoune : « Un final de folie ! »



Sofiane Guitoune se souviendra longtemps de ce déplacement à Grenoble. Une rencontre riche en émotions où le SUA a peut être changé le cours de sa saison en une minute trente.
Mené a la 79ème suite à une pénalité de Jordan Garnier consécutive à un plaquage haut de Rupeni Caucaunibuca, la bande à Lanta a su se faire violence pour aller chercher un succès à la sirène grâce à un essai en coin de son jeune international des moins de vingt ans.
Titularisé pour la huitième fois de la saison, l’arrière agenais n’avait plus joué depuis le 1er février et un déplacement à Oyonnax. En concurrence avec Romain Edmond-Samuel, il espère avoir l’opportunité de confirmer lors des prochaines journées.

A la 79ème Agen repartait avec un point de bonus défensif et beaucoup de regrets, puis il y a cette fin de match incroyable. Comment avez-vous vécu ce dénouement ?

Ah ça vraiment été un final de folie ! Quand on marque l’essai tout le monde était fou de joie, il y a eu une grande émotion. On sautait partout, sur le banc de touche c’était la même chose. Ce succès acquis à la dernière minute va encore plus renforcer le groupe et nous promet une belle fin de saison.

Vous êtes l’auteur de l’essai victorieux. Racontez-nous un peu cette dernière action…

Pendant trente ou quarante secondes on appelle le ballon avec Yoann (Huget) et Rup's mais il ne sort jamais du maul. On appelle, on appelle mais jamais ils nous font la passe. Ils pilonnent, on attend et finalement ça arrive. Sur le coup je pense que Rupeni va peut être taper à suivre pour Yoann finalement il fixe trois défenseurs et m’ajuste bien la passe, je n ai plus que cinq mètres à faire. Je peux vous dire que j’ai bien serré le ballon contre moi (rires) (1).

Qu’est-ce que vous vous êtes dit lorsque Jordan Garnier a fait passer les siens devant à une minute de la fin ?

A 16 à 13 on savait qu’on n’avait plus trop le choix. Il fallait absolument récupérer la balle sur le coup d’envoi, ce que nous sommes parvenu à faire avec un petit peu de réussite, et tenter le tout pour le tout. Tout s’enchaîne ensuite, le ballon revient à la "Mique" (Jérôme Miquel) qui claque le drop. Celui-ci est contré et là encore on se dit qu’on va se faire avoir : l’arbitre ne va pas l’avoir vu… Heureusement ce n’est pas le cas, il y a cette mêlée et on connaît la suite.

Meilleure attaque du championnat, le SUA a prouvé, samedi, qu’il savait aussi défendre. C’est une belle satisfaction.

Oui, cela avait déjà été le cas contre Narbonne. Il y a encore eu une grosse solidarité, notamment juste avant la pause lorsqu’à quatorze contre quinze on plie mais on ne rompt pas devant notre ligne. Dommage cependant qu’il y ait ce petit relâchement en début de seconde période sur cet essai en première main. On est à deux doigts d’en encaisser un second juste derrière, heureusement on se reprend bien, cela aurait dur de revenir sinon.

Titulaire samedi soir, vous ne l’aviez plus été depuis le 1er février à Oyonnax. Comment vivez-vous le fait d’être peu utilisé cette saison ?

Je l’accepte, c’est comme ça il faut respecter le choix des entraîneurs. Il est certain que j’aimerais jouer plus souvent mais je ne vais pas faire la révolution. Chaque fois que j’en ai l’opportunité, je donne le maximum et j’espère que cela finira par payer.

Place désormais à la réception de Béziers ce week-end. Une équipe biterroise qui vient d’encaisser un cinglant 56 à 17 sur sa pelouse. Il faudra assurer à domicile.

Oui mais on s’attend à une réaction de leur part, un peu à l’image d’une bête blessée. En ce qui nous concerne ce sera notre dixième rencontre d’affilée et la fatigue commence à se faire ressentir. Nous serons méfiants.

Un mot pour finir sur l’équipe de France des moins de vingt-ans. Sélectionné face à l’Irlande fin janvier, vous avez ensuite disparu du groupe. Une explication ?

Ca il faut le demander aux sélectionneurs. Je pense que sur le coup j’ai payé pour tout le monde notre défaite là-bas (9-6). Ce sont des choses qui arrivent.

(1) Romain Sola et Opeti Fonua avaient vu au préalable leurs essais refusés pour avoir relâché le ballon dans l’en-but.

Propos recueillis par Alexandre Paillou.