Laurent Lubrano : « C'est le début d'un virage »

TOP 14 À L'OCCASION DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE FINANCIÈRE DE DEMAIN SOIR, LES GRANDS AXES DU PROJET SUA 2010 SERONT DÉVOILÉS. ON A ESSAYÉ D'EN SAVOIR PLUS AUPRÈS DU DIRECTEUR GÉNÉRAL

Laurent Lubrano : « C'est le début d'un virage »

Qui ne tente rien n'a rien. Hier, nous avons essayé de « cuisiner » Laurent Lubrano au sujet du projet SUA 2 010 qui sera dévoilé, mercredi soir, à Armandie. Le directeur général, en ancien seconde latte, a défendu sa ligne.

Mercredi, il y a l'assemblée générale financière du SUA mais il n'y a pas qu'elle au programme, n'est-ce pas ?

Il y a l'assemblée générale ordinaire. Elle sera suivie d'une assemblée générale extraordinaire où deux sujets seront abordés : le projet SUA 2 010 et l'ouverture du capital, la troisième du club après celles de 2003 et 2005.

Est-ce l'ensemble du projet SUA 2010 qui sera dévoilé ?

On ne va pas entrer dans le détail mais les grands axes stratégiques de ce projet seront expliqués.

Le projet est très secret. Rien n'a filtré. On croit néanmoins savoir
qu'il y aura un pool de petits actionnaires et un autre, plus restreint, de gros actionnaires…

Le deuxième pool existe déjà. Il a été créé par Daniel Dubroca. Ce sont les Mousquetaires d'Armandie. Mais il va évoluer. Il y a une nouvelle donne avec l'ouverture du capital.

Le maître mot du projet est l'audace, non ?

Oui.

Peut-on en savoir plus ?

Non car je réserve le projet aux membres du club.

Cela fait maintenant que vous travaillez sur ce projet avec Alain Tingaud ?

Un an, en effet. Mais c'est Alain Tingaud qui a mené les séances de travail concernant ce projet. À la demande de Daniel Dubroca, il est le chef de file de ce projet. Tous les administrateurs du club y ont, en outre, collaboré ainsi que les cadres salariés du club comme Jean Bizet, Arnaud Kerjean, Stéphane Rongières, etc.

Est-ce un moment important pour le club ?

Absolument.

Un virage ?

C'est le début d'un virage mais ce n'est pas le grand huit. On y va crescendo. On a toujours fonctionné avec des projets sur trois ans. Il y a eu un premier projet, disons de sauvetage, avec Jean-Pierre Guignard, un autre, d'ouverture du capital, avec Daniel et là un projet audacieux.

Quelle est la situation financière du club ?

Elle est correcte, comme d'habitude. Nous sommes dans les clous.

Toulouse, irrité par l'absence de ses internationaux, plaide pour un Top 12. Votre sentiment ?

Il est difficile de se prononcer sur un chiffre. Quelle compétition ? Combien de clubs qualifiés ? Combien de descentes ? Combien de places européennes ? Et quel est l'objet d'un Top 12. S'il s'agit de mettre moins de pression sur les clubs qui ont des internationaux, je ne suis pas d'accord car ça ne changera rien. Il faut traiter les vrais problèmes en amont ?

Vous n'êtes donc pas favorable à un resserrement de l'élite…

Non car tu vas aussi provoquer un resserrement financier. Cela engendra des difficultés supplémentaires. Le problème à résoudre est la représentativité de l'élite sur la carte française. Il n'y a, par exemple, toujours pas de rugby dans le Nord.
Et plus on va resserrer, moins on va donner une chance à des régions où le rugby n'est pas présent. Les problèmes de dates existent, c'est certain. Mais pour tout le monde.

Un mot sur le classement actuel du SUA (8e) ?

Ni bien ni mal. Forcément, je regrette de ne pas être dans les 6 premiers. Mais avec l'arrivée d'un nouveau projet sportif, je ne m'attendais pas à casser des briques. Il faut éviter les analyses hâtives. En fait, c'est plus le match de samedi qui m'embête que le classement. Mais par expérience, je sais qu'il y a des cycles avec des périodes où tu es bien et d'autres non.

L'association aussi

C'est le temps des assemblées générales financières. Ainsi, ce soir, aura lieu celle de l'association du SUA (à 18 h 30, salle panoramique de la tribune Basquet du stade Armandie). Conséquence de la crise financière de 2000, l'association présidée par Pierre Chollet a longtemps eu des problèmes de trésorerie. À chaque AG, l'ancien trésorier Georges Vidal ne manquait pas de le répéter (le trésorier est aujourd'hui Dominique Cornier). Depuis l'an dernier toutefois, la situation s'est considérablement améliorée grâce à la rigueur et au travail du bureau suaviste. Ce soir, la sortie de la zone rouge devrait être confirmée. Depuis le début de la saison, en effet, l'association agenaise multiplie des partenariats à l'instar de celui, signé samedi, avec la mutuelle Oréade. « Gérald Mayout fait un gros travail de directeur général qui va du sportif au financier, ce qui permet de mieux gérer au jour le jour », souligne Pierre Chollet. Et le président d'ajouter au sujet de la santé financière de l'asso : « On sort vraiment de la convalescence. Sur le compte d'exploitation, nous sommes à l'équilibre grâce à une maîtrise des dépenses et des charges et celle-ci étalée sur plusieurs années. Il y a aussi une dynamique plus importante au niveau du sponsoring. Il y a enfin une harmonisation plus claire du rugby français. Il a été validé par la Ligue le principe que les contrats Espoirs soient pris en charge par la SASP (Société anonyme sportive professionnelle). Cela a permis de libérer les comptes d'exploitation des associations ».

Magnifique exemple de langue de bois...

Quant au bonheur dans le pré de l'ouverture du capital et des franchises évoquées entre les lignes dans les référence au nord et aux régions sans rugby (c'est grave???? Ah, oui, pour le retour sur investissement...), j'en frémis d'aise!