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Top 14 . Interviews
Laurent Lubrano (Agen): "Il faudra que ce projet se transforme sur le terrain"
Alors que le club navigue en milieu de tableau, la direction du SU Agen a présenté les grandes lignes de son projet Agen 2010 à ses partenaires et à la presse. Entre développement des infrastructures et modifications dans les staffs et l'effectif, les Lot-et-garonnais se donnent les moyens d'exister au plus haut niveau après avoir recruté Henry Broncan. Laurent Lubrano, le Directeur Général parle de ce projet à lnr.fr
21/3/2007
par Baptiste LE BEUX
© Presse Sports
Agen voudrait voir ces scènes de joie plus souvent, et se donne les moyens de se fixer en haut de tableau
- Le projet Agen 2010 a été présenté à vos partenaires et à la presse, pouvez vous nous présenter ce dossier en quelques points ?
Ce projet a pour but de construire le futur du club d’Agen en essayant d’anticiper au maximum le contexte du rugby professionnel de haut niveau. Nous n’avons pas d’objectifs mathématiques, nous ne nous disons pas que nous serons champions, mais nous essayons de nous donner le maximum d’atouts pour exister et pour être compétitifs au meilleur niveau, en haut de tableau. Pendant un an, nous avons réalisé un balayage de tout ce qui pourrait être le ciment de notre réussite avec Daniel Dubroca et Alain Tingaud, l’actuel Président de Massy.
- Cela commence par une nouvelle marque « Agen », et plusieurs signatures ?
Oui, nous voulons avancer de manière forte avec une grande dynamique. Depuis plusieurs années, le club connaissait des difficultés à communiquer et à être reconnu, et cela ne venait pas des racines, car il y a une identité forte à Agen, il fallait simplement la mettre en valeur. Alors pour commencer, nous conservons le nom du club SU Agen. La difficulté venait du fait que tout le monde l’appelait d’une manière différente. Pour certains, c’était le Sporting, pour d’autre le SUA, pour d’autre encore le SUALG… il fallait faire du nettoyage. On met en avant une nouvelle marque qui s’appelle « Agen », c’est une signature, il y en d’autres, comme par exemple « Tribu Rugby ». Nous essayons de faire beaucoup de choses au niveau de la communication, dans les actions que l’on peut mener, l’explication des règles, les tatouages qui sont une de nos signatures…
- Vous parlez d’explication des règles, il y a un DVD d’apprentissage en cours…
C’est le projet Charlemagne. Le DVD est réalisé par Jamy Gourmaud de l’émission « C’est pas sorcier », il est en cours de production et est destiné à une large diffusion. L’objectif est simplement la vulgarisation du rugby. On se rend compte que dans notre contrée, beaucoup de gens viennent car il fait bon… la ville est sympa… le climat est agréable. Ils viennent ici en vacances, pour travailler, ou en retraite. Et on voit qu’ils viennent naturellement vers le rugby. Les retours qu’ils nous livrent sont qu’ils aiment ce sport mais qu’ils n’y comprennent rien… Alors nous voulons leur donner un petit coup de main.
« Vous nous donnez du rêve »
- Il y a également des avancées au niveau des infrastructures…
Tout à fait, nous voulons toujours faire évoluer les infrastructures. Il y a d’abord eu le restaurant, et là les travaux sont axés sur la future tribune. Celle-ci est d’ailleurs quasiment finie, et nous pouvons dire que nous bénéficieront de 2.000 places en plus pour la venue du Stade Français à l’occasion de la dernière journée de TOP 14. Ensuite, nous avons plusieurs projets au niveau des nouvelles technologies, comme la production vidéo… mais nous ne pouvons en dire plus pour le moment. Enfin, il y a la question du budget que l’on espère voir augmenter, et à ce sujet « Les mousquetaires d’Armandie » où des investisseurs privés peuvent intervenir se développe de manière intéressante.
- Côté terrain, l’arrivée d’Henry Broncan dans le staff, des prolongations, de belles acquisitions… et Byron Kelleher…
Nous voulons tout tirer vers le haut. On le fait pour le management du club avec un Conseil d’administration qui prend de l’ampleur, on le fait également pour le staff de l’équipe. Pour ce qui est d’Henry Broncan, nous voulions quelqu’un d’expérience, avec du charisme et une grande capacité à emmener les hommes. Henry correspond au profil et notre choix s’est naturellement porté sur lui. La rencontre avec Didier Faugeron s’est bien passée, il y a eu une adhésion commune, et je pense que les deux profils vont être complémentaires, humainement et sportivement. Il y a une logique dans tout cela, et c’est appuyé par le fait d’avoir pris Matthys Stoltz, qui vient également de Massy et qui travaillera avec les avants. Il est bilingue, ce qui est parfait pour notre effectif où il y plusieurs étrangers.
Côté joueurs, la structure s’étoffe en effet avec les arrivées de bons joueurs, comme Vincent Debaty, Jean-Baptiste Peyras-Loustalet, Nicolas Laffite, Arnaud Marchois, et effectivement Byron Kelleher. Ca a été un travail de longue haleine pour ce dernier. Nous l’avions contacté l’an dernier, et ça s’est concrétisé cette année. C’est un joueur de talent, d’expérience et agréable, qui vient pour de bonnes raisons. Il avait annoncé qu’il voulait venir en Europe pour y remporter un titre et finir sa carrière, il ne s’est pas trompé en venant à Agen.
Mais ce que je voulais souligner, c’est que dans cette optique de tout tirer vers le haut, nous voulons intégrer des joueurs issus de notre formation en équipe première. Je pense ici à Benjamin Sore, Jean Monribot, Maxime Carabignac, ou Mathieu Bastareau avec qui il y a eu un long travail avec Massy.
- Quels ont été les retours de vos partenaires ?
Plutôt positifs. Ils voient qu’on se donne des projets et qu’on se remet en question, les hommes ET le club. Certains nous ont dit « vous nous donnez du rêve », et c’est flatteur. Dans le sport, il faut toujours avoir cette dimension, cette part pour le rêve, en ligne de mire. Il faut maintenant que tout cela se concrétise.
- Pensez-vous que les supporters seront au rendez-vous ?
Rien n’est jamais fait d’avance, alors pour cela, il faudra que ce projet se transforme sur le terrain. Des projets ambitieux, il y en a eu, il y en a d’autres, beaucoup d’ailleurs en ce moment… c’est le rugby moderne, et c’est bien. Mais le rugby ramène toujours au courage, au combat, à la solidarité. On sait qu’il faut repasser par là et si c’est le cas, il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas.