PETIT BLEU
Pro D2. Côté pack
Cyril Chavet : « Effacer Oyonnax »
Le Top 14, Cyril Chavet ne veut pas y penser tant que ce n'est pas fait. Oyonnax est passé par là... Et pourtant, le solide seconde ligne agenais n'a jamais été aussi près de le découvrir. Pour cela, il reste à battre Lyon, dimanche...ou à ne pas perdre avec plus de trois essais d’écart. Dur à imaginer quand on sait qu'Agen possède la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat. L’ancien auscitain, lui, n’entend pas calculer. Confidences.
Cyril, la pression commence t-elle à se faire ressentir à quarante-huit heures de ce choc face au LOU ?
Non, pas spécialement. Pour nous, c'est un match comme un autre : on veut le gagner, et bien finir l'année à Armandie.
Une victoire vous ouvrirait pourtant les portes du Top 14...
Oui, peut être, mais au final, cela reste un match avec quatre points à prendre. On a conscience de l'importance de cette rencontre, on sait qu'un nul ou même une défaite pourrait suffire, mais on ne veut pas commencer à calculer. Ce qui nous intéresse, c'est de placer notre jeu et de continuer sur la lancée de Narbonne.
Le match face aux narbonnais reste, pour vous, le plus abouti de la saison ?
Le plus abouti ? (Il hésite) Oui. On peut dire que c'est notre match référence, si l'on excepte l'essai encaissé à la fin. On a pris beaucoup de plaisir à jouer dans une grosse ambiance, ce sont des grands moments.
Les plus forts depuis votre arrivée à Agen ?
On peut le dire, oui. On vit une très belle aventure humaine. Plus tard, quand on se retrouvera, personne ne pourra nous l'enlever. Et on ne nous aura pas fait de cadeaux.
Le Top 14, ça représente quoi pour vous ?
Beaucoup de choses, mais on ne peut pas en parler maintenant.
C'est tabou ?
Non, mais tant qu'on n'y est pas, on ne veut pas brûler la peau de l'ours. On en a trop souffert par le passé. Il y a deux ans, on rate les demis à Lyon parce qu'on a trop calculé. L'an dernier, il y a eu Oyonnax... On y pense encore beaucoup. Cette défaite est restée bloquée pour tout le monde. Tant qu'on n'aura pas gagné le titre, ça restera un échec. On veut l'effacer.
En cas de montée, le SUA aura t-il les moyens de lutter ?
Je ne sais pas. On va tout faire pour en tout cas. Ce qui est certain, c'est qu'il existe un gros décalage entre les deux championnats. Excepté les gros budgets comme le Racing ou Toulon, les équipes ont du mal à exister. On peut le voir avec Albi cette année, ou même avec Auch à l'époque où nous avions été champions de Pro D2. C’est là que les joueurs d'expérience vont avoir leur importance.
Revenons-en à Lyon, quel souvenir gardez-vous du match aller (10-9) ?
Cela avait été très dur. Je ne vais pas dire qu'on s'était imposé miraculeusement, mais on avait beaucoup souffert. Le match s'était disputé dans des conditions difficiles, du coup, tout s'était joué sur le défi physique. On a la chance qu'ils ratent le drop de la gagne à la dernière minute. Cette victoire nous avait fait en tout cas le plus grand bien une semaine après la « gifle » reçue à Narbonne.
Quelle va être la clé dimanche après-midi ?
Mettre du rythme, jouer notre jeu, et surtout ne pas calculer.
Propos recueillis par Alexandre Paillou